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  • : Le blog de BA Amadou Bal, Paris 19ème ISSN 2555-3003 (BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE France B.N.F GALLICA. Http://baamadou.overblog.fr/
  • : Ce blog personnel de M. Amadou Bal BA est destiné à l'échange en politique, littérature, histoire, faits de société et le bien-vivre ensemble. Google News BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE ISSN 2555-3003 BNF GALLICA. Http://baamadou.overblog.fr/
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17 février 2020 1 17 /02 /février /2020 20:52
Pilier majeur de l'équipe gouvernementale du président Macky SALL, le Garde des Sceaux Ministre de la Justice, maître Malick SALL, devenu patron de la majorité au Fouta-Toro, prépare un conseil des ministres décentralisé, programmé en mars 2020.
Deux positions irréconciliables, aussi dogmatiques que sans nuances, s’affrontent. L’une émanant de cette opposition bavarde et pleurnicharde, sans projet alternatif, consisterait en permanence à rebâcher : «Neddo Ko Bandoum», à savoir que Macky comblerait d’avantages indus au Fouta-Toro, une région, par principe, et selon eux, ne méritant aucune attention particulière. L’autre, aussi bornée que la première, dans une démarche de récrimination et de victimisation permanentes, consisterait à prétendre que le gouvernement central aurait préféré les centres urbains à la périphérie, au détriment des régions défavorisées du Sénégal, comme le Fouta-Toro ou le Sénégal Oriental.
Or, le président Macky SALL, un des nôtres, est resté à l'écoute des Foutankais et leurs propositions. Le Fouta-Toro est au cœur des grandes préoccupations du président Macky SALL et de son Garde des Sceaux Ministre de la justice, maître Malick SALL. Je suis intimement convaincu qu’il sortira, de cette tournée de février 2020, des propositions concrètes, pour améliorer les conditions de vie des Foutankais.
Au préalable, il faut reconnaître que ces infrastructures nouvelles, mises en place par le président Macky SALL, en moins de 7 ans, sur les 60 ans d’indépendance, ont amélioré, considérablement, les conditions de vie de tous les Sénégalais, et, en particulier, celles des Foutankais. Maintenant, il est facile d’aller en week-end au Fouta et de revenir à Dakar, le dimanche soir, à temps.
Mais le président Macky SALL conscient de l’ampleur de la tâche qui reste encore à accomplir, a envoyé au Fouta-Toro, sa garde rapprochée, en la personne du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux Ministre de la Justice, s’enquérir des doléances, parfaitement légitimes, des Foutankais. Il ressort des premiers éléments des rencontres de maître Malick SALL avec les Foutankais, que les préoccupations en matière d’eau, d’énergie, d’éducation et de santé, sont jugées prioritaires. Ces doléances seront remontées au président Macky, un bilan critique et prospectif sera fait sur le précédent conseil des ministres décentralisés. Il est toujours difficile de faire le bonheur à la place des gens. En effet, il appartient, avant tout, aux Foutankais de se saisir de  l’opportunité de ces conseils des ministres pour monter des projets et de suivre leur évolution et réalisation.
La question de l’agriculture est venue également au-devant de l’actualité. En effet, le président Macky SALL a fait rapporter une délibération du conseil municipal de Ogo, concernant 200 hectares de terres arables. En effet, le chef de l’Etat souhaite avoir une clarification de la destination de ces surfaces qui pourraient être cultivables, dans l’intérêt des populations. Président-arbitre le chef de l’Etat vieille au grain. Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a également tranché en faveur d’une Maison de la Justice à Ouro-Sogui, mettant ainsi à climat tendu dans cette ville. 
Cette démarche du président Macky SALL, d’associer les populations aux questions qui les concernent n’existe pas dans tous les pays africains. Je dis aux Foutankais, au lieu de pleurnicher en permanence, faites des propositions au gouvernement en vue d’améliorer vos conditions de vie. Je crois que c’est là la différence majeure entre les Foutankais, qui ne savent pas parfois ce qu’ils veulent, et d’autres lobbies, actifs et bien organisés, dans le pays qui savent bien défendre leur bout de gras, parfois au détriment de l’intérêt national.
Paris, le 15 février 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Maître Malick SALL, Garde des Sceaux Ministre de la Justice, est en tournée dans le Fouta-Toro» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 23:18
La Guinée-Bissau a un nouveau président en la personne du général de Brigade, M. Umaro SISSOCO EMBALLO (47 ans), depuis janvier 2020. La Cour suprême a confirmé son élection, ainsi définitivement validée. Diplômé de l’université technique de Lisbonne, en sciences politiques,  M. EMBALO a été Premier ministre de Guinée Bissau du 18 novembre 2016 au 12 janvier 2018.
M. EMBALO, 47 ans, a été élu avec 53, 55% devant son rival Domingos SIMOES PEREIRA qui n'a eu que 46.45% des suffrages exprimés. Cette victoire marque la fin d'une ère, celle de l'hégémonie du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Le nouveau Umaro Sissoco EMBALO est lui-même un ancien du PAIGC, qui a fait une dissidence en créant le Mouvement pour l'alternative démocratique (Madem).
Pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, situé entre la Guinée Conakry et le Sénégal, de 1,8 million d'habitants, la Guinée Bissau est une ancienne colonie portugaise est confrontée à de problèmes graves de pauvreté, d'insécurité, de trafic de drogue et de tribalisme. Depuis son indépendance en 1974, la Guinée-Bissau a connu quatre coups d'Etat et 16 tentatives de putsch.
La Guinée-Bissau, après une période de chaos et de nombreux coups d'État ainsi que de fortes dissensions au sein du PAIGC, a un nouveau président : Umaro SISSOCO EMBALO. Les Peuls ont été systématiquement avant son arrivée au pouvoir, écartés des lieux de décisions. Sa mère est Malinké, son père est Peul et sa femme est chrétienne. Les Peuls qui forment 70% de la population, ont été écartés, puisqu'ici, des principaux lieux de décision. Or, la Guinée-Bissau est un Etat pluriethnique avec des Floup et des Baïote au Nord, des Manjak, des Brame des Balante et des Papel au Centre, des Nalu des Baga, des Landuma au Sud, des Bijagós dans l’archipel du même nom, ont été progressivement repoussées sur les côtes par les Mandingues et les Peuls (ou Foula, ou Fulbe).
Le nouveau président guinéen veut rassembler tous les Guinéens et a réservé sa première visite au Sénégal. Pendant les gisements de gaz découverts à la frontière maritime et la question des indépendantistes casamançais, avaient empoisonné les relations entre nos deux pays.
Alpha CONDE de la Guinée Conakry, un président Malinké, dont le principal opposant, Cellou Dalein, un Peul, avait fortement combattu la candidature de M. EMBALO, le nouveau président de Guinée Bissau, qui a réservé sa première visite à l’extérieur, au président Macky SALL du Sénégal.
Plein succès dans ses missions au nouveau président, M. Umaro Sissoco EMBALO, dans la paix, la Concorde, la fraternité et le bonheur des habitants de Guinée-Bissau !
Paris, le 14 janvier 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Umaro SISSOCO EMBALO, nouveau président de Guinée-Bissau» par M. Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 22:25
Mme Agnès BUZYN est un médecin au chevet d'un malade incurable qu'est la République en marche, une officine des gens du château qui a commencé sa nouvelle campagne à un café «Mon Paris», comme si la France et notre belle capitale faisaient partie de leurs bijoux de famille. Mais un hacker russe a publié d'autres bijoux de famille, une histoire moins glorieuse.
Après l'accident industriel majeur chez les Marcheurs avec le retrait de la candidature de Benjamin GRIVEAUX, faut-il encore tirer sur une ambulance ?
La campagne de Benjamin GRIVEAUX, commencée dans la division et la perte de leadership du président MACRON, s'est finalement terminée à la rubrique des faits divers.
Mme Agnès BUZYN qui avait déjà du mal à répondre aux défis de l'hôpital et du Coronavirus, et qui n'a jamais dirigé une campagne électorale, après avoir été auparavant écartée de la tête de liste pour le 15ème arrondissement, est finalement désignée par défaut, à Paris, par la République en Marche. C’est une roue de secours face à un incendie qui va tout dévaster.
Cependant, comme la sulfureuse campagne de François FILLON aux présidentielles de 2017, les dés sont pipés. En effet, cette campagne des municipales de 2020, dont Benjamin GRIVEAUX a dilapidé l’illusion d’un capital, a changé dramatiquement de nature. On va vers  un vote sanction contre la Macronie et ses réformes injustes, et la sanction sera très sévère. Après la révolte des Gilets jaunes, cette réforme des retraites est plus qu’une bourde, mais une grave faute du président MACRON, qui a été, à cette occasion, mal inspirée. Mme Agnès BUZYN, qualifiée de «poids lourds» de la République en Marche, portera le chapeau de cette Bérézina. Tout cela finira, pour eux, dans la honte et le déshonneur.
Mme Anne HIDALGO est plus que jamais la favorite des sondages ; elle a rassemblé son camp, et sera probablement, après ces municipales, la patronne de toute la gauche en panne de leadership, pour redonner l’espoir et mettre fin à ce saccage des acquis issus du pacte républicain, dit des «Jours Heureux».
Mme Agnès BUZYN qui a démissionné de son poste ministériel, affrontera la dure loi de réduction des indemnités de chômage par son Président des riches.
Paris, le 16 février 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Mme Agnès BUZYN, une candidature à Paris par défaut, vouée à l’échec» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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15 février 2020 6 15 /02 /février /2020 14:04
Mamadou AW fait partie des très nombreux jeunes des Mureaux à s'engager, massivement, dès le départ, aux côtés d'Agnès ETENDART, dans le mouvement «Agir aux Mureaux».
On entend souvent des Français issus de l'immigration dire, "je ne fais pas de politique" ou "je n'aime pas la politique". Le résultat est dramatique à Hénin Beaumont, ville maghrébine par excellence et à Mantes la ville, c'est déjà les fachos qui dictent leurs lois. Dans d'autres villes de France, les minorités invisibles sont reléguées au rang de diversité alibi, pour donner de la coloration aux listes électorales, mais ce n'est qu'une représentation folklorique, sans réel pouvoir ; ce qui décrédibilise encore un peu la politique. On vous dit "vous êtes élus, mais à quoi servez-vous ? A rien !". Certains partis, dont le parti socialiste, ne s'intéressent qu'aux Leucodermes et aux communautés juive et gay, mieux structurées que les Noirs et les Arabes, qui, eux, se réfugient dans l'abstention.
On est donc face, notamment dans les banlieues, où pourtant d'importantes mutations sociologiques sont intervenues, et même à Paris, les Noirs et les Arabes, en raison de leur refus de participer à la vie citoyenne et leur inorganisation caractérisée, sont relégués, éternellement, au rang d'indigènes de la République. Pourtant, dans ces villes le maire, comme à Londres ou à Washington, un des leurs aurait pu être issu de la diversité et prendre ainsi la direction des affaires.
Cependant, nous sommes toujours restés dans la servitude et la dépendance, dans ces diversités cosmétiques, pour se donner bonne conscience. Aux Mureaux en particulier où résident de fortes communautés peules, soninkés, mandiaques et maghrébines, c'est un chef de village leucoderme qui y plastronne depuis 19 ans, avec une politique clientéliste, paternaliste, et alimentaire ; ce qui fait exploser la dette dans cette ville des Mureaux, la 3eme ville la plus endettée de France et la 1ère des Yvelines. Comme les problèmes fondamentaux ne sont pas résolus, notamment l'emploi et la vitalité économique, la délinquance est endémique.
Aux Mureaux, des jeunes, comme Mamadou AW, se sont levés pour dire à cette équipe municipale, soutenue par la République en Marche, avec son bilan désastreux, que 19 ans c’est déjà trop. En effet, ces municipales de 2020 sont un référendum contre la Macronie, inscrite désormais à la rubrique des faits divers notamment à Paris, et qui fait souffrir les déshérités, notamment les gens de la banlieue.
