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  • : Le blog de BA Amadou Bal, Paris 19ème ISSN 2555-3003 (BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE France B.N.F GALLICA. Http://baamadou.overblog.fr/
  • : Ce blog personnel de M. Amadou Bal BA est destiné à l'échange en politique, littérature, histoire, faits de société et le bien-vivre ensemble. Google News BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE ISSN 2555-3003 BNF GALLICA. Http://baamadou.overblog.fr/
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2 mars 2023 4 02 /03 /mars /2023 18:42
«Alice DIOP, réalisatrice SénéGauloise, un pont entre l’Europe et l’Afrique. Une immense fierté pour le Sénégal, «un Grand petit pays» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
En 2022 sort le premier long-métrage de fiction d’Alice DIOP, «Saint Omer», qui reconstitue à travers les yeux d’une romancière noire le procès d’une mère infanticide inspirée de Fabienne Kabou, une Sénégalaise habitant à Paris, traductrice à l’ONU, qui abandonna, le 19 novembre 2013 son bébé métis née le 9 août 2012 (15 mois), Adélaïde, sur une plage de Berck-sur-mer, dans le Nord de la France, à la marée montante, «pour que la mer emporte son corps» écrit Pascale ROBERT-DIARE du journal Le Monde. «Découvrant cette photo dans la presse, j’ai l’impression de reconnaître le visage de cette mère infanticide, de savoir qui elle est. J’ai en tout cas la certitude qu’elle est sénégalaise. Nous avons presque le même âge. Mon fils est métis comme l’était sa fille, et encore tout petit. Cette histoire me fascine. Quand survient le procès en juin 2016, poussée par une identification inavouable, je décide de m’y rendre malgré la mise en garde de certains de mes proches et le sentiment de danger que j’éprouve» dit Alice DIOP à Télérama. Alice DIOP épouvantée par le récit de la mère, décide de s’inspirer de ce fait tragique, pour en faire une fiction «La manière dont elle dit avoir bercé l’enfant et l’avoir offert aux flots, tel Moïse, avait une dimension mythologique. Mais le médecin légiste est venu à la barre et, à la vue des photos du corps, l’identification s’est effondrée. Je me suis enfuie de la salle et j’ai fait ma valise. J’étais dans la haine de Fabienne Kabou, d’autant plus dans la haine que je me défendais de m’être identifiée à elle» dit-elle. Fabienne Kabou, dans un délire paranoïaque, convoquant les forces de l’esprit, le maraboutage, derrière l’horreur de son crime, se retranche derrière dans tout son mystère, la violence de ce qu'elle a vécu, de ce qu'elle a fait, ses manières de défier et d'esquiver, de manipuler ou de mentir. «J'étais poussée dans le dos, guidée par la lune» dit Fabienne KABOU, à son procès. Dans cette tragédie, au-delà de l’horreur de ce crime et son mystère, Fabienne Kabou, véhémente, cassante et une intelligence supérieure, s’exprime dans une langue épurée, châtiée «Cette langue la met à distance, ne donne pas la possibilité de l’empathie, elle assigne le spectateur dans une position d’infériorité. Cette langue puissante, énoncée par une femme noire, vient faire vaciller tous les fantasmes, toutes les certitudes, que l’imaginaire colonial n’a pas l’habitude d’entendre d’une femme noire lettrée, intellectuelle» di Alice DIOP.
Le film «Saint-Omer», cette incursion dans la fiction, un scénario co-écrit avec Amrita DAVID et Marie N’DIAYE, Prix Goncourt, se révèle être un coup de maître : le film remporte le Lion d’argent, Grand Prix du jury et le prix du premier film à la Mostra de Venise, avant d’être choisi pour représenter la France aux Oscars en 2023. Alice DIOP obtient également le prestigieux Jean Vigo, qui distingue l’indépendance d’esprit, la qualité et l'originalité des cinéastes. La force du film c’est qu’il ne se contente pas de dénoncer les clichés, il travaille à les déconstruire et à ouvrir les yeux de ceux-là mêmes qui les subissent sans les remettre en cause, tant ils intègrent l’illégitimité où on les assigne. En effet, Fabienne Kabou, tantôt manipulatrice, tantôt pathétique, loin d’être une femme immigrée illettrée, s’exprime en français dans châtiée. «On ne sera ni de passage, ni un effet de mode» dit Alice DIOP.
