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  • : Le blog de BA Amadou Bal, Paris 19ème ISSN 2555-3003 (BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE France B.N.F GALLICA. Http://baamadou.overblog.fr/
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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 10:51

Cet article a été publié dans www.ferloo.com du25 juillet 2011

 

La montée du racisme en Europe par Amadou Bal BA.

 

La «Lépénisation des esprits » : des paroles qui tuent.

Depuis que le système communiste s’est effondré, on assiste une montée dangereuse du racisme en Europe. Il existe un fort sentiment de rejet à l’égard des immigrants venus du Tiers-monde, surtout lorsqu’ils sont de surcroît de confession musulmane ; ils sont assimilés à de dangereux terroristes susceptibles de mettre en danger, potentiellement, la sécurité nationale. Ces fantasmes viennent d’être illustrés dans le double attentat tragique, et qu’il faut condamner sans réserves, à Oslo en Norvège. Les services de sécurité norvégiens, avant toute enquête sérieuse, avaient conclu, hâtivement, qu’il s’agissait d’une piste islamiste. Or, il s’agit bien d’une folie meurtrière commise par un Norvégien contre des Norvégiens, et par un Blanc qui se réclame ouvertement de l’extrême droite.

Ce phénomène de «lépénisation des esprits» est puissamment ancré en France, notamment à travers un Front National dont les idées sont banalisées. Depuis une vingtaine d’années, des incendies criminels, venant probablement de propriétaires immobiliers, ont provoqué l’assassinat froid et méthodique d’innocents immigrés qui résidaient des squats à Paris (55 décès dont des enfants). Aucune enquête sérieuse n’a été menée afin de retrouver les criminels, aucun membre du gouvernement ne s’est déplacé pour visiter les victimes, et pire encore, aucun gouvernement africain n’a réclamé que Justice soit faite. Donc, il est tout à fait normal de tuer des immigrants, en toute impunité et en toute tranquillité.

Vu d’ici, et selon l’opinion dominante, ce sont les immigrants qui seraient sources de délinquance. Les étrangers seront au centre du débat politique en France, notamment à l’occasion des  élections présidentielles de mars 2012. La droite classique ne pourra gagner ces élections qu’avec une alliance avec le Front National. Aujourd’hui, cette alliance avec Marine LE PEN est devenue possible. Ce changement de la donne fera que j’invite nos gouvernements et la presse d’être attentif au débat politique en France et notamment la place des immigrés en France.

Je demeure convaincu qu’il  y a des paroles qui tuent. Pour gagner les élections de 2007, M. SARZOKY a choisi de «droitiser » son discours et ses actes : l’étranger c’est une menace permanente. N’est ce pas lui, devant la dalle d’Argenteuil, dans le Val d’Oise, le 26 octobre 2005, s’adressant à immigré, avait évoqué l’idée de nettoyer «la racaille». Pire encore, le fait d’avoir ériger en France un Ministère de l’Immigration et de « l’Identité Nationale », n’était –il pas une tentative, avortée, de stigmatisation des étrangers ? Dans son discours du 26 juillet 2007, à l’Université Cheikh Anta DIOP, à Dakar, le Président SARKOZY avait estimé que le problème principal de l’Afrique venait de ce que « l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire», reprenant ainsi, le stéréotype des idées racistes des siècles précédents. Le 23 février 2005, des parlementaires de la droite sarkozyste ont voté une loi dont l’article 4 souligne le caractère « positif de la colonisation». La loi sur les étrangers a été modifiée, à plusieurs reprises ; la dernière mouture remonte au 16 juin 2011. Sous prétexte de combattre l’immigration clandestine, cette réglementation tend à durcir les conditions d’attribution de titre de séjour des personnes en situation régulière, et met des obstacles injustifiés à l’accès de la nationalité française. Aujourd’hui, les objectifs clairement affichés sont la suppression du droit au regroupement familial, pour les immigrants du tiers-monde, naturellement, et l’abrogation du droit du sol qui permet, depuis la Révolution, l’accès des enfants nés en France, à la nationalité.