Mamadou AW, comme de nombreux jeunes avec Agir aux Mureaux d’Agnès ETENDART, ont décidé de prendre en charge leur destin en main. La politique, ce ne sont pas les combines et les mensonges. La politique reste noble, si est elle considérée comme l'art de gérer la cité, pour améliorer les conditions de vie des gens.
La jeunesse des Mureaux s’est engagé fortement dans ces municipales de 2020. Plus rien ne sera comme avant ! En effet, les jeunes ont pris la parole, ils ont décidé de prendre, un chemin exigeant et honorable pour sortir de l'esclavage et de la servitude. Ils veulent s'investir en politique et prendre des responsabilités, ils en ont marre des politiques alimentaires, qui les maintiennent dans la dépendance.
En définitive, dans toute la France, je dis aux jeunes issus de l'immigration : «sortez de la mentalité colonialiste et esclavagiste ! Prenez-vous en charge et grandissez ! Soyez vous-mêmes et honorez vos Anciens de la première génération d'immigrants ! Investissez tous les lieux de décision politiques économiques et culturels».
Paris, le 15 février 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Mamadou AW et son engagement pour Agir aux Mureaux, avec Agnès ETENDART pour sortir de l’esclavage et de la servitude !» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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14 février 2020 5 14 /02 /février /2020 19:15
M. Benjamin GRIVEAUX, à la suite d'une vidéo concernant sa vie privée, a retiré sa candidature pour les municipales à Paris. Un russe, Piotr PAVLENSKI, réfugié en France, aurait piraté les vidéos dans le portable de Benjamin GRIVEAUX. Je disais que cette campagne des municipales sera sanglante, et ce n’est pas probablement fini.
Je ne partage pas ses idées mais je respecte l'homme qu'est Benjamin GRIVEAUX. Le combat politique peut être parfois très rude, mais j'ai de l'estime pour lui. Je m'autorise à souhaiter une bonne fête de Saint-Valentin à la famille GRIVEAUX. Ce nous oppose, ce sont pas des questions de personnes, c'est la ligne défendue par le président MACRON, faisant souffrir les faibles. C'est le président MACRON qui a mis dès le départ, M.GRIVEAUX en difficulté, en refusant d'arbitrer entre lui et M. Cédric VILLANI.
La campagne de Benjamin GRIVEAUX n’a jamais décollé ; elle a été même très chaotique et particulièrement inaudible, pour parfois surprenante, avec cette idée de déplacer une gare parisienne.
M. Benjamin GRIVEAUX était le candidat du président MACRON ; ce désastre est devenu une grosse claque pour le président MACRON.
Maintenant que l'incendie, dans le camp de la Macronie, depuis la galette du nouvel an de Mme Frédérique CALANDRA, dans le 20ème, devient non maîtrisable, tout se complique pour eux. Un candidat, par défaut, et de substitution de dernière minute, n'y rien par rapport à ce drame, digne de la campagne électorale de François FILLON. Une campagne se prépare de longue date.
Finalement, le seul pôle de stabilité, avec un EXCELLENT bilan, un projet écologique, ainsi que des travaux pharaoniques, c'est le "Paris en commun" de Mme Anne HIDALGO.
Je le redis, ces municipales sont un référendum pour sanctionner la politique du président MACRON et toutes les équipes municipales qu'il soutient.
C'est aussi un enjeu de survie et de leadership de la gauche, dont Mme Anne HIDALGO prendra la tête immanquablement. Le duel ne sera pas LE PEN et MACRON, mais les forces de progrès dirigées par Mme Anne HIDALGO contre les gens du château de la Macronie, ainsi les BALKANY, Carlos GHOSN et autres.
Paris, le 14 février 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Benjamin GRIVEAUX retire sa candidature : L’incendie dans la Macronie devient non-maîtrisable» par M. Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Benjamin GRIVEAUX retire sa candidature : L’incendie dans la Macronie devient non-maîtrisable» par M. Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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11 février 2020 2 11 /02 /février /2020 19:08
Samory TOURE, empereur du Wassoulou, un État s'étendant sur la Guinée orientale et la haute Côte-d'Ivoire, s'opposa, pendant 16 ans, à la colonisation française, avec un armement archaïque ou fort rare ; il mourut, héroïquement, en déportation au Gabon, en 1900. Fils d’un obscur tisserand, celui qu’Etienne PEROZ nomme le «Napoléon africain», par son courage et ses dons de stratège, a opposé une résistance farouche aux Français. Samory TOURE incarne les vertus et les qualités patriotiques des peuples africains aspirant à la liberté et à la dignité. La défaite de Samory provoque une longue nuit envahissant le continent noir, une longue nuit coloniale. L’Afrique est encore dominée sous des formes insidieuses. Voici donc venu le temps du mépris, de l’humiliation et des travaux forcés, autant dire de l’esclavage. En cette fin du XIXème le capitalisme triomphant et l’industrialisation naissante ont besoin de débouchés, de matières premières et d’une main-d’œuvre servile. À l’indépendance, Sékou TOURE (1922-1984), qui se revendique d’une filiation, par sa mère, de Samory TOURE, a tenté de récupérer l’image de ce résistant : ce n’est plus une prise de guerre, mais la célébration d’un père de la nouvelle patrie, dont il s’agit de magnifier la mémoire. Samory TOURE avait bien compris que le colonialisme, c’est la servitude et l’esclavage : «Il n’y a pas de dignité sans liberté. Nous préférons la liberté dans la pauvreté, à la richesse dans l’esclavage» avait Sékou TOURE (1925-1984) au général de GAULLE (1890-1970) lors du référendum de 1958.
L’histoire de Samory TOURE a été d’abord écrite par les vainqueurs, présentée par le parti colonial comme de «glorieux conquérants», ayant vaincu les «roitelets sanguinaires» africains et «esclavagistes». Les résistants à la colonisation avaient osé se révolter contre la mission civilisatrice de leurs ancêtres les Gaulois, si bienveillants. Henri GOURAUD (1867-1946), celui qui a capturé Samory ne le qualifie que de «bandit». C’est «un farouche et terrible chef de bande» pour le commandant, Joseph Simon GALLIENI (1849-1916). «Contre les peuplades qu’il veut soumettre et surtout piller, il emploie la terreur» écrit FAIDHERBE. Mais le gouverneur du Sénégal reconnaît à Samory d’éminences qualités «D’une haute stature, maigre comme un ascète, la voix chaude et vibrante, jouissant d’un grand renom de sainteté, Samory a toutes les qualités physiques et morales, pour entraîner, pour fanatiser des êtres aussi crédules, aussi superstitieux que les nègres. Il est intelligent, énergique, très brave et doué d’un certain esprit d’organisation qui lui donne sur ses congénères une supériorité incontestable. Pour augmenter son prestige vis-vis de ses fidèles, il se fait suivre de devins et d’augures qui chantent ses vertus et sa mission divine, annonces les batailles et prophétisent les victoires» précise Louis-Léon-César FAIDHERBE (1818-1889). Par conséquent, le colonisateur, même s’il a parfois du mal à le reconnaître, est conscient que Samory est un adversaire redoutable. «Tout ce que put faire le commandant Lartigue, fut de donner aux bandes de Samory un rude coup de boutoir. L’intervention du sergent Bratières, avec 60 hommes, rétablit la situation. Mais nous avions 13 tirailleurs tués, 20 blessés, une grosse consommation de réserves, plus de munitions. Pendant ce temps, Samory s’était dérobé, en s’enfonçant dans la forêt» écrit le général Henri GOURAUD. «Féroce, sans bravoure personnelle, ambitieux par avarice et sans largeur d’idées, incapable de s’imposer autrement que par la terreur, ce potentat (Samory) ne considérait dans la conquête que l’exploitation brutale et sanguinaire des races qu’il asservissait ; sa route formait une traînée sanglante» écrit Pierre FREY, déguisé en historien.
Cependant, certains militaires coloniaux qui l’avaient combattu, ont reconnu la puissance et le génie militaire de ce résistant. Ils l’ont jugé et évalué à la mesure de son courage et de son héroïsme : «Samory est le chef le plus puissant du Soudan occidental. Son armée se monte à 50 000 guerriers consommés et très audacieux. Cette armée n’est pas, tout à fait disponible ; elle est répartie sur un territoire qui, s’étendant de la côte jusqu’à Ségou, comprend une superficie de la grandeur de la France» écrit le colonel Henri FREY (1847-1932) qui a combattu Samory entre 1885 et 1886. La France avait d’abord sous-estimé Samory, mais le prestige ne cessait de croître : «Nos relations, avec ce grand chef du Soudan, avaient débuté par un échange de coups de fusil. Mais plus audacieux et plus entreprenant qu’Ahmadou Cheikou, plus confiant dans ses forces, Samory n’hésita pas un instant à nous tenir tête. Jusqu’en 1881, son nom nous était à peine connu, sa puissance était déjà considérable. Il était depuis plusieurs années le maître incontesté, sur la rive droite du Haut Niger, d’un vaste territoire ayant pour centre le Wassoulou et qui s’agrandit chaque jour, dans tous les sens» écrit le colonel Henri FREY. Ce militaire a décrit les qualités de stratège et d’organisateur, un grand discernement, de Samory «avec un esprit politique assez rare chez les chefs de sa race, organisait en arrière les régions conquises, y créant des places fortes, plaçant auprès du chef de chaque village des résidents, représentants de son autorité. S’il accueillait, sans les maltraiter, les populations qui venaient à lui ou se rangeaient sans combattre, il sévissait avec la dernière cruauté contre celles qui lui avaient résisté» écrit Henri FREY. Le général Henri GOURAUD, qui a commencé sa carrière au Soudan, a arrêté l'Almamy Samory TOURE en 1898 : «Physiquement, c’est un homme robuste, grand avec une barbichette grisonnante ; les yeux enfoncés sous l’arcade sourcilière sont vifs et rusés. Sa physionomie exprime l’intelligence, la duplicité, et une certaine bonhommie railleuse» écrit Henri GOURAUD. Un des témoins majeurs de cette époque est le lieutenant-colonel Etienne PEROZ (1857-1910), qui a rencontré Samory et a signé avec lui le traité de Bissandougou du 23 mars 1887, renouvelé le 21 février 1889, avec Louis ARCHINARD (1850-1932) : «Je caressais depuis quelque temps certain projet, dont tellement j’y songeais, j’ai vu la réalisation possible. Il consistait à forcer l’amitié de Samory et à transformer ce très dangereux ennemi en précieux auxiliaire. Sans lui, notre pénétration au Soudan, notre lutte d’influence contre l’Angleterre, me semblait des entreprises précaires et certainement d’un prix apparemment supérieur aux bénéfices que nous pouvions en attendre. Que, par entente avec lui, notre protectorat fut déclaré sur ses vastes Etats, et tout de suite, l’Angleterre refoulée dans ses escales de la côte ; notre prédominance était assurée sur tout le bassin du Haut-Niger» écrit Etienne PEROZ. En dépit des apparences de succès des Français et de puissance de leurs armes, ils ont été, pendant longtemps, tenus en échec par Samory : «L’Almamy, maître de tout, nous tenait assiégé. Nous semblions, sans doute, à tous, et à lui-même plus proches de tomber à sa merci, que d’atteindre à une situation qui lui impose le désir de notre protection» écrit-il. Etienne PEROZ arrive au Soudan en 1884, un an après les Français aient occupé Bamako.