«Faire du cinéma, pour moi c'est vital, au sens où cela m'aide à vivre, c'est une façon de réparer des blessures causées par le silence» dit Alice DIOP. Cette émergence de la réalisatrice Alice DIOP, en pleine montée des forces du Chaos en France, et en Europe recroquevillée sur elle-même et sûre de ses valeurs, détonne dans le paysage politique. «La France tu l’aimes ou tu la quittes» disait pourtant un facho, niant ainsi l’universalisme, les valeurs profondément républicaines et le multiculturalisme de de la France. En raison de ce discours haineux, allant au-delà des forces d’extrême-droite, la droite étant désormais lepénisée, la possibilité du fascisme, en dépit du précédent de 1940, est généralement balayée d’un revers de main par les commentateurs, considérée, par eux, comme le nuage de Tchernobyl, comme hautement improbable, la République française étant la patrie, par excellence autoproclamée des droits de l’Homme, de l’universalisme. Dans ces injonctions de hiérarchisation des cultures, dans ce racisme décomplexé, Nicolas SARKOZY a inventé le concept «d’identité nationale» ; les digues sont rompues, d’autres évoquant les «valeurs chrétiennes» de la France ou le risque d’un «Grand remplacement». En effet, «Le règne de Nicolas Sarkozy, ça été très violent. J’ai arrêté de regarder la télé et d’écouter la radio, j’avais l’impression à chaque fois de me faire agresser. La langue française a été corrompue par l’infiltration des mots du fascisme qui est d’abord des mots avant de devenir des actes. L’arrivée au pouvoir du socialiste, François Hollande n’a absolument pas transformé les choses. « Mille piqures de moustiques sont pires qu’un coup de massue. On s’accommode de l’horreur, de petites choses estimant que cela n’est pas grave, jusque cela le devienne. Qu’est-ce qu’on fait face à la montée du racisme, de ces haines. J’ai l’impression que rien ne bouge et qu’on accepte tout» dit, en 2013, Alice DIOP à Mehdi LALLAOUI. Victor KLEMPERER (1881-1960), un philosophe allemand, dans son livre la langue du IIIème Reich, a pu examiner la destruction de l'esprit et de la culture allemands par la novlangue nazie. Notre chère France républicaine et humaniste, a du mal à se guérir de cette langue contaminée ; et qu'aucune langue n'est à l'abri de nouvelles manipulations. En effet, on assiste, de plus en plus, à une profusion d’images dans les médias, mais essentiellement celles qui glorifient un système dominant, celui d’une démocratie ethnique, fondée sur un «privilège de l’homme blanc» en référence à une expression de Jean-Paul SARTRE (1905-1980, voir mon article). «La langue, comme performance de tout langage, n’est ni réactionnaire ni progressiste ; elle est tout simplement : fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire» écrit Roland BARTHES. Sans aucune honte, fini les précautions d’usage, désormais, des personnalités politiques et médiatiques utilisent le racisme pour leur fonds de commerce, en se fondant sur le sentiment de la peur du racisé, notamment un prétendu «séparatisme» ou «communautarisme» ; d’autres, habillés d’un faux manteau d’humanisme, veulent parler à la place des racisés, mais pour faire uniquement leur promotion personnelle.
En réalité, le racisme n’est qu’une banale question de partage de gâteau ; les racisés, refusant d’être relégués au rang d’indigènes de la République, veulent occuper la juste place de citoyens qui leur revient, dans tous les lieux de décisions, notamment la culture et l'art, pour exprimer leur puissance créatrice et se faire respecter, en mettant de la couleur dans le cinéma. «Il n'y a rien à dire» signifie : «Nous n'avons rien à dire d'important car nous ne sommes rien, notre récit n'est pas glorieux, ni épique, c'est celui des vaincus» dit Alice DIOP. Par conséquent, Alice DIOP, dans son cinéma, est à la recherche de son identité «Tout ce que j'apprenais, c'est à dire toute cette histoire coloniale qui ne m'avait jamais été racontée, éclairait mon présent : ma vie intime, la femme que j'étais, les relations que je pouvais avoir avec mes parents, leur mélancolie, etc. C’étaient des découvertes extrêmement fortes, mais j'avais l'impression qu'elles étaient circonscrites dans un cadre où il n'y avait aucun écho. Et tout d'un coup, découvrir avec "Contes et décomptes de la cour" d'Eliane de Latour qu'un travail universitaire de sociologie, d'anthropologie et d'histoire pouvait finalement prendre une forme sensible et offrir la possibilité aux gens de partager un savoir qui peut être extrêmement pointu, ça a été ma première rencontre avec le cinéma» dit-elle. Dans cette optique, Alice DIOP a choisi un cinéma fondé l’engagement artistique, résolu et vigoureux, visant à remettre au centre du jeu ceux qui ont été marginalisés «Je filme la Seine-Saint-Denis pour montrer les gens qui y vivent, montrer la complexité de leurs vies. Cette plongée, c’est aussi une manière d’interroger le centre, d’interroger la société et les relations qu’elle entretient avec les espaces et personnes qui sont maintenus à la marge. Ces histoires que je recueille sont là pour compléter un récit national qui ne les intègre pas. On ne peut plus se contenter de ce qui est produit dans et par le centre. C’est pour ça que je vais dans ces marges afin de voir comment on peut recréer un autre modèle, une autre perspective» dit-elle. La réalisatrice, Alice DIOP, cette Séné-Gauloise, refuse d'être réduite à la couleur de peau ou à ses origines ; elle a relevé la tête et a pris la parole à travers son métier de cinéaste, pour changer la vie et le monde de ces personnes gagnées par le fatalisme. Différents, mais égaux. «Mes silences ne m’avaient pas protégée. Votre silence ne vous protégera pas non plus.  Nous ne nous tairons plus» avait dit à Venise Alice DIOP citant, dans «Sister Outsider», la poétesse, féministe et militante des droits civiques américaine, Audre LORDE (1934-1992). La peur et le silence ne protègent pas.