Les deux Ministres issues de la diversité (Mmes Rachida DATI et Rama YADE), qui n’ont pas démérité, ont été évincées du gouvernement, dans des conditions humiliantes.

Le Parti Socialiste français porte une lourde responsabilité dans cette atmosphère de lynchage des immigrants. Ne serait ce d’abord parce que la promesse de François MITTERRAND, du droit de vote aux élections locales, n’a jamais été tenue, jetant ainsi les immigrants à la vindicte des racistes.  Un Sénégalais qui réside en France depuis plus de 40 ans ne peut pas encore voter aux élections locales ; en revanche, un Polonais fraîchement débarqué pourra participer au scrutin local, même s’il n’a aucune connaissance suffisante de la langue et de la culture françaises.

Ensuite, le Parti Socialiste en pratiquant une «diversité cosmétique», en choisissant non pas des vrais militants, des « tocards » de la politique pour représenter les Français issus de l’immigration, a bien trahi, pour l’instant, son discours affiché sur l’égalité. Sur le problème de la représentation des minorités en politique, le Parti Socialiste français a choisi une attitude insidieuse, qu’on ne peut qualifier que de raciste ; les dirigeants socialistes ont un double langage, foncièrement hypocrite ; ils font constamment référence dans leur discours à l’égalité républicaine, mais ils ne la pratiquent pas. Si la France est fortement métissée, le Parti Socialiste reste encore une organisation dirigée, aussi bien aux échelons locaux que nationaux, par des Blancs de sexe masculin, excluant également les femmes.

Alors qu’il était Premier Ministre, M. Lionel Jospin n’avait pas jugé utile d’assister aux obsèques du Président Léopold Sédar SENGHOR à Dakar le 29 décembre 2001. Ce manque de reconnaissance, pour l’Académicien et le défenseur des relations privilégiées entre la France et l’Afrique, avait suscité le courroux de Erik Orsenna dans le journal du Monde du 4 janvier 2002, avec un article intitulé «j’ai honte».

Il n’a échappé à personne, aussi bien sous la gauche que la droite, la «France Afrique» qui soutient des régimes autoritaires et corrompus en Afrique, n’a jamais été remise en cause depuis l’indépendance.

La signification du racisme et le racisme au quotidien

 

Comment se manifeste le racisme ?

 

L’une manifestation la plus visible de l’exclusion en France c’est le département de la Seine-Saint-Denis qui jouxte Paris. Les populations blanches et les services publics ont massivement déserté ce territoire. Résultat, on y enregistre une forte concentration de personnes en difficulté (chômage, échec scolaire, drogue, insécurité, etc.) ; Comme ce «ghetto» est essentiellement peuplé d’Arabes et d’Africains, on en a, hâtivement, déduit que l’immigration serait la source des tous les maux dont souffre la France.

 

En dehors de ce territoire, le racisme est vécu au quotidien, avec toutes les difficultés d’en administrer la preuve. On ne refuse pas un logement à quelqu’un parce qu’il est d’origine sénégalaise, mais parce que ses ressources ou ses garanties seraient insuffisantes. Votre demande d’emploi est classée sans suite, à la vue de la consonance votre nom de souche étrangère. Un drame, injustifiable et hautement condamnable, vient de se produire le 10 juillet 2011 ; un vigile, Noir d’origine ivoirienne, a été tué par un autre jeune à qui l’entrée d’une discothèque a été refusée à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.

 

Un système raciste et ingénieux de contrôle au faciès a été mis en place devant les discothèques en France : il y a souvent trois vigiles, un Blanc, un Noir et un Arabe. Naturellement, le gardien Arabe refoule les Arabes, et le Noir de service renvoie les Nègres. Comme ça on ne peut pas suspecter les exploitants de ces boites de nuit de racisme.

 

Certains veulent relancer les statistiques ethniques en France, mais si pour dire après que les personnes d’origine étrangère sont des assistées de la sécurité sociales, ou que leurs enfants sont voués à l’échec scolaire, quelle sera l’utilité pour de ces enquêtes ?

 

Que signifie donc le racisme ?