Depuis la débâcle et la capitale de Sedan, du 1e septembre 1870, dans la guerre franco-prussienne, Napoléon III s’étant constitué prisonnier des Allemands, en raison de cette grave crise interne humiliante de nos maîtres, la politique coloniale française était au point mort. La France voulait quitter les côtes sénégalaises pour s’enfoncer à l’intérieur de l’Afrique, mais Samory s’est révélé être un obstacle majeure de cette entreprise de conquête de l’Afrique : «C’est alors que nos colonnes se heurtèrent aux hordes de Samory. Le grand conquérant noir achevait d’établir son autorité sur le bassin supérieur du Niger. Son empire, aussi étendu que la France, était peuplé de trois millions d’habitants de tempérament guerrier, fanatisé par ce Napoléon africain. Notre colonne expéditionnaire a failli être écrasée, malgré l’habileté manœuvrière du colonel Borgnis-Desbordes. (..) Samory était tenace, il ne lâchait pas volontiers sa proie» écrit Etienne PEROZ dans son libre «par vocation». Il n’est étonnant que sa politique coloniale de la France ait hésité, pendant longtemps, entre la diplomatie et la guerre. Etienne PEROZ, reconnaissant sa grande valeur, est sans doute le premier à avoir consacré une biographie à l’Almamy Samory. Etienne PEROZ a dit clairement que les Français redoutaient Samory ; et en dépit de la signature d’un traité de protectorat, son armée «constituait encore, pour nous, un grave danger, mais d’une menace moins immédiate» écrit Etienne PEROZ. Quand ce militaire demanda l’autorisation de rencontrer Samory, le colonel Henri FREY lui s’écria «c’est une autorisation de suicide que vous me demandez là !». Arrivé à Bissandougou le 15 février 1887, Etienne PEROZ décrit ainsi Samory lors de la visite à son palais : «L’Almamy était étendu sur un divan, dans la cour centrale. Autour de lui ses conseillers, puis ses gardes du corps entièrement nus, comme en guerre, le fusil haut ; cinq cent sofas en armes étaient rangés le long des murailles. Mon interprète, Samba Ibrahim, marchait devant moi, transi de frayeur, allant d’un pas cassé d’automate. Je l’avais informé qu’à la moindre défaillance, à la première tentative d’adoucir mes paroles ou de les modifier, je l’arrêterai d’un coup de revolver» écrit Etienne PEROZ, un témoigne direct.
Le général INGOLD, entre éloges des uns et calomnies des autres,  avec une passion éclairée, s’est attaché à montrer le Samory «sanglant et magnifique», dans sa biographie datant de 1961 : «aux confins de la Haute-Volta (Burkina-Faso) et de la Côte-d’Ivoire, la prodigieuse figure de l’Almamy Samory a dominé toutes les hautes vallée du Niger et a brassé les populations, les chefferies et les villes africaines sur plus de 500 000 kilomètres carrés. L’ébranlement de cette fulgurante aventure, de 1835 à 1900, a été ressentie jusque dans les territoires voisins de la Sierra-Léone, du Libéria et du Ghana, qui, avec la Guinée, sont devenus les plus impatients leaders des indépendancesL’historien militaire, dans toute sa probité, ne peut, certes, effacer le long cortège de combats, des destructions et des massacres, et les conséquences douloureuses d’un système de conquête par la terreur et l’utilisation de captifs» écrit Georges GAYET, dans la préface de cette biographie. Après l’effondrement des grands empires africains. «Dans ce chaos Samory est né,  prenant ainsi place dans l’histoire. Je crois Samory que tu fus devant l’histoire. Je parle de toi, sans haine. Que ton passé ne nous sépare pas !» écrit le général INGOLD.
Yves PERSON (1925-1982), avec sa monumentale thèse sur Samory, a renouvelé nos connaissances sur cette lutte contre le colonisateur ; il a visité la tradition orale et les archives coloniales. On est admiratif de l’abondance, de la diversité et de la richesse des informations recueillies. Yves PERSON a bien la capacité organisationnelle, la résistance farouche à l’oppression coloniale, l’intelligence de Samory, le stratège, le héros et le combattant.
Artisan résolu d’une «histoire africaine de l’Afrique», selon l’expression de Georges BALANDIER, le professeur à la Sorbonne, Yves PERSON, s’y est engagé en donnant la parole aux acteurs de l’histoire africaine, dans leur contexte social et leur culture. Il rompait ainsi avec l’historiographie et la propagande du parti colonial. Mais le travail colossal d’Yves PERSON a aussi souffert de ses dimensions : 2377 pages. Conscient de sa démarche empirique et événementielle Yves PERSON admet : «Certains jugeront sans doute que nous avons trop sacrifié à l’évènement et que bon nombre de détails auraient pu être omis. Peut-être devrions nous confesser une conception un peu traditionnaliste de l’histoire» écrit Yves PERSON. En fait, l’histoire ne balance pas entre les situations d’immobilités et les tsunami qui emportent tout. L’événementiel peut révéler des réalités profondes que l’on nous cache.  Jean SURET-CANALE (1921-2007) a fortement contribué à réhabiliter Samory TOURE. Ce n’est qu’en 1998, que Ibrahima Khalil FOFANA entreprendra ce travail, en s’inspirant de la tradition orale.
Qui est donc Samory ?
Mori, dit Samory, est né dans une modeste famille de paysans, vers 1830, à Manyambaladougou, près de Sanankoro, non loin de Kankan, en Haute Guinée. Pierre LEGENDRE avec une profonde méconnaissance de la biographie de Samory : «Né vers 1835, à Bissandougou, Samory était fils d’un pauvre marchand et d’une femme esclave» écrit-il dans «La conquête de la France africaine».  Son père, Kémo Lanfia TOURE, un tisserand guinéen, colporteur, vendeur de colas et verroterie, est un Malinké musulman : «Samory n’est pas un chef de naissance. Son père commandait un seul village et était un paisible Soninké, de religion musulmane plus adonné au commerce et à l’agriculture qu’à la guerre» écrit GALLIENI.  Son père fit un rêve et dit à un devin : «J’ai vu sortir de mes reins un serpent qui s’éleva, s’éleva à perte de vue dans le ciel». Le devin lui annonça «tu auras un descendant qui sera très puissant et dominera bien des contrées». Sa mère est Marosona ou Sokhona CAMARA, originaire de Fandougou, une mère au foyer vivant avec d’autres co-épouses. Samory est issu d’une fratrie de nombreux et sœurs, son père étant polygame. Le capitaine Louis-Gustave BINGER (1856-1936, gouverneur de Côte-d’Ivoire), qui l’a rencontré le 27 septembre 1889, a fait sa description : «L’Almamy est un grand bel homme d’une cinquantaine d’année : ses traits un peu durs, et, contrairement aux hommes de sa race, il a le nez long et aminci, ce qui donne une expression de finesse à l’ensemble de sa physionomie ; ses yeux sont très mobiles, mais il ne regarde pas souvent en face son interlocuteur. Son extérieur m’a paru plutôt affable que dur : très attentif quand on lui fait un compliment, il sait être distrait et indifférent, quand il ne veut pas répondre catégoriquement à une question. Il me parle avec beaucoup de volubilité, et je le crois capable d’avoir la parole chaude et persuasive, quand l’occasion se présente» écrit-il, en 1892, dans «Du Niger au Golfe de Guinée». Louis-Gustave BINGER estime que le fils de Samory, Dia Oulé Karamoko, qui a été à Paris, n’a de rien d’un prince que de nom «Karamoko se mouche de ses doigts devant moi ; son père prend ma pipe dans la poche et la porte à sa bouche» écrit Louis-Gustave BINGER. Deux administrateurs coloniaux (Albert NEBOUT et LE FILLIATRE) qui ont rencontré Samory le 2 octobre 1897, à Dabakala, le décrivent ainsi : «Sa physionomie est pleine de bonhommie souriante et révèle un homme énergique et intelligent». Les photos que nous avons datent toutes de sa capture et son transfert à Kayes.
Dès son jeune âge, s’est manifesté les qualités de meneur d’hommes de Samory, craint et respecté de tous : «A dix ans, il avait déjà embrigadé tous les garçons du voisinage. Il organisait souvent des expéditions avec ses compagnons, et il allait, marauder dans les champs. Il avait un sens aigu de l’équité lors du partage du butin qui lui assurait la sympathie de tous. En dépit des corrections de ses parents, Samory, un «dur à cuir», est passé de la volaille au caprin, puis au gros bétail. La bande inspirait, dès lors, une crainte réelle au sein de la population» écrit Ibrahima Khalil FOFANA. Son père est souvent convoqué au conseil des notables pour récrimination, et sa mère entendait aussi des allusions désobligeantes de ses voisines. Vers 1850, et afin de sortir de cette mauvaise passe, son père vendit une génisse et décida que son fils sera commerçant. A l’âge donc de 20 ans, Samory, un Malinké ou Maninka Mori, devient Dioula (commerçant) et entreprit, contre de la noix de colas, de vendre les bandes de cotonnades tissées par son père. Samory ramenait des articles manufacturés, de la Côte de Sierra-Léone contre de la noix de colas. Initialement, Samory TOURE n’avait pas un projet de résistance à la colonisation. Il avait pour ambition de lutter contre l’injustice et l’anarchie qui régnaient dans son pays. Ainsi, en 1853, Samory apprend que sa mère a été capturée et réduite en esclave, loin de chez elle, chez Soy Ibrahima, un souverain de sa contrée résidant à Médina ; son père s’est exilé dans un autre village. Sa grande ambition de réussir dans la vie viendrait de l’amour qu’il porte à sa mère : «Sa vie, telle qu’elle nous a été maintes fois contée, a un côté touchant dans l’amour profond qu’il avait voué à sa mère, d’où sont nées son ambition et sa fortune» écrit Etienne PEROZ. Venu chercher sa mère chez ses ravisseurs : «Beau-fils, si tu veux racheter ta mère, reste chez moi. Tu travailleras, et lorsque je jugerai suffisants les services que tu m’auras rendus, tu pourras rentrer avec elle à Sanonkoro» lui dit Sory Ibrahima. Samory fut retenu, pendant sept années, comme guerrier et converti à l’Islam : «Il appris l’art du combat, avec tout ce que cela implique, comme sens aigu de la discipline, l’esprit de corps et le dévouement à la cause publique» écrit Ibrahima FOFANA. Courageux, stratège et intelligent, Samory se distinguant très vite, gagna l’admiration de tous. Ainsi, lors d’une expédition contre une ville extrêmement forte et vaillamment défendue, «Samory, las des lenteurs de ses chefs, se présenta sur la muraille, brandissant son fusil, et s’aidant d’une branche fourchue, il l’escalada au milieu d’une grêle de balles. Les guerriers du marabout, électrisés par son exemple, se jetèrent sur ses traces et le délivrèrent en s’emparant de l’enceinte, au moment où, accablés par le nombre, ils allaient succomber» écrit Etienne PEROZ. Quand le roi décéda ses successeurs furent embarrassés par la présence de ce guerrier hors pair plus valeureux qu’eux. Lorsque la famille royale reçut une demande d’une aide militaire d’un royaume voisin musulman luttant contre des païens, craignant que l’appel à Samory ferait de lui un héros, il est libéré ainsi que sa mère.
En 1868, de retour dans son village, Samory est recruté par Bitiké Souané, roi de Toron. Rebelle à toute autorité, Samory rejoindra une troupe de brigands opérant des razzias dans la région. Il évincera, rapidement, le chef de bande, Véféréba CAMARA, «en raison de son esprit d’équité» lors du partage du butin précise Ibrahima FOFANA. Toutes les révoltes des villageois contre l’autorité de Samory furent mâtées. Le prestige et l’autorité de Samory furent reconnus par tous : «Samory eut le mérite de mettre fin à l’anarchie qui régnait dans la région, en canalisant sous son autorité tous les aventuriers dans des activités guerrières, dans le but de fondre en un seul royaume la multitude des petites chefferies qui se combattaient sans cesse» écrit Ibrahima FOFANA.