Alice DIOP est une scénariste et réalisatrice née en 1979, à Aulnay-sous-Bois, à la Cité des 3000, en Seine-Saint-Denis, de parents sénégalais. Son père, Ousmane DIOP (1934-2005), un Sérère, né le 20 juillet 1934, à Sokone, arrivé en France par bateau, à Marseille, le 16 mars 1966, est ouvrier dans l’industrie de l’automobile et sa mère, Rokhaya, est femme de ménage analphabète. À 9 ans, Alice voit le cadavre du fils de sa voisine dans la cage d'escalier. Mort d'une overdose. «C'est comme si je revêtais ma mémoire d'un habit féerique occultant la violence à laquelle on était aussi confronté» dit-elle à Marie-Claire. Cependant, le caïd du coin, qui va mourir du SIDA, savait aussi offrir des friandises aux enfants du quartier.  «Quand on grandit en banlieue, on est mû par un désir de partir. La survie, c'est la fuite» dit Alice DIOP. Elle lit beaucoup dès son jeune âge : «La solitude. Je suis la dernière d’une fratrie de cinq. Il y a une grande différence d’âge entre mes soeurs et moi. Adolescente, j’étais très timide, très mal dans ma peau, et je me suis totalement abritée dans la littérature, dans les livres. Les mots étaient un véritable refuge pour l’enfant que j’étais, et c’est encore le cas aujourd’hui. Dès que je ne vais pas bien, je prends un livre. Je suis une lectrice compulsive» dit-elle à Mame Fatou NIANG. Elle découvre SENGHOR et CESAIRE devenus ses références pour se forger une identité et c’est Nina SIMONE sa «mère spirituelle».
Après un Master en Histoire et un DESS en sociologie visuelle, Alice DIOP s'est lancée dans l'écriture et la réalisation de documentaires. Attirée par l’art et la culture, Alice est une lectrice avide et une excellente élève durant son enfance et son adolescence. Elle s’oriente vers des études d’histoire puis de sociologie visuelle à l’université Paris, Panthéon Sorbonne. Alice DIOP qui a réalisé un documentaire, «Mon père ici et là» estime que l’histoire des immigrés n’a jamais été racontée de façon positive ; il est donc question, pour elle, de mettre en lumière les marges et donc de les sortir de la marginalité. Les racisés restent encore une minorité invisible restée, étrangement silencieuse, face aux graves calomnies dont elle fait pourtant l’objet quotidiennement «J'ai fait des études d'histoire, de la «grande histoire» comme on dit, pour essayer de comprendre ce qui se passait chez moi, la mélancolie de ma mère, la tristesse de mon père. Cela m'a beaucoup éclairée sur ce que nous vivons, mais à un moment, l'approche historienne ne m'a plus suffi, à la fois pour comprendre et pour partager, et j'ai eu besoin du cinéma. Pour décrire et interroger le monde où je vis et qui est habité par ces fantômes. Tous mes films sont traversés par ces questions, même si ce n'est pas frontalement exposé» dit-elle à Slate. Cependant, Alice DIOP, refusant les assignations perpétuelles, n’est pas une cinéaste de la banlieue, c’est une cinéaste, tout court, sans autre élément réducteur : «Avant «Saint Omer» j'ai toujours tourné dans mes lieux et parmi les miens. Alors que non seulement ce n'est pas un parti pris conscient, mais aussi que je me suis toujours battue contre le fait d'être définie comme une cinéaste de la banlieue. Je suis, j'ai toujours considéré que j'étais, une cinéaste et point final» dit-elle.
L’année 2005 marque ses débuts de réalisatrice avec le court-métrage «La Tour du Monde»  et enchaîne avec d’autres courts et moyens métrages documentaires, dont certains comme «la Mort de Danton» et Vers «La Tendresse» sont sélectionnés et primés en festivals.