 

Le racisme signifie que certaines « races » (les Noirs, les Arabes) seraient  inférieures aux Blancs. Les théories de l’inégalité des races ont étaient défendues par un écrivain français, Joseph  de Gobineau (1816-1882). Pour les racistes, les étrangers non-européens seraient tous inintelligents,  des délinquants potentiels ; ils sont sales et bruyants, et surtout ils prennent le travail des Français. Le racisme a servi de base à la justification de l’esclavage, du colonialisme, de l’Antésémitisme, de l’Apartheid, et diverses formes d’exclusion et de stigmatisation (Femmes, homosexuels, gens du voyage, etc.).

 

Le système de ségrégation raciale a été appliqué dans certains pays comme les Etats-Unis avec l’aide du Ku Klux Klan jusque dans les années 70. Les Noirs n’avaient pas le droit de fréquenter les lieux publics où allaient les blancs (restaurants, écoles) et dans les bus les places arrière leur étaient réservées. En 1955, une Noire Rosa PARKS a déclenché la lutte des Noirs en refusant de céder sa place dans un bus à Montgomery, une ville du Sud des Etats-Unis. En Afrique du Sud jusqu’en 1990 avec le système d’Apartheid, c’est-à-dire le développement  séparé des Noirs et des Blancs, a été en vigueur.  Nelson Mandela a été emprisonné pendant 27 ans pour s’être opposé à ce système.

 

Le racisme a connu sa plus grande explosion à travers le Nazisme de Adolphe Hitler avec la solution finale contre les Juifs qui ont été déportés et  exterminés dans les camps de concentration. Aujourd’hui encore, en France, un parti politique ouvertement raciste, le Front National, s’est implanté durablement dans le paysage politique, et ses idées ont même été reprises par une partie de la classe politique. Les partis racistes ont connu, ces dernières années, de succès électoraux, non seulement en France, mais aussi en Italie, en Suisse, en Hollande, en Suède, en Norvège avec le Parti du Progrès et dans une certaine mesure, en Grande Bretagne et au Danemark. 

 

Le racisme est contraire aux valeurs de la République

 

Le racisme est contraire aux principes de la République qui sont la Liberté, mais aussi et surtout, l’Egalité et la Fraternité. En France, il faut dire qu’un coté de ces idées racistes, il existe aussi des courants humanistes fondés sur les valeurs chrétiennes de tolérance, de fraternité et de dignité humaine. En effet, il existe une association depuis 1984, SOS-racisme qui lutte pour l’égalité des droits. Signalons que, dans leur écrasante majorité les partis politiques sont contre le racisme.

Ajoutons à cela, l’action de Grands Hommes  qui se sont illustrés dans ce combat, comme par exemple comme Victor Schoelcher (1804-1893), Nicolas de CARITAT, Marquis de CONDORCET qui ont combattu  l’esclavage ; Albert Schweitzer (1875-1965) qui a soigné des lépreux au Gabon ; l’Abbé Pierre (1912 -2007) qui a lutté contre le mal logement, et Coluche (1944-1986) qui a fondé les Restos du Cœur et  a été l’un des initiateurs de SOS-Racisme. Des sportifs, des artistes, et même des enseignants, à travers le Réseau Educatif sans Frontières, se sont engagés, activement, pour l’égalité.

 

Aux Etats-Unis, Barack OBAMA en devenant en 2009, le premier Président Noir de son pays, a réalisé le rêve de Martin Luther KING. En Afrique du Sud, Nelson MANDELA, en dépit de l’Apartheid, a préconisé la réconciliation entre Blancs et Noirs.