Dans cette œuvre d’unification, Samory a essuyé quelques échecs et appris, qu’à côté de la force, il est parfois nécessaire d’user de la diplomatie,  des alliances, de l’espionnage, de l’intimidation et de la ruse. Samory installa son village : «Là il reprit son métier de marchand. Cependant, tout en commerçant, il intriguait. Ses intrigues réussirent, et à la mort du chef de Bissandougou, il se fit nommer chef de village. Deux années après un certain Famodou marcha contre lui. Tous les villages environnants vinrent offrir à Samory leur appui. Il battit son adversaire, le prit et le décapita. Cette victoire accrut considérablement le nombre de ses partisans» écrit Etienne PEROZ.
Samory accumulera d’autres victoires. Sory Ibrahim inquiet de sa nouvelle gloire envoya ses deux fils pour le combattre ; il les battit à Bissandougou et les décapita. Il fit de cette ville sa capitale. Il s’empara de Kankan et vaincu l’armée de Sory Ibrahim, mais lui laissa la vie sauve, à condition de prier pour lui.  C’est à ce moment que Samory prend le titre d’Almamy, le commandeur des croyants. Désormais, Samory a pour ambition de fonder une armée, un Etat moderne, centralisé et efficace. Samory se libéra du joug de tous les royautés voisines, où régnaient en permanence l’anarchie et l’insécurité. Il importe ses fusils de Sierra-Léone, avec les Britanniques, un médecin Noir britannique, BLYDEN, était entré en contact avec l’Almamy. Mais Samory demande à ses forgerons d’entretenir, réparer et imiter ces armes importées des colonies britanniques. Le grand fournisseur d’armes et de chevaux est Bakary TOURE, père d’Alpha TOURE, un boucher de Kankan, lui-même de Sékou TOURE, premier président de la Guinée indépendante. L’armée est omniprésente dans les activités militaires, administratives et politiques. Composée essentiellement de Sofas volontaires, l’armée de Samory s’est professionnalisée, sur la base de principes égalitaires, sans tenir compte du système des castes, et en application des lois islamiques. En effet, Samory s’est autoproclamé Almamy, commandeur des croyants. L’armée est hiérarchisée, à son sommet, le Kélétigui, le commandant de corps d’armée. Le titre de Bolotigui, commandant d’une compagnie, est obtenu par des faits de bravoure. Pour tester la loyauté de ses officiers, Samory leur envoyait de belles femmes : «Quand je me méfiais de l’un de mes chefs, je lui envoyais une très jolie femme. Cet imbécile lui racontait ce qu’il voulait faire» confesse-t-il à Henri GOURAUD. Au bas de l’échelle, le Bilakoro (non circoncis, ou novice) doit faire ses preuves ; il est affecté aux tâches subalternes. Samory, en grand stratège, avait mis en place, un système sophistiqué de renseignement, en faisant appel notamment aux commerçants Dioula : l’information est un pouvoir : «L’Almamy possédait, dans les régions occupées par nous, un service de renseignement, si complet et si rapide, que malgré les cinq cent kilomètres qui le séparaient du chef-lieu du Soudan, trois jours après le débarquement de nos troupes, il en avait eu avis, ainsi que des effectifs» écrit Etienne PEROZ. Samory envoyait aussi ses Bilakoro espionner l’armée française : «Moi qui suis grand chef, on ne me voit jamais chanter, on ne me voit jamais manger. Or, quand j’ai appris que les Blancs avaient l’habitude de se réunir pour manger, heureux de se trouver ils se racontent tout. Lorsque j’ai su cela, j’envoyais mes Bilakoros s’engager comme garçon pour servir les Blancs. Ils écoutaient les officiers. Les Bilakoros me prévenaient» dira Samory, lors de sa capture, à Henri GOURAUD. Samory, pour perfectionner l’instruction militaire de ses armées, fait appel aux services des tirailleurs déserteurs ou prisonniers. Samory donna la priorité à la production agricole, notamment en période d’accalmie, dans de vastes étendues de terres cultivables.
L’Etat tire ses ressources de ses domaines, des butins de guerre, de tributs payés par les vassaux, des activités productives des unités combattantes en temps de paix, de différents droits et taxe ainsi que du commerce de l’Etat. L’armée est renforcée par les butins de guerre : «Quand il prend un village, les guerriers étant décapités, les prisonniers femmes et enfants sont amenés à l’Almamy, qui prend la moitié des femmes et filles pour lui, l’autre moitié des prisonniers revient aux chefs et aux guerriers qui ont opéré la prise. Tous les garçons et jeunes gens ont immédiatement la tête rasée et son confiés à des chefs de guerre et deviennent des sofas (des Bilakoros)» écrit Louis-Gustave BINGER.
L’Almamy, vivant avec la communauté peule, a emprunté son drapeau et son organisation militaire, ainsi que les techniques de communication d’El Hadji Omar TALL (1794-1864), un recours aux griots, à l’empire Toucouleur d’Amadou Cheikou TALL (1836-1897). Le tabala sonne les ordres, annonce de bonnes ou mauvaises nouvelles. Samory n’est pas toujours en guerre, il octroie à ses administrés des moments de réjouissances et de fêtes. Samory s’intéresse à la question de la réforme sociale, en mettant en place un enseignement coranique et une justice, avec trois niveaux : affaires locales, criminelles ou relevant de la compétence de l’empereur.
En 1878, les principaux concurrents de Samory sont vaincus, à l’exception de Tiéba TRAORE. En effet, en 1879, Samory conclue un pacte avec Kankan, sur la tombe de Karamoko Alpha Kaba. Kouroussa, après un siège, donnera sa reddition. A Madina, le clan des Cissé est vaincu grâce à une alliance avec l’Etat théocratique de Timbo. Samory peut accéder aux zones aurifères du Bouré et du Bidiga, sans ouvrir des hostilités contre Aguibou TALL, à Dinguiraye, sur la base d’un pacte de non-agression. Samory gouverne désormais sur un vaste territoire, en maître absolu, appelé le Wassoulou (62 cantons, 10 provinces, une diversité ethnique : Malinké, Sénoufo, Mossi, Peul, Soussou, etc.), qui couvre une partie de la Guinée, du Mali, de Sierra-Léone, du Burkina-Faso, du Libéria et de la Côte-d’Ivoire. C’est un royaume vaste et riche de collines verdoyantes et peuplé de 300 000 personnes. Il n’y a d’autres rival que le royaume d’Amadou Cheikou, fils d’El Hadji Omar TALL, établi à Ségou, au Mali.
Les troupes françaises du capitaine MONSEGUR désormais consolidées en Guinée, en 1881, somment Samory TOURE de ne pas attaquer Kényéran, désormais placé sous protectorat français. Les colons, poussant la provocation plus loin, demandent à Samory de se placer sous leur protectorat. En réalité, les Français envisageaient de réaliser entre la zone malinké à l’Est et les rivières du Sud, puis d’occuper, progressivement, la zone forestière. Cependant, la résistance la plus acharnée et la plus organisée viendra de Samory. Le refus de Samory de déférer à ces ordres a été considéré par les colons comme une atteinte à «l’honneur de la France» qui aurait été bafouée, suivant Gustave BORGNIS-DESBORDES (1839-1900), commandant de Kayes. Ainsi, démarra le conflit entre 1882 et une 1898, entre les colons et Samory TOURE. Le 21 février 1882, Samory attaque Kényéran, et une expédition française part à la poursuite de ses bases ; il s’en suit des affrontements multiples. Samory découvre, à ses dépens, que les Français disposent des fusils à pétition, avec des tirs rapides ainsi que des canons, causant des pertes innombrables dans ses rangs. En grand stratège, Samory, les rangs compactes avançant de front, sont remplacés par des petites unités, très mobiles, qui se replient rapidement après une attaque, dans la forêt.  
Le bilan de la bataille de Kényéran est lourd, mais Samory est désormais le héros qui a osé affronter le colon. Profitant de cette gloire naissante, Samory inflige une correction à Sadji CAMARA, dans le mont Gban, qui ne voulait pas se soumettre à son autorité. Ces victoires et la notoriété de Samory ont créé des ralliements de petits royaumes, les commerçants dioulas avaient désormais un vaste territoire pour leurs activités lucratives. Le 2 avril 1883 les troupes coloniales subissent une défaite au marigot de Woyo-Wayanko. Samory doit affronter ses sujets animistes qui refusent qu'on leur impose l'islam. C'est la «guerre du refus». Le conflit pénètre la famille du souverain et celui-ci en vient à faire exécuter son fils Dia Oulé Karamoko, qu'il soupçonne de le trahir au profit des Français. Dans cette guerre, Samory peut compter sur une armée disciplinée, suffisante et organisée sous forme d’escadrons de cinquante hommes. Fin stratège, Samory créé une armée d’élite, capable d’interventions rapides, avec des colonnes mobiles qui attaquent et se replient : «L’audace des cavaliers de Samory est inconcevable. A chaque heure du jour, nous avons quelque alerte ; ils viennent nous enlever des gens contre le rempart même. Ils assomment d’un coup de sabre les hommes et les femmes ; ils jettent les enfants à travers les fossés et disparaissent au galop» écrit Etienne PEROZ.
Entre 1883 et 1887, l’empire du Wassoulou est à son apogée. L’islam est institutionnalisé, en juillet 1884, à Bissandougou, la capitale. En 1885, la révolte des Bambaras est contenue. Pendant cette époque, les Français reprenant l’offensive coloniale avec pour but de se porter sur le Niger et créer une ligne de poste reliant ce fleuve au point terminus du fleuve Sénégal : «Chez les nègres, plus que partout ailleurs, où le despotisme existe au plus haut niveau, où l’organisation doit être substituée à la rapine et au brigandage, il ne faut pas de grosses agglomérations soumises à un seul individu» écrit Louis-Gustave BINGER. Tel est donc l’objectif du colonisateur. Cependant les colons sont contrariés par Ahmadou Cheikou TALL, le fils d’El Hadji Omar TALL, Mamadou Lamine DRAME (1840-1887), et naturellement par Samory. Tiéba TRAORE (1845-1893), à Sikasso (empire du Kénédougou, Mali), ne s’est rallié à eux qu’avec réticence, et après des violences sur sa personne ; il a fini par signer un traité de protectorat avec les Français. En 1883, Samory s’était lancé à la conquête des territoires de Tiéba (roi de 1877 à 1893), et Tiéba s’avança de son côté en 1886, ce qui fut la cause du siège mené, sans succès par Samory, en 1887. Samory finira par lever ce siège en août 1888.
Le 28 mars 1886, à Kényéba-Koura, les Français, par l’intermédiaire d’Henri FREY et du capitaine TOURNIER, sont contraints de signer un accord de paix avec Samory. La base du traité devrait être l’abandon par Samory de la rive gauche du Niger. Cette convention entérine également la souveraineté de Samory sur le Bouré et le Manding, dont une partie est riche en or. Son fils, Diaoulé Karamoko (1869-1894), appelé à lui succéder, est envoyé, à l’âge de 17 ans,  avec 7 compagnons, du 9 août au 5 septembre 1886, en France : «le fils d’un des turbulents rois nègres contre lesquels nos colonnes expéditionnaires du Sénégal, ont à lutter sans cesse, vient d’arriver à Paris. Ce jeune prince, teint bronzé, pour se servir d’un euphémisme diplomatique, vient au bon moment. Paris n’a pas, pour l’instant, de grande préoccupation, et il excitera, vraisemblablement, quelque curiosité. La plus élémentaire politique conseille de le traiter avec beaucoup d’égards et lui inspirer un vif étonnement et une admiration pour le peuple qui lui prouve son amitié, après avoir prouvé sa force en châtiant son père», écrit Paul GONTY, dans le «XIXème siècle», un journal républicain.