«Clichy pour l’exemple», en 2006, relate l’affaire Bouna et Zied qui avait provoqué en 2005 des émeutes urbaines, de Clichy-sous-Bois où tout est parti. La mort de deux adolescents, puis la révolte, la colère et l’indignation. D’ici est parti le brasier qui enflamma comme une traînée de poudre l’ensemble des villes limitrophes avant de se propager au reste de la France. En prenant Clichy pour exemple, ce film tente de sonder les raisons de la colère. J’ai voulu regarder d’ici l’ensemble des violences invisibles, celles qui font rarement la une des journaux, mais qui portent pourtant les germes de la révolte de novembre 2005. De la cité à l’école, de l’école à la mission locale, en passant par le cabinet du maire, chacun essaie chaque jour de lutter contre les injustices sociales qui empoisonnent toujours un peu plus la vie dans les banlieues. Un an après les émeutes, le constat est amer : «Rien de nouveau sous le soleil» à Clichy-sous-Bois. «Je voudrais dédier ce César à d’autres jeunes garçons dont les voix portent peu, pas assez et pour certains même plus du tout : Théo Luhaka, Adama Traoré, Zyed et Bouna, Amine Bentounsi, Wissam (El Yamni)» dit Alice DIOP, en 2017, pour son César «Vers la tendresse».
En 2007, dans «les Sénégalaises», en passant un mois au Sénégal, munie d'une petite caméra, Alice, la Sénégauloise, filme la vie quotidienne, en dressant le portrait de trois femmes de sa famille : Néné et ses deux filles Mouille et Mame SARR. «Définir, c’est réduire, je n’autorise  à personne le droit de dire qui je suis ou j’étais ; ce qui pose problème, c’est l’indifférence ; on ne sait plus regarder ce qui nous entoure, dans ce climat de choses immondes» dit Alice DIOP à Mehdi LALLAOUI. Ce film, c'est le portrait d'une cour et des femmes qui y vivent, trois Sénégalaises urbaines. Une mère et ses deux filles. Cette cour, c'est un peu la métaphore du gynécée au Sénégal : un espace cloisonné, exclusivement féminin, où face à l'adversité du quotidien, certaines luttent, tentent de se battre quand d'autres attendent, «lézardent» et rêvent de partir. Ici, il n'y a pas d'hommes, mais beaucoup d'enfants, des allées et des venues, un vaste chaos géré par ces femmes, qui seules, font en sorte que tout tienne. Cette cour, c'est la cour de ma mère, celle de son enfance. Cette cour, j'aurais pu y naître.
Le film, «Nous», en 2022, d’Alice DIOP, est une exploration de la banlieue parisienne en suivant la ligne du RER B du Nord au Sud. Alice DIOP y filme les catholiques rendant hommage à Louis XVI à Saint-Denis, la chasse à courre dans les Yvelines. En fait, la France, loin d’être monolithique comme le suggère l’esprit colonialiste et assimilationniste, est faite d’identités multiples, des républicains, comme des aristocrates et des monarchistes, des immigrants de tous les continents. En effet, Alice DIOP invite à la curiosité de l’autre et à refuser, fondamentalement le déterminisme social. Par conséquent, «Ce «nous» est une addition de singularités. Le cinéma me permet d’abolir ces frontières dans lesquelles les mondes restent côte à côte» dit-elle. Par conséquent, Alice DIOP née à Aulnay et habitant à Montreuil ; parle aussi de l’histoire de sa famille, à partir d’archives retrouvées, afin de reconsidérer ces lieux de relégation et les relégitimer. La vie des banlieusards est légitime d’être racontée et regardée. Son père était passionné de photographie et sa mère prenait le RER B, à 5 heures du matin, une France qui se lève tôt, mais minorité invisible «Ce qui m’intéresse dans ce film à partir de mes archives, c’est ce que mes archives manquantes racontent bien plus que moi, les lacunes de ces vies, la part manquante de toute une histoire française qu’on n’interroge pas» dit-elle. C’est un film en hommage à François MASPERO (voir mon article sur cet éditeur et écrivain), à travers «Les Passagers du Roissy Express», a appris à Alice DIOP à «aimer ce qu’elle avait sous les yeux». En effet, pour François MASPERO, le voyage est au bout de la rue, et de soi. Être poète, c’est regarder ce qu’il y a juste à côté, résister à l’exotisme du voyage au cours duquel on ne voit rien. Outre les questions que portent le titre (quel serait ce nous ? Que dessine-t-il ?), l'ensemble interroge plus largement le fondement politique de gestes artistiques, littéraires ou cinématographiques. D'Ismaël, mécanicien sans-papier penché sur le moteur d'une voiture, aux fidèles royalistes assistant à une messe à la basilique de Saint-Denis, du mémorial de la Shoah à Drancy à la tournée de la sœur de la cinéaste, infirmière, dans des zones pavillonnaires, l'ensemble compose un portrait disparate de la société française. Se dessinent également les réflexions intimes d'Alice DIOP sur le cinéma, à travers l'évocation de ses parents et la convocation d'archives familiales