Nous devons nous battre, naturellement, et sans relâche, pour notre dignité, pour l’égalité des droits, afin de faire respecter nos droits en qualité, non pas d’immigrés ou de Français originaires d’Afrique, mais tout simplement d’êtres humains. C’est le sens du message universel de la France dans sa fameuse déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. En relisant ce texte, je suis fermement conforté dans cette thèse que «Un égal Un». Par ailleurs, je souscris pleinement à la définition de Ernest RENAN sur la Nation qu’il définit comme étant un sentiment de vouloir en commun ; la Nation ce n’est pas une question ethnique, mais une construction idéologique afin de réussir la vie en société. Par conséquent, être Français ce n’est pas une couleur de peau ou une origine nationale séculaire ; mais avant tout et surtout, une adhésion aux principes de la République. On se rappelle que tout récemment Eva JOLY, française depuis plus de 52 ans, d’origine norvégienne, candidate des Verts aux élections présidentielles, avait préconisé la suppression du défilé militaire du 14 juillet. M. François FILLON, Premier Ministre, réagissant à cette proposition, a  déclaré « je pense que cette dame n’a pas une culture très ancienne de la société française et des valeurs française ». J’approuve pleinement le commentaire de Manuel VALLS, Maire d’Evry, cette déclaration de M. FILLON «pue le racisme».

 

Nos compatriotes qui vivent France doivent se rappeler que si on est citoyen avec tous les droits qui s’y rattachent, c’est parce qu’on a aussi des devoirs ; les deux sont indissociables. Je les invite à exercer pleinement leurs droits de citoyen et ne pas se laisser marginaliser, dans une société, en dépit des difficultés recensées, qui offrent des opportunités importantes. Il serait utile, pour ceux qui ont la nationalité du pays de leur résidence, de s’inscrire, massivement, sur les listes électorales et de pouvoir ainsi peser sur les décisions qui les concernent. Dans un système démocratique, c’est une occasion à saisir, quand on peut sanctionner les racistes et les hypocrites.

 

Si l’on veut rester un Etre humain, il faudra avoir certaines valeurs, notamment savoir qui on est, avoir le respect de soi et le respect des autres. Léopold Sédar SENGHOR et son ami Aimé CESAIRE, confrontés également au racisme en France dans les années 30, avaient réagi en lançant le mouvement de la Négritude ; ce mot extrait de la boue, est devenu synonyme de l’ensemble des valeurs culturelles du monde Noir.

 

En conclusion, il faut apprendre à vivre ensemble dans le respect mutuel. La différence n’est pas en mal, car elle nous apprend à prendre conscience de notre identité et constitue une source de richesse.

 

Paris le  25 juillet 2011.

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 19:21

 

 « Si l’on n’introduit pas d’urgence la diversité en politique, on va revenir à une colonisation qui ne donne pas son nom »

L'équité en politique

A l'heure où l'on parle de discrimination positive, des Africains et des habitants des Dom Tom, ont décidé de prendre la place qui leur revient en politique, en créant leur propre courant au sein du Parti Socialiste :  le Mouvement Equité. Amadou BA, Conseiller d’arrondissement du 19e arrondissement de Paris, militant associatif, est l’un des membres fondateurs de ce nouveau courant. Rencontre.

 

Lemagazine.info : Vous placez la diversité au centre de vos actions. Qu’ est-ce que ce mot signifie pour vous ?

Amadou BA : Mon fils est né des amours d'un Français d'origine sénégalaise et d'une Chinoise. Il parle trois langues (français, chinois et anglais). Pour moi, il est un exemple de la diversité de la société française, qui est devenue multicolore. C'est pour cette France-là que je défends la diversité en politique. J'aimerais que mon fils, comme les autres enfants issus de l'immigration, soit considéré comme un citoyen à part entière. Et c’est en ce sens, avec Saliou DIALLO, adjoint au maire d'Evry et Louis-Mohamed SEYE, délégué socialiste à la francophonie, adjoint au Maire de Fontenay-sous-Bois, notamment, que nous avons créé lors des dernières élections régionales en 2004, une association qui regroupe des Africains et des Ultra marins (Yvon THIANT, Janine Maurice-Bellay qui a été élue au Conseil Régional d'IDF, etc.) qui regroupe les différentes sensibilités.

 

Lemagazine.info : Aficadom a-t-elle un lien avec le Mouvement Equité ? Quelles sont les ambitions de ce mouvement ?