Diaoulé est reçu, le 29 août 1886, par Jules GREVY (1807-1891), président de la République française. En France, Diaoulé est sous bonne escorte : «La présence à Paris, de Diaoulé Karamoko, m’avait fait envoyer en mission. Je devais servir d’intermédiaire, et au besoin d’interprète officiel» écrit Etienne PEROZ qui va accéder au grade de capitaine. Etienne PEROZ réussit à convaincre ses supérieurs qu’il fallait remettre en cause le traité de 1886, contrariant la progression des troupes coloniales à l’intérieur de l’Afrique : «Accepter un pareil traité, c’était nous fermer, à jamais, la libre navigation sur le fleuve supérieur, et étouffer à sa naissance même la prospérité de nos établissements de Niagassola et de Bamako (occupation en 1883)» écrit Etienne PEROZ. Suivant le traité du 23 mars 1887 de Bissandougou, Samory laisse aux Français toute liberté d'action sur une partie du Haut Niger : «Le 27 mars, Samory signait dans la capitale de ses Etats, au milieu de toute sa cour, le traité de protectorat, que je lui présentais, et qui nous assurait la protection de tout le Haut-Niger, actuellement joyau de notre immense empire africain» écrit Etienne PEROZ. Si Samory a été loyal à l’égard des Français, et a cessé de les attaquer, en revanche, les colons, dans leur stratégie de domination complète, ont continué d’attaquer ses bases arrière : «Samory demeura deux mois encore à Faroualia. Je ne voulu pas, pour sauvegarder notre prestige, aux yeux des Mandingues et des Bambaras, lui laisser le bénéfice d’une retraite volontaire. Nous mîmes tout de suite en œuvre tous nos moyens pour harceler ses bandes et tenir hors de leurs incursions la région. (…). Le seul camp Faroualia où se tenait Samory, était, par mon ordre, laissé dans une sécurité absolue» écrit Etienne PEROZ, le signataire du traité de Bissandougou.
En avril 1887, Samory entreprend le siège de Sikasso. Samory perd de nombreux soldats en raison de la famine, d’épidémies pendant l’hivernage et de valeureux guerriers, comme Kémé Bréma, meurent dans un guet-apens. Sikasso de Tiéba et Babemba TRAORE, avec leurs flèches empoisonnées n’ont pas plié. Il est vrai qu’ils sont soutenus par les Français ; ce qui sera officialisé par un traité du 18 juin 1888. Les colons français fomentent des troubles à l’intérieur des territoires, momentanément, délaissés par Samory et y répandent des rumeurs, pour démoraliser ses troupes. Samory sera contraint de lever le siège de Sikasso, un premier échec pour l’Almamy qui annonce le début du déclin de l’empire du Wassoulou. Samory accepte de placer son empire sous le protectorat français. Samory pensait, naïvement, qu’il pouvait continuer ses conquêtes vers Sikasso, des contrées non encore dominées par la France : «Samory nous fit des avances, non pas parce qu’il croyait en notre amitié, bonne pour lui en elle-même, mais contraint par la nécessité et seulement pour pouvoir tenir tête à Tiéba» écrit Louis ARCHINARD.
Jusqu’en 1890, la France n’avait pas de politique coloniale cohérente. Habitué à traiter en bonne intelligence avec les Anglais qui maintenaient les chefferies et privilégiaient le commerce, Samory n’avait pas mesuré la volonté́ des Français d’établir une domination totale et d’éradiquer les royaumes africains. Il est vrai que les colons, par manque de moyens humains et matériels et luttant sur plusieurs front ont hésité entre les négociations et la guerre. Mais quand, les Français ont été en position de force, ils ont imposé leur loi : «Depuis une quinzaine d’années que nous nous trouvons en présence de l’Almamy Malinké, Samory, nous l’avons eu tantôt en allié, tantôt comme ennemi. A l’heure actuelle, à la suite des dernières expéditions tentées contre lui, nous sommes obligés de le considérer comme un ennemi» écrit, en 1895, Edouard GUILLAUMET, dans son «projet de mission chez Samory».
La colonisation, par essence, c’est l’asservissement, un crime contre l’entendement humain : «Les Blancs ne communiquent avec les Noirs ou les jaunes que pour les asservir ou les massacrer. […] il nous importe, à nous français, de dénoncer avant tout les crimes commis en notre nom; il en va de notre honneur» écrit Anatole France en janvier 1909. Pour Pierre LEGENDRE, le seul obstacle majeur à la conquête coloniale en Afrique de l’Ouest, vient «du Bourgou, des Malinkés de Samory, le féroce marchand d’esclaves» dit-il dans son ouvrage, «La conquête de la France africaine», daté de 1903. En effet, la capacité de projeter des forces, puis d’opérer les conquêtes, est, d’emblée et à fort juste titre, posée comme inséparable et constitutive du phénomène colonial. La prédation et la brutalité sont même la condition première de sa possibilité ; ce qu’on appelle «la pacification» n’est autre que l’art de la guerre. «Pour dire les choses brutalement, les Européens devinrent rapidement les meilleurs dès lors qu’il s’agissait de tuer», écrit Jacques FREMEAUX. En France métropolitaine, après la crise du Boulangisme, la France se jette à fond dans la conquête coloniale. Le Soudan et la Guinée sont transformés en «un fief militaire où règne la gloire du sabre» écrit Yves PERSON. L’empire toucouleur au Mali étant liquidé et les Bambaras ralliés à la France, restait à résoudre l’épineuse question de la résistance de Samory. En 1891, les relations avec les Français se dégradent considérablement et la guerre reprend. Samory pratique alors la politique de la terre brûlée. Il ne laisse derrière lui que désolation pour décourager les Français de le poursuivre. Le colonel ARCHINARD ayant conquis sa capitale, Kankan, il gagne avec son peuple le nord de la Côte d'Ivoire et établit sa nouvelle résidence à Dabakala. En février 1892, un calme précaire règne, quand le fils de Samory attaque et massacre une colonne française. Elle avait quitté Grand-Bassam pour la cité commerciale Kong. En 1893, les troupes françaises se lancent, sans succès, aux trousses de Samory. C’est un échec pour HUMBERT, un Etat africain a affronté l’armée coloniale, sans s’effondrer aussitôt.
En 1894 des troupes dirigées par le commandant MONTEIL doivent battre en retraite contre l’armée de Samory. En 1897 Samory s’empare de la cité de Kong et il leur consenti des conditions d’occupation généreuses : «Sans y tenir une garnison, les sofas installés dans la ville, au nombre d’une centaine faisaient figure d’élèves coraniques» écrit Yves PERSON. A la suite d’une trahison de ses notables locaux, Samory attaque et détruit Kong le 23 mai 1897 ; les traitres sont massacrés. En effet, Samory avait encore conservé d’importants moyens militaires : «Il disposait de 4000 Sofas armés de fusils à tir rapide, 8000 possédant d’autres armes ; les uns et les autres constituant de bandes organisées, et 2000 cavaliers. En outre, il traînait avec lui 120 000 hommes, femmes, enfants captifs parmi lesquels 8000 armés de fusils à pierre et marchand en dehors de toute bande. Ce monde n’était nullement démoralisé ; tous étaient habitués, dès longtemps, à aller d’un point à un autre, au moindre signe du maître. Devant cette invasion, les forces de la région étaient trop faibles pour l’arrêter» telles sont les forces de Samory, que rapporte le Général Henri GOURAUD, en juin 1898. L’armée de Samory résiste héroïquement, mais ne remporte pas de victoire contre les colons méthodiques : «L’armée brave et dévouée qu’il a reconstruite, était la mieux armée, la plus efficace que le vieux monde soudanais ait jamais produite. Or, cette armée, malgré les armes modernes dont il l’avait pourvue, avait dû se contenter de ralentir les mouvements de l’ennemi, sans les repousser encore moins de les vaincre. Ce maigre succès, n’avait été obtenu que de prodiges de courage, et au prix de pertes effrayantes. Les Samoriens sortaient décimés de l’épreuve, alors que l’envahisseur n’avait payé qu’un tribut relativement modéré» écrit Yves PERSON.
Les Français vaincus militairement par l’armée de Samory, recherchent la ruse : diviser pour mieux régner. Ils exploitent, astucieusement, les différences religieuses et ethniques de l’empire du Wassoulou et utilisent les Africains contre les Africains. En 1894, Kabiné Kourouma et Assa Kaba rejoignent le camp des colons. L’Almamy engage des négociations avec Albert GRODET (1853-1933), administrateur du Soudan (Lettres du 2 juin 1894 au 27 juillet 1894), mais son fils, Diaoulé Karamoko, mène de son côté des pourparlers avec les Français, sans mandat, sans doute à leur instigation. Karamoko essaie de persuader son père de mettre fin à ses conquêtes ; il est profondément francophile. Soupçonné de trahison, Samory le somme de dédire ; il refusa et fut condamné à mort, malgré le soutien de son frère jumeau. En juillet 1894, Samory enferme Diaoulé dans une case, le prive de nourriture et de boisson, jusqu’à ce que mort s’en suive. Les Français se rapprochent des Britanniques pour se partager l’Afrique et mettre fin au commerce des armes. Les Bambaras, après la dislocation de l’empire Toucouleur au Mali, se sont mis du côté des Français. Samory s’enfonce vers l’Est avec pour objectif de conquérir la ville de Kong (en RCI), un point stratégique et commercial. Samory remporte, le 22 février 1895, une victoire contre les colons (12 tués, 42 blessés dont 4 Européens), le lieutenant-colonel Parfait-Louis MONTEIL (1855-1925) a la jambe cassée : «Pendant la colonne expéditionnaire de Kong, la proportion des indigènes blessés est trois fois, et la proportion des indigènes tués cinq fois supérieure à celle de la campagne du Dahomey» écrit Parfait-Louis MONTEIL, dans son récit de ce combat.
Les Français soupçonnent Samory de conquérir Ségou à leurs dépens «Grisés par ses précédentes conquêtes, il regardait déjà les provinces qui ont formé notre colonie du Soudan. Avant tout nous étions coupables à ses yeux d’être venus au Soudan» écrit Louis ARCHINARD. Ce climat délétère a favorisé l’assassinat d’un militaire français, Paul BRAULOT (1861-1897), le 20 août 1897, à Bouna (en RCI, près du Ghana), dans des conditions non encore élucidées, Samory en est tenu responsable : «Samory avait organisé un guet-apens dans lequel furent massacrés le capitaine Braulot et le détachement qu’il menait contre l’important centre commercial de Bouna. Il est établi que ce fut Sara N’Tiéni Mory, fils de Samory, qui donna le signal des hostilités, alors que son père prétend qu’il eut simplement une méprise» écrit le colonel TRENTINIAN. Les Français veulent en finir avec Samory et essaient de soulever la population contre l’Almamy. Le 18 mai 1898, Samory détruit Kong. En mai 1898, les Français occupent, à nouveau, cette ville. L’empereur continue à Bobo-Dioulasso où se sont repliés ses ennemis. Parallèlement à cela, les Français ont détruit au canon, le 2 mai 1898, la citadelle de Sikasso, sous le règne de Babemba TRAORE (1855-1898), un personnage emblématique de l’histoire du Mali, jugé trop proche de Samory : «Babemba nous assura de ses bonnes dispositions et tout en osant promettre un concours éventuel de ses troupes contre Samory. Mais ces bonnes dispositions ne furent pas de longue durée. On apprit que, gagné par Samory, il avait permis, sinon facilité, le passage dans ses Etats des chevaux recrutés par l’armée de l’Almamy. Le capitaine Morrisson devait exiger qu’il donna comme gage de sa soumission, l’acceptation d’une garnison à Sikasso» écrit le Comité de l’Afrique française. Babemba se suicide et la destruction de cette citadelle isolent encore un peu plus Samory, renonçant à la lutte contre les Français. Il quitte le 12 juin 1898, le tata de Bandoura sur le Bandama, disposant encore d’une importante armée, l’Almamy s’enfonce dans la forêt, pour rejoindre le pays des Tomas, au Libéria. Il devient ainsi, un homme traqué, comme une bête, blessée mais encore dangereuse. Les colons tiennent à le capturer vivant : «Le moment est donc venu de débarrasser l’Afrique de ce fléau. Il faudrait un mince effort pour en finir avec Samory» écrit en juin 1898, le Comité de l’Afrique française.
Les vivres manquaient et les soldats commencent à rançonner la population. Samory est capturé, sur renseignement de Sofas déserteurs, à Guélémou, à la frontière entre la Côte-d’Ivoire et le Libéria, le 29 septembre 1898 : «Vers 7 h, nous débouchions sur une pente dénudée : à nos pieds s’ouvre une plaine verdoyante. «Le sofa déserteur me dit, en me les montrant, c’est lui !». Samory qui, selon son habitude lisait le Coran devant sa case, entendant la rumeur produite dans le camp par l’apparition des tirailleurs, s’est levé. Il aperçoit les chéchias et dans le saisissement extrême de la surprise, ne prend pas le temps de saisir une arme dans sa case, où se trouvent plusieurs fusils et un revolver chargé. L’Almamy dit aux tirailleurs de le tuer. Il n’a pas été tiré un seul coup de fusil», écrit GOURAUD, subitement devenu général. C’est la fameuse «gloire du sabre» qu’évoque Paul VIGNE-OCTON, un anticolonialiste. La capture de Samory, avec sa famille et ses soldats et la fin de la rivalité franco-britannique dans la sous-région, viennent à point nommé par la métropole. L’affaire Dreyfus est à son paroxysme et l’affaire Fachoda risquait de provoquer une guerre avec l’Angleterre. Le parti colonial jubile : «La destruction de la puissance de Samory ouvre l’ère de la mise en valeur de l’Afrique Occidentale. L’histoire de la colonisation de notre empire soudanais ne fait que commencer» écrit TRENTINIAN, lieutenant-gouverneur du Soudan. A Kayes, devenu général, Edgard TRENTINIAN donne lecture à Samory, au palais du gouverneur, devant les troupes coloniales et une partie de la population, le 22 décembre 1898, à Samory la sentence de sa punition, en le tutoyant : «Tu as été le plus cruel des hommes qui se soient vus au Soudan. Tu as agi comme une bête féroce. Mais les braves Français qui t’ont fait prisonnier, vous serez déporté sur une terre africaine si lointaine qu’on ignorera ton nom et tes forfaits». Samory est ainsi décrit lors de la lecture de la sentence «Les yeux sont vifs et cruels, la bouche est énorme, garnie au surplus, de deux rangées de dents intactes, serrées, blanches comme neige : une bouche d’ogre. Un turban sombre surmonte la tête, laissant flotter quelques petits pans, à la façon bédouine» écrit Félix DUBOIS, un journaliste du Figaro, présent à la cérémonie. Samory, condamné pour l’assassinat de BRAULOT, est transféré à Saint-Louis du Sénégal, le 4 janvier 1899. Samory devait partir en déportation sur le Gabon, le 20 janvier 1899, mais la veille, il se plante un couteau. Il sera soigné pendant 10 jours à Saint-Louis. Finalement, Samory s’embarque le 5 février 1899, pour le Gabon et y arrive en mars 1899. Dans le cercle de N’Djolé, il est isolé dans une petite île de Missanga, située au milieu du fleuve. Samory TOURE meurt le 2 juin 1900, à 16 h 45, d’une broncho-pneumonie, dit-on, dans l’île de N’Djolé, dans le moyen Ogooué : «La rupture était d’abord morale, car ce puissant constructeur d’empire se trouvait à une surveillance étroite et tatillonne, réduit à une inaction sans espoir. Mais elle était aussi physique, car ce fils du Soudan se trouvait relégué au cœur de la forêt la plus malsaine d’Afrique noire. Il lui fallu transformer radicalement son régime alimentaire» écrit Yves PERSON. Cheikh Ahmadou Bamba BA, déporté à cette période au Gabon, fera une prière des morts pour Samory, dont les cendres ont été rapatriés en Guinée, par Sékou TOURE, en 1968, à la mosquée Fayçal, aux côtés d’Alpha Yaya DIALLO (1830-1912), guerrier peul, roi de Labé, mort en déportation.  
Quel héritage pour cette vaillante résistance de Samory ?
L’héritage de Samory, pour une Afrique souveraine et indépendante et plus que jamais prégnante. Le continent noir, riche de ses matières premières, est toujours, 60 ans après les indépendances, dans la servitude et l’esclavage. Samory s’était révolté contre cet état de fait, d’autres ont préféré de se coucher devant le libéralisme prédateur et triomphant.
En hommage à ce grand résistant, SEMBENE Ousmane (1923-2007), un cinéaste sénégalais, avait rêvé de faire un grand film historique. Dans sa recherche de ce héros, SEMBENE a pensé réhabiliter, fondamentalement, l’Almamy Samory TOURE. Il a rassemblé, pendant 30 ans, une importante documentation et s’est rendu en Guinée, en Côte-d’Ivoire et au Gabon.
La littérature africaine a célébré Samory. Ainsi, Ahmadou KOUROUMA (1927-2003), un écrivain ivoirien, dans «Monné, outrages et défis» a rendu hommage à ce grand résistant. Héros panafricain, Samory est aussi dans cette littérature, ambivalent, pour les dévastations qu’il a opérées. Pour la diaspora africaine, Ta-Nehesi COATES, un journaliste et écrivain noir américain, donnera le prénom de Samori à son fils. Dans un roman épistolaire, «une colère noire», une adresse à son fils, Ta-Nehesi COATES écrit : «Samori, la lutte est inscrite en toi. Samori, tu portes le         nom de Samory Touré, qui a lutté contre les colonisateurs français pour le droit de jouir de son propre corps noir». Cet auteur, dans une revendication identitaire, d’égalité des droits, se place sous l’angle d’un manifeste «Voilà tes racines de Noir : ne t’endors pas, c’est une question de survie».
Sous le président Sékou TOURE, un billet de la monnaie nationale 100 Sylis est tiré à Samory, dès le 1er mars 1960 et des statues sont érigées en son hommage. L’orchestre Bembeya Jazz National chantera, à la gloire de Samory, dans un album «Regard du passé» datant de 1969 : «L’air que vous entendez est une composition en l’honneur de l’empereur du Wassoulou, l’Almamy Samory Touré, dont la lutte anti-colonialiste a donné naissance aux plus belles chansons de geste d’Afrique. Ecoutez, écoutez fils d’Afrique, écoutez femmes d’Afrique, écoutez aussi jeunes d’Afrique, espoir de demain, une page de la glorieuse histoire africaine» chante le Bembeya JazzCet orchestre entonne, en français : «Il est des hommes qui, bien que physiquement absents, continuent et continueront à vivre éternellement dans le cœur de leurs semblables. Le colonialisme pour justifier sa domination les a dépeint sous les traits de rois sanguinaires et sauvages. Mais, traversant la nuit des temps, leur histoire nous est parvenue dans toute sa gloire». KOUYATE Sory Kandia (1933-1977) a magnifié Samory à travers «Kémé Bourama», un demi-frère de l’Almamy, grand guerrier et artisan de ses nombreuses victoires, mort à Sikasso. Dans ces chansons, ce qui est célébré, c’est Samori le nationaliste, le panafricaniste et ce grand résistant. «Samori Touré, ils t’ont tué́, Almami Touré, ils t’ont eu !» chante Alpha Blondy, un Ivoirien, dans «Bory Samory».
Bibliographie sélective
ANDURAIN (Julie, de), La capture de Samory, 1898 : l'achèvement de la conquête de l'Afrique de l'Ouest, avant-propos du général Thorette, préface de Jacques Frémaud, Saint-Cloud, Sotéca, 2012, 205 pages ;
Anonyme, «La prise de Sikasso», Bulletin du Comité de l’Afrique Française, juin 1898, n°6,  pages 186-189 ;
ARCHINARD (Louis), «Rapport sur le Soudan, concernant Samory», Journal officiel de la République française, 19 octobre 1891, n°5026-5031 ;
ARCIN (André), Histoire de la Guinée française, préface de Joseph Chailley, Paris, 1911, 752 pages, spéc sur Samory pages 119-152 ;
BA (Idrissa), «L’art de la guerre de Samory Touré (Vers 1830-1900), vu et analysé par Yves Person (1925-1982)», Charles Becker, Roland Colin, Liliane Daronian, et Claude-Hèlène Perot, éditeurs, Yves Person, un historien de l’Afrique engagé dans son temps, Paris, Imaf Karthala, 2015, 528 pages, spéc pages 79-88 ;
BARATIER (Albert, colonel), Epopées africaines, Paris, Perrin, 1913, 338 pages, spéc sur Samory, pages 186-242 ;
BINGER (Louis-Gustave, capitaine), Du Niger au Golfe de Guinée, par le pays de Kong et le Mossi, Paris, Hachette, 1892, tome 1er, 513 pages, spéc chapitre I (rencontre avec Samory), pages 84-113, chapitre III, «notes sur les Etats de Samory», pages 121-133   ;
BUNAS (Lieutenant), «L’affaire de Bouna», l’assassinat de Braulot, Bulletin du Comité de l’Afrique Française, février 1898, n°2, pages 45-46 ;
Colloque, Centenaire du souvenir, L’Almamy Samory Touré, 1898-1998, Conakry, 29 septembre au 1er octobre 1998, Paris, éditions universitaire, 2000, 266 pages ;
DUBOC (Albert Alfred Louis, Général), Samory, le sanglant, Paris, Sfelt, 1947, 204 pages ;
FAIDEHERBE (Léon, Louis), Le Sénégal : La France dans l’Afrique Occidentale, Paris, Hachette, 1889, 488 pages, spéc pages 317-323 ;
FOFANA (Ibrahima Khalil), L’almami Samory Touré, empereur, récit historique, Dakar, Paris Présence africaine, 1998, 133 pages ;
FREY (Colonel, Henri), Campagne dans le Haut Sénégal et dans le Haut Niger, (1885-1888), Paris, Plon Nourrit, 1888, pages, spéc sur Samory, pages 22-30 ;
GADEN (Henri), «La capture de Samory», A travers le monde, 25 février 1899, n°8, pages 57-60 ;
GALLIENI (Joseph, Simon, commandant), Voyage au Soudan français, (Haut-Niger et pays de Ségou), 1879-1881,  Paris, Hachette, 1885, 632 pages, spéc pages 599-604 ;
GATELET (Auguste, Louis Charles, Lieutenant), Histoire de la conquête du Soudan français (1878-1899), Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1901, 520 pages, spéc sur Samory, pages 69-75, 179-192, 210-242, 256-267, 409, sur la prise de Samory pages 437-438  ;
GONTY (Paul), «Chronique», arrivée du fils de Samory à Paris, Le XIXème siècle, jeudi 12 août 1886, n°5328, page 1 ;
GOURAUD (Henri, général), Souvenirs d’un Africain, au Soudan, Paris, Pierre Tisné, 1939, 252 pages, spéc chapitre XV «Samory», pages  184-230 ;
GUILLAUMET (Edouard), Projet de mission chez Samory, Soudan français, rapport à M. le Ministre des colonies, Paris, Imprimerie Chaix,  1895, 24 pages (doc BNF 8 L le 11 2 H 60) ;
INGOLD (François), Samory sanglant et magnifique (1835-1900), préface Georges Gayet, Paris, 1961, éditions du Scorpion, 112 pages ;
LARTIGUE (Raoul-Julien-François, Commandant), La prise de Samory, Lille, Imprimerie centrale, 1910, 78 pages ;
LEGENDRE (Pierre), La conquête de la France africaine, Paris, Librairie mondiale, collection Paclot, 1903, 240 pages, spéc chapitre XI, «La prise de Samory», pages 143-152 ;
LEMAIRE (Frédéric), Un Africain à Paris : le voyage du prince Diaoulé Karamoko en France (août-septembre 1886), mémoire UFR Histoire, sous la direction de Sophie Dulucq, Université de Toulouse, Jean Jaurès, 2017, 163 pages, spéc pages 80-95 ;