Amadou Ba :
Africadom est une association, et Equité en est la traduction politique, au sein du Partis Socialiste (PS), de la revendication pour la diversité en politique. Nous réclamons que les différentes instances (postes à responsabilité au sein des partis politiques, mandats électifs, postes dans la haute administration) reflètent mieux la diversité de la France. Car c’est plus efficace, à l'intérieur et non à l'extérieur des partis politiques siègent des vraies décisions (date de dépôt des candidatures, informations stratégiques sur le jeu politique, etc.). 

 

Lemagazine.info : Vendredi 19 mai a eu lieu la première réunion du Mouvement Equité au siège du parti socialiste. Quels étaient ses objectifs ?

Amadou BA : Cette première réunion était fondamentale pour créer notre propre réseau car elle a servi à lancer une feuille d’adhésion au mouvement, qui nous permettrait d’exister. Elle visait surtout à nous présenter en tant que candidats aux prochaines élections législatives de 2007. Ces candidatures constituent une réaction de rejet envers un parlement "monocolore", pour représenter les Français de manière générale. Chacun s’est donc présenté avec ses motivations.  Il s'agit avant tout d'un combat pour les valeurs, il faudrait mettre en harmonie le discours et la pratique On nous avait promis le droit de vote des étrangers aux élections locales. 26 ans après on est encore aux promesses. Notre combat vise, au-delà de la diversité, à rendre crédible les engagements en politique, "dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit".

 

Lemagazine.info : Pensez-vous vraiment que vous serez entendu ?

Amadou BA : Je n’ai jamais engagé un combat sans croire à la victoire. Le combat sera certes long et rude. Mais nous nous battrons pour changer le regard des autres et faire inscrire la diversité, à plus ou plus moins long terme, dans les faits. Cette première réunion est historique au siège du Parti Socialiste l'une des organisations les plus influentes du pays, c'est un coup de tonnerre ;  elle est hautement symbolique. C'est un commencement pour nous faire entendre. Ma devise : « Si je n’entre pas par la fenêtre, je sortirai par la grande porte».

 

Lemagazine.info : Ne craignez-vous pas de renforcer le communautarisme ?

Amadou BA : Dés l'instant où l’on revendique ses droits légitimes en qualité de citoyen, on est, tout de suite, accusé facilement par la majorité blanche qui a tous les pouvoirs, de renforcer le communautarisme. Je  ne vois en quoi le fait de dire que les instances électives qui décident de notre avenir (Assemblée Nationale, Sénat, élections européennes, élections locales) soient à l'image du pays, qui est maintenant multicolore, serait du communautarisme. On exige d'être étroitement associés aux instances qui décident pour nous. Si on nous reconnaît, intégralement, la qualité de citoyen, on doit nécessairement accepter qu'on puisse être là où cela se décide. On ne veut pas que les autres décident toujours à notre place et nous disent toujours ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Notre mouvement Equité se situe à l'intérieur de la République, des partis politiques. Nous voulons une société plus juste, dans les faits, pas seulement dans le discours. Il faudrait mettre fin à ce discours hypocrite et particulièrement condescendant. Nous vivons les mêmes contraintes et on nous renvoie toujours à nos origines. Affirmer son identité, ce n'est pas faire du communautarisme, mais seulement dire que la différence n'est pas un mal, mais une extraordinaire richesse. Il y a un proverbe Peul qui dit "Un tronc d'arbre, même s'il a longtemps séjourné dans le marigot ne deviendra jamais un caïman". Je suis Français et Noir, et je le resterai. Or ici, si vous venez d'ailleurs, vous ne pouvez pas être  considéré, jusqu'ici,  par les Blancs, comme étant un Français à part entière. Sur le plan théorique, tous les partis politiques sont d'accord qu'il faut de la diversité en politique. Mais, en réalité, la politique est devenue une affaire de "professionnels", de "cumulards",  et non de conviction, c'est un domaine juteux, on ne veut pas partager le délicieux gâteau. En conséquences, nous sommes relégués au rang "d'indigènes de la République". C'est le regard de l'autre qui fait le communautarisme. La France n'a pas encore fait son examen de conscience, elle redoute la différence ; ce pays doit réviser sa croyance selon laquelle sa culture est supérieure celle des autres. On parle d'égalité, de République, mais personne ne nous entend pas. Car il y a un décalage criant entre le discours et les faits. J’attends que l'Etat français remplisse son rôle d'arbitre. Il doit rétablir  l'égalité réelle, défendre les minorités dans le cadre de la République, corriger les fortes disparités, comme il est en train de la faire pour les femmes les handicapés, les gays et lesbiennes. Après l'esclavage et la colonisation, l'ascenseur social ne fonctionne pas bien. Il y a de discriminations manifestes à l’emploi, au logement, à l'accès aux postes à responsabilité qui ne sont pas électifs, mais nominatifs dans l'Administration française (cabinets, dirigeants de grandes sociétés nationales, cadres, missions diplomatiques, coopération, etc.).