MEVIL (André), «A propos de Samory», Bulletin du Comité de l’Afrique Française, janvier 1898, n°1, pages 3-8 ;
MEVIL (André), Samory, préface d’Edgar de Trentinian, Paris, Flammarion, 1900, 287 pages et Revue de Paris, octobre 1898, pages 647-672 ;
MONTEIL (Parfait-Louis), Une page d’histoire militaire coloniale. La colonne de Kong, Limoges, Charles Lavauzelles, 1902, 100 pages, spéc annexe VII, pages 79-83 ;
MOUCKAGA (Hugues), Les déportés politiques au bagne de NDjolé (Gabon) 1898-1913, l’Almamy Samory, Cheikh Ahmadou Bamba et autres, préface de Dominique Ngoïe-Ngalla, Paris, L’Harmattan, 2013, 240 pages ;
NEBOUT (Albert), L’épopée coloniale en Afrique Occidentale française, avant-propos du général Billote, Paris, Edgar Malfère, 1938, 398 pages ;
P.D.G, L’empereur Samory Touré, grand administrateur et grand stratège, Conakry, Imprimerie nationale Patrice Lumumba, 1971, série révolution démocratique africaine, n°48, 243 pages ;
PEROZ (Etienne), L’empire de l’Almamy-émir Samory, ou empire du Ouassoulou, aperçu géographique et historique, Besançon, Imprimerie de Dodivers, 1888, 32 pages ;
PEROZ (Etienne, lieutenant-colonel), Au Soudan français. Souvenirs de guerre et de mission, Paris, Calmann-Lévy, 1889,  467 pages, spéc chapitre IX «Bissandougou», capitale de Samory, pages 388--410  ;
PEROZ (Etienne, lieutenant-colonel), Par vocation, vie et aventure d’un soldat de fortune (1870-1895), Paris, Calmann-Lévy, 1890, 533 pages, spéc chapitre VII «l’épopée samoryenne» pages 387-448  ;
PERSON (Yves), Samori : une révolution Dyula, Dakar Mémoire l’IFAN, n°89, (UCAD LTH 518), et Université de Paris, 3 volumes, 1968, 1970 et 1975, 2377 pages ;
PERSON (Yves), «La jeunesse de Samori», Revue française d’histoire d’Outre-mer, 2ème trimestre 1962, tome 49, n°175, pages 151-180 ;
PERSON (Yves), «Les ancêtres de Samori», Cahiers d’études africaines, 1963, vol 4, n°13, pages 125-156 ;
PERSON (Yves), «Samori et la Sierra-Léone», Cahiers d’études africaines, 1967, vol 7, n°25, pages 5-26  ;
PETERSON (Brian, J.), «History, Memory and the Legacy of Samori in Southern Mali, c. 1880-1898», The Journal of African History, juillet 2008, vol 49, n°2, pages 261-279 ;
QUIQUANDON (F), «Guerre contre Samory (1887-88)», siège de Sikasso, Bulletin, société de géographie commerciale de Bordeaux, 18 juillet 1892, pages 417-426 ;
RAMBAUD (Alfred), «La campagne de 1891 contre Ahmadou et Samory», Revue politique et littéraire, Revue Bleue, 2ème semestre 1891, pages 819-827 ;
ROUARD de CARD (Edgard), Les Traités de protectorat conclus par la France en Afrique : 1870-1895, Paris, A. Pedone, 1897, 237 pages, spéc sur les traités avec Samory pages 146- 157, avec Tiéba Traoré, pages 142-146 ;
SURET-CANALE (Jean), «Découverte de Samori», Cahiers d’études africaines, 1977, vol n°66-67, pages 381-388 ;
SURET-CANALE (Jean), «L'almamy Samory Touré», Recherches africaines, Études guinéennes, 1959, no1-4, pages 18-22 ;
SURET-CANALE (Jean), Afrique Noire, Occidentale et Centrale, Paris, Éditions sociales, 1968, page 274-275 ;
TRENTINIAN (Edgar, Colonel), «Le massacre de la colonne Braulot», Bulletin du Comité de l’Afrique Française, mai 1898, n°5,  page 161 ;
TRENTINIAN (Edgar, Général) «La capture de Samory», Bulletin du Comité de l’Afrique Française, novembre 1898, n°11, pages 362-363, 385-387 et décembre 1898, n°12, 405-406 ; voir aussi E CHAUDIE, «Capture et procès de Samory», B.C.A.F., janvier 1900, n°1, pages 7-11 ;
VIGNE D’OCTON (Paul-Etienne), La Gloire du sabre, préface d’Urbain Gohier, Paris, Flammarion, 1900, 253 pages et, Paris, Quintette, 1984, introduction Jean Suret-Canale, illustration de Cabu, 152 pages.
Paris, le 11 février 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 18:23
La campagne des municipales des 15 et 22 mars 2020 sera violente et sanglante. Il y a des places à prendre, mais nous ne savons pas exactement ceux qui en seront les nouveaux gagnants. Le président MACRON a eu la prétention de détruire de détruire l’ancien monde et d’incarner le nouveau monde. Cependant, depuis la crise des Gilets et l’imprudente réforme des retraites à la veille des municipales, les cartes sont rebattues. La lecture du paysage politique est devenue incertaine. Le Rassemblement national se claquemure dans un silence calculé.
Bref, c’est la crise, au sens où l’entendait Antonio GRAMSCI (voir mon article sur ce philosophe italien) : «le vieux monde se meurt, le nouveau monde est lent à apparaître, et c’est là dans ce clair-obscur qu’apparaissent les monstres» écrit-il. C’est dans ce contexte que l’injure et l’invective ont pris le pas sur le débat d’idées. C’est ainsi que notre amie, Sylvine THOMASSIN, maire de Bondy, dans la banlieue parisienne, ville de Kylian M’BAPPé et d’Aïssata SECK, vient d’être l’objet de graves menaces et insultes.
Pour nous les racisés, depuis le Rassemblement national est devenu un parti respectable et des médias de BOLLORE paient, Eric ZEMMOUR, un raciste notoire, pour nous insulter, ou que l’académie française récompense un haineux comme Alain FINKIELKRAUT, nous insulter et nous menacer, est devenu presque normal dans ce pays encore des droits de l’homme. C’est ainsi que Steevy GUSTAVE, un candidat EELV aux municipales de 2020, d’origine antillaise, a été victime d’un tag devant son domicile : «sale nègre, tu ne seras maire».
Ce déchaînement de haine et de boue contre les racisés, avait été justifié à l’avance par le président SARKOZY estimant que les racisés qui n’ont «rien dans le cerveau» n’ont pas à protester «Nous ne pouvons plus accepter que des gens qui n’ont rien dans le cerveau viennent à la place de la République donner des leçons de démocratie française» avait dit l’ancien chef de l’Etat. Dans cette démocratie ethnique, quand, Lilian THURAM avait condamné ceux qui nous qualifiaient de «singes» la LICRA et le CRIF l’ont traité de «raciste antiblanc». Quand nous avons protesté contre une attaque au fusil à la mosquée de Bayonne, perpétrée par des gens du Rassemblement national, c’est encore la LICRA et le CRIF qui ont été plus virulents que les fachos, nous qualifiant que de «communautaristes ». Certains élus de droite, pratiquant un communautarisme dans l’autre sens voulaient interdire des soi-disant listes communautaristes. Est-il normal que dans les villes où des mutations démographiques se sont produites (Hénin-Beaumont, Mantes-La-Ville), que ces villes soient dirigées par des équipes fades et monocolores ?
Ce dont il est question dans ces attaques contre la maire Mme Sylvine THOMASSIN et contre Steevy GUSTAVE, c’est de l’égalité républicaine et de la dignité de chaque citoyen, dans ce pays, de participer pleinement à la vie publique.
Il n’y aura pas de paix durable dans ce pays, sans égalité réelle, notamment pour les racisés, les retraités, les chômeurs, les minimas sociaux et les fonctionnaires. En particulier, ces révoltes des Gilets jaunes et contre la réforme, ont transformé les municipales des 15 et 22 mars 2020. Ce n’est plus un scrutin local, c’est un référendum majeur contre la Macronie et ses réformes injustes. Le président MACRON, élu sur une base de défense des valeurs républicaines a favorisé toute puissance du Rassemblement national. Ce référendum sera donc une résurgence de ce «Vienx monde» que l’on croyait, trop hâtivement, mort. Mme Frédérique CALANDRA, ex-maire socialiste et soutenue par LREM, a été violemment chahutée lors de ses vœux 2020. Le président MACRON a dû se sauver d’un théâtre des Bouffes du Nord, à Paris. Une violente colère contre la Macronie inauthentique et qui gouverne pour les riches, en maltraitant les faibles.
Ces municipales de 2020 s'annoncent comme une campagne la plus sanglante contre la Macronie et le Rassemblement national. Les forces de progrès vont engager un combat pour leur survie. Ce sera un quitte ou double, un vrai référendum pour ou contre la République.
Par conséquent, pour tous ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales ou qui ont déménagé, même dans leur ville, allez vous inscrire, massivement, sur les listes électorales. Votez et faite voter, pour sanctionner, très sévèrement, toutes les listes que soutient la Macronie. Il faut arrêter ces réformes injustes, et vous en avez l’occasion.
 Paris, le 1er février 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«Une campagne des municipales 2020 particulièrement sanglante» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 15:37
Une épidémie, affectant les poumons, une sorte de SRAS, infectant plus de 25 000 personnes et ayant tué, à ce jour, plus de 500 personnes, a été détectée en Chine. Elle est apparue dans la province Wuhan, lieu de tourisme sur le fleuve Yan Tsé Kiang. Cette épidémie s'est étendue à d'autres provinces notamment celle de Wenzhou du Sud, de grands commerçants qui se déplacent facilement à travers le monde entier, avec des donc des risques plus grands de propagation du virus.
C'est le régime alimentaire et les conditions d'hygiène qui semblent être mis en cause dans cette épidémie. Les symptômes du virus sont : le mal de tête, la toux, une gorge irritée, et la fièvre. La médecine traditionnelle chinoise recommande de boire de l’ail chauffé dans un gros bouillon, est-ce vraiment efficace ? Le délai d’incubation de la maladie est de 14 jours et la contamination se fait par la proximité, à moins d’un mètre, du malade, de façon un peu prolongée.
Cette épidémie s'est étendue dans 23 pays et touché 61 cas notamment aux États-Unis et la France. Pour l'instant, officiellement, aucun mort n'a été signalé à l'extérieur de la Chine. Cependant les pays ont commencé à prendre des mesures drastiques : le refus d'admettre sur leur territoire des Chinois venant de Chine et le rapatriement de leurs nationaux par des vols spéciaux.
S'agissant des nombreux étudiants africains en Chine, ceux-ci sont bloqués en Chine notamment dans la province de Wuhan.
Cette épidémie aura des conséquences désastreuses sur l'économie chinoise où des entreprises occidentales ont délocalisé bon nombre de leurs unités de production. La Chine devenue première puissance économique mondiale risque de plonger la planète dans la récession.
Mais est-ce qu'on nous dit toute la vérité ?
Lors de l'affaire Tchernobyl, les autorités françaises avaient prétendu que le nuage nucléaire s'était arrêté à la frontière belge. Sans inciter à une peur irrationnelle, le devoir de vigilance, recommande de reconnaître que c'est une crise sanitaire grave qu'il ne faudrait pas sous-estimer.
La Chine a, désormais, des relations étroites avec d'Afrique et le monde est devenu un village planétaire. En effet, une forte communauté chinoise vit désormais au Sénégal et des Sénégalais, notamment des étudiants, grâce à la Fondation Confucius, vivent en masse en Chine, depuis que la France a restreint l’accès à son territoire. Les pays africains étant particulièrement faibles et fragiles au niveau des structures sanitaires, on redoute les effets désastreux de ce virus dans le continent noir. Il ne faudrait pas rajouter la difficulté à la difficulté.
Le nouvel an chinois, l'année du rat, a démarré, pour 15 jours, du samedi 25 janvier 2020 au 10 février 2020, avec des déplacements massifs de populations. En effet, les Chinois ne prennent rarement des vacances, c’est le seul moment de l’année, comme le Magal de Touba au Sénégal, où tout s’arrête, chacun rentre dans sa province. Le gouvernement pourrait-il limiter les déplacements importants de populations à cette occasion ?
Pour l'instant, la Chine a pris des mesures drastiques d'enfermement de tous les cas suspects. La province de Wuhan (55 millions d’habitants), là où s'est déclarée la maladie est non seulement hermétiquement fermée, mais, en plus, est devenue un gigantesque hôpital, d'enferment de tous les malades. Dans les autres provinces, plus personne ne peut quitter sa ville ou son village. Les écoles sont fermées, et l'accès aux transports publics est sérieusement restreint aux cas de nécessité absolue. Plus que jamais, la Chine autoritaire est devenue un vaste camp d'internement.
En France tous les grands rassemblements de vœux de Nouvel an avec les Chinois ont été annulés, avec des contrôles stricts aux frontières pour les entrants. Le rapatriements des Occidentaux, par avions spéciaux s'organise.
Les commerçants chinois de France, affectés par une baisse de fréquentation, ont beau cassé les prix, rien n'y fait ; la panique est là. La peur s'est installée. En effet, les Chinois fuient les lieux de rassemblement d'autres Chinois. Les Chinois parisiens, qui devaient fêter le Nouvel An en famille, ont annulé, en masse, leurs réservations. Résultats des ouvriers et employés sont mis au chômage technique, les commerçants ne respectant pas le Code du travail. Certaines personnes qui ont des crédits immobiliers ou des traites bancaires à payer commencent à sérieusement s’inquiéter.
Le virus s'est étendu dans la province de Wenzhou ; ce sont des commerçants bien implantés dans la province chinoise du Wuhan mais aussi en France. Les Wenzhou pour revenir en France empruntent des chemins détournés pour tromper la vigilance de la police des frontières française.
L'Italie vient de bloquer un bateau de croisière avec 6 000 passagers, dont 2 personnes dont affectées par le virus. La peur s'installe. En France, les magasins de luxe, comme Louis VUITTON, Hermès et les Galeries Lafayette, vont-ils interdire l’accès des lieux aux riches Chinois ?
Le Japon commence à paniquer. On a eu tort de sous-estimer cette crise sanitaire qui aura des conséquences dramatiques sur l’économie mondiale.
En ce nouvel an chinois, l’année du rat, je dis à mes amis chinois, qui sont angoissés par cette terrible épidémie : «Xin Nian Hao !» Bonne année !
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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 00:30
Après le référendum du 23 juin 2016, le processus du BREXIT a été émaillé de tensions politiques, de crises nerfs, de batailles judiciaires, de rebondissements et de calculs politiciens en tous genres. Bien mal en a pris David CAMERON, qui jouait uniquement sur la peur d’avoir lancé ce référendum. Theresa MAY a essuyé un grave revers sur le sujet. C'est Peter WILDING qui aurait le premier lancé le terme de "BREXIT" (Britain Exit). Finalement, après 47 années d'adhésion à l'Union Européenne, c'est l'accouchement dans la douleur du BREXIT, ce 31 janvier 2020, à minuit. Et après ? «What is next ?», comme le diraient les Anglais.
Une transition jusqu’au 31 décembre 2020, est organisée pendant laquelle les citoyens britanniques et européens conserveront leurs droits de résider et de travailler dans leur pays d'accueil, et la liberté de circulation sera garantie. Ce sursis devrait permettre aux Britanniques et aux Européens de renégocier, un à un, quelque 600 accords internationaux (commerce, circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, justice, défense, les droits de pêche, l'agriculture, le roaming de la téléphonie, etc.).
Le Royaume-Uni n’étant pas membre de l’espace Schengen, un passeport ou une carte d’identité sont déjà nécessaires pour s’y rendre. Le permis de conduire européen demeurera valable au Royaume-Uni dans les prochaines années.
A défaut d'un accord au terme de cette période transitoire, ce sont les accords bilatéraux qui prévaudront ; le bilatéralisme signifie, théoriquement, sans accord, que les Britanniques seront soumis en France au régime de la carte de séjour et devraient faire la queue à la préfecture de police, comme tous les ressortissants des Etats tiers. A ce jour, je n’ai jamais vu les Américains, les Australiens et les Canadiens soumis à ces mesures vexatoires, seulement réservées aux indigènes de la République.
Les partisans du BREXIT, comme Nigel FARAGE, jubilent, naturellement, estimant que cette Europe bureaucratique serait une atteinte à la souveraineté britannique. Les souverainistes ont, dès 2004, avec l'élargissement de l'union européenne aux pays de l’Est avaient déjà agité le chiffon rouge, insinuant un risque de déplacement massif de populations. Pour Boris JOHNSON, le premier ministre britannique, le BREXIT, ce qu’il avait promis, s’est réalisé : «ce n'est pas une fin, mais le début d'une nouvelle ère. Quels que soient les obstacles sur le chemin, je sais que nous réussirons», dit-il. Au-delà de ces fanfaronnades, conscient que le BREXIT a profondément divisé les Britanniques, Boris JOHNSON en appelle au patriotisme, à l'unité et à la réconciliation.
Il n'y a eu aucune réflexion politique sérieuse, en Grande-Bretagne, du rôle et de la place de ce pays libéral, dans un monde globalisé, sans l'Union européenne. Les partisans du BREXIT, dans leur grand chauvinisme, ont occulté aux Britanniques, les défis de l’isolationnisme qui les attendent. Le BREXIT est donc un saut dans l’inconnu. Dans ce sentiment de souveraineté reconquise, si les Britanniques sont sortis de l’Union Européenne, ils ne savent pas, pour autant, où  est ce qu’ils vont, sauf à retomber, plus que jamais, dans la dépendance de l’Oncle Sam, dans l’atlantisme.
L’Union européenne, de son côté, a perdu un très important partenaire. C’est un moment provisoire de victoire de tous les souverainistes européens. C’est une grave brèche ouverte dans la construction européenne. Après l’euro et l’ouverture aux pays de l’Est, est-ce le début de la fin de l'Union européenne ?
Dans tous les cas, la Grande-Bretagne est un grand État qui a besoin de l'Europe (1,3 millions de Britanniques en Union européenne). «Vous quittez l'union européenne mais vous ne quittez pas l'Europe » écrit le président MACRON aux Britanniques. L'Union européenne aura également besoin de la Grande-Bretagne (3,2 millions d'Européens vivent en GB). «Nous voulons que cela soit le début d'une nouvelle ère de coopération amicale entre l'UE et une Grande-Bretagne pleine d'énergie», a déclaré Boris JOHNSON.
BREXIT, alors, et après ? Rien ne change et tout va changer ? «Business as usual» comme le diraient les Britanniques. Mais l’Union européenne n’a aucune raison de faire de cadeaux aux Britanniques. Or, le monde des affaires n'aime pas l'incertitude. Pour les adversaires du BREXIT, c'est une période d'incertitude qui va s'ouvrir, pouvant aller jusqu'à 10 ans. Cela pourrait avoir des effets désastreux pour l'économie britannique.
L'Ecosse va-t-elle saisir cette occasion pour réclamer son indépendance ? Pour les partisans de l’Union européenne, le BREXIT est une triste fin, mais le début d’un nouveau combat, sans doute celui de l’indépendance.
Et quelle va être la place de l’Irlande du Nord, devenue la nouvelle frontière de l’Union européenne ? Bien des Irlandais pensent que le BREXIT conduira, irrémédiablement, à l’éclatement du Royaume-Uni, et donc favorisera le projet républicain d’une réunification de l’Irlande.
Paris le 31 janvier 2020 par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 23:35
Amath DANSOKHO (1937-2019) est resté fidèle aux idées communistes, jusqu’à sa mort. Contrairement au Parti socialiste français et au gouvernement JOSPIN qui avaient boudé les funérailles de l’académicien, poète et président Léopold Sédar SENGHOR, les communistes français ont tenu à rendre hommage à un des leurs, Amath DANSOKHO. Le PCF considère qu’Amath DANSOKHO a mené une vie d’engagement au service de la liberté et du progrès. Ses combats ont marqué un demi-siècle de la vie politique sénégalaise et son militantisme internationaliste lui a valu de croiser des figures historiques, comme Nelson MANDELA, Che GUEVARA, Patrice LUMUMBA, Thomas SANKARA et Medhi Ben BARKA. «Amath DANSOKHO fut et demeurera, pour les communistes français, l’un des leurs» mentionnera la direction du PCF.
En maître de cérémonie, il y avait Pierre LAURENT et de nombreuses personnalités étaient présentes (Samba SY, Ministre du travail et SG du PIT, Mor N’GOM, Ministre conseiller de Macky SALL, Amadou DIALLO, Consul général du Sénégal à Paris, Fabien ROUSSEL, secrétaire national du PCF, un représentant de Laurent GBAGBO, le professeur Albert BOURGI, etc). Etaient également présents des membres proches de la famille d’Amath DANSOKHO (Alcaly et Yacine, ses enfants, ainsi que Rama, Alseyni et Chérif DANSOKHO, Cheikou SOUARé).
La première, et unique fois, que je me rendais à la Place Colonel Fabien c'était le 28 décembre 1982 lors des funérailles du poète Louis ARAGON. Le président MITTERRAND qui détestait cordialement Louis ARAGON, avait chargé son 1er Ministre, Pierre MAUROY de le représenter. M. MAUROY, pour faire passer la pilule avait mobilisé les jeunes socialistes ; on manifestait bruyamment notre présence.
Amath DANSOKHO, exilé pendant longtemps d'abord au Mali, puis en Algérie et à Prague, après l'interdiction de son parti, qui avait tenté la lutte armée au Sénégal, se rendait régulièrement à la Fête de l'Humanité, à la Courneuve, près de Paris.
Curieusement, quand il était jeune Amath DANSOKHO était subjugué par le président Léopold Sédar SENGHOR, grâce à qui, il est entré en politique.
Il a fallu qu'Amath DANSONHO lise, par hasard, un ouvrage d'un dirigeant communiste français,  Maurice THOREZ (1900-1964) pour quelqu'un changement de cap idéologique irréversible s'opère. «Il n'y a pas de bonheur plus grand que celui de s'identifier à son peuple, avec le prolétariat, libérateur de l'humanité ; pas d'honneur plus vrai que celui de mener son combat ; pas de satisfaction plus haute que celle d'avancer dans le sens de l'histoire, du progrès, de l'émancipation des exploités et des opprimés ; pas de fierté plus légitime que celle de transmettre aux générations montantes le grand flambeau du communisme» écrit Maurice THOREZ dans son ouvrage autobiographique "le fils du peuple" paru en 1949 aux éditions sociales.
Par conséquent, cet hommage du P.C.F. est un éloge de la fidélité de cette grande figure de l'histoire politique du Sénégal.
Paris, Place  du Colonel Fabien, le 30 janvier 2020, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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