 

  

Propos recueillis par Emma LASSORT, en 2007.

 

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 19:10

 

Né à DANTHIADY, au Foutah-TORO dans le Nord du Sénégal, Amadou BA, d’origine Peuhle, est marié, et père d’un enfant. Dans son ouvrage Nations Nègres et Barbarie, un historien Sénégalais, Cheikh Anta DIOP avance la thèse généralement admise, que les Peuhls descendraient des Egyptiens. Les Peuhls connurent une grande période d’extension entre le XVème et le XVIème Siècle, et se convertirent à l’Islam au XVIIIème siècle. Leur organisation sociale a pour traits dominants la filiation patrilinéaire et l’endogamie. Fortement hiérarchisée, la société Peuhle est inégalitaire, aristocratique, et fondée sur des castes.

 

Amadou BA a initialement résidé dans l’Essonne, puis les Hauts-de-Seine, et au quartier Latin pendant 17 ans. Au 1er octobre 1995, il s’installe dans le XIXème arrondissement, prend contact immédiatement avec la Mairie, et devient écrivain public au sein de l’Association AIDEMA, dont il est le co-fondateur.

 

Sur le plan professionnel, Amadou BA a souvent hésité entre l’enseignement et le barreau. En effet, il a fait ses études de droit public à Paris II Assas, et soutenu le 8 mars 1995 une thèse de droit international public ayant pour objet le traitement des étrangers dans les pays occidentaux et en Afrique. Il passe son certificat d’aptitude à la profession d’avocat en décembre 1995.  Mais auparavant, il avait réussi à un concours de secrétaire administratif de catégorie B, au sein d’une administration d’Etat. Dans la même foulée il a réussi à un concours d’attaché territorial, puis à l'examen professionnel d'attaché principal, de catégorie A, et est devenu depuis le 1er octobre 1999, Directeur des Ressources Humaines à la Commune de la QUEUE-en-BRIE, dans le Val-de-Marne.

 

Sur le plan politique et associatif, le grand-père de Amadou BA qui a été tirailleur Sénégalais lors de la 2ème guerre mondiale, lui a enseigné que parmi les biens les plus précieux de l’Humanité, il y a la Liberté et la Fraternité. Se fondant sur cette solide conviction, Amadou BA s’est fixé une ligne de conduite : devenir un militant des droits de l’Homme ; s’inspirant ainsi d’une doctrine d’un Ancien Grec, PROTAGORAS «l’Homme est la mesure de toute chose».

 

Amadou BA a débuté son action au sein d’une association dénommée INTERCAPA de défense des étudiants étrangers sans papiers. Il est toujours en relation avec ses compatriotes sénégalais vivant en France, par le biais d’associations villageoises. Il leur prodigue des conseils juridiques et les assiste dans leurs diverses démarches administratives. L’objectif poursuivi est de réussir une bonne intégration des Africains vivant en France.

 

C’est donc logiquement qu’il a adhéré au Parti Socialiste. C’est ce Parti qui, en dépit de la polémique stérile entre la Réforme et la Radicalité, a fait le mieux avancer la Démocratie en France. Elu pour la première fois, en mars 2001, sur la liste conduite par Roger MADEC et François DAGNAUD, il est très fier de ce mandat de conseiller municipal, et ne manque jamais une séance du conseil municipal. Il a été conseiller du 19 arrondissement de mars 2001 à mars 2008.

 

 

Amadou BA  n’a pas de délégation à la Municipalité, mais il reçoit la population le samedi matin sur des questions à dominante juridique (titre de séjour, regroupement familial, problèmes locatifs, retraites, nationalité, etc.). Amadou BA représente, par ailleurs, le Maire de Paris, dans divers conseils d’administration de collèges ou d’école. Amadou BA est flatté de son enracinement progressif au sein du XIXème arrondissement, et notamment du travail à la base, notamment le dimanche, au marché de la Place des Fêtes, en compagnie d’autres militants dont Robert LACASSAGNE et Jean-Philippe HUSETOWSKI. C’est ce travail à la base, avec la permanence du samedi, qui lui semblent le plus valorisants.

 

Il se sent solidaire des décisions prises par la Municipalité. Il souligne, toutefois, que la classe politique en général, et la Ville de Paris en particulier, doivent poursuivre l’effort d’intégration des personnes d’origine africaine dans des postes plus valorisants. Car la représentation politique doit mieux refléter les réalités démographiques et ethniques de ce pays qui ont été considérablement modifiées sous l’effet de l’immigration.

 

 

Amadou BA regrette profondément que la proposition de François Mitterrand de 1981, concernant le «droit de vote des étrangers aux élections municipales après 5 ans de présence sur le territoire français», (80ème proposition des 110 proposition, congrès du 24 janvier 1981), n’ait été suivie d’effet. Sur ce sujet qui lui tient à cœur, Amadou BA a bien noté que François HOLLANDE a promis, en cas de changement de majorité, d’honorer cet engagement. Amadou BA estime que le destin des militants d’origine africaine n’est pas seulement que de coller des affiches, de payer des cotisations, de remplir des salles de meeting et de voter docilement. Il insiste lourdement sur la nécessité de leur confier également des responsabilités. Il formule le vœu que l’effort pour une meilleure représentation des personnes d’origine africaine, soit poursuivi et amplifié à l’occasion des prochaines consultations électorales.

 

Amadou BA rappelle également à ses compatriotes l’impérieuse nécessité de respecter les Lois de la République. Il est très attaché au respect mutuel, à la tolérance, et au devoir qui pèse sur chaque étranger de s’astreindre à mener une vie irréprochable. Chaque étranger devrait faire sienne de la devise de Marguerite YOURCENAR : «Aimer les autres pour soi-même». Car réclamer des droits, c’est aussi pouvoir assumer les obligations qui en constituent la contrepartie nécessaire. Amadou BA, tout en rejetant la théorie des quotas ou de la « discrimination positive» à l’américaine, prône la vraie égalité des chances. Aucune demande ne devrait être rejetée, à priori, sur la base de préjugés raciaux. Le traitement de toute revendication, y compris pour l’accès au responsabilité, devant être fondé sur les mérites de chacun.

  

Amadou BA est passionné pour la littérature, la philosophie, la mythologie grecque, le cinéma, et les ballades. Comme tout bon militant, il est fétichiste ; ainsi, il aime conserver les photos des principaux événements politiques à Paris. Mais, plus que tout, c’est un vrai Amoureux de Paris. Son plus grand plaisir est d’être attablé à une terrasse de café, dégustant un café, avec un livre à la main. Ce plaisir est semblable au goût de la madeleine tel que Marcel PROUST l’a évoqué dans son 1er volume de la Recherche du Temps Perdu. Amadou BA est heureux de la victoire d’Annick LEPETIT dans le 18ème arrondissement ; celle-ci qui confirme la résistance de Paris et annonce également la fin de l’état de grâce pour le gouvernement RAFFARIN.

 

Amadou BA a beaucoup voyagé en Europe et aux Etats-Unis. Mais c’est à Paris qu’il se sent le plus heureux. Il aimerait y vivre, y travailler et y mourir, (le plus tard possible).

 

Paris 2 août 2008.

 

 

 

Amadou Bal BA, Paris Pont des Arts.
Amadou Bal BA, Paris Pont des Arts.

Amadou Bal BA, Paris Pont des Arts.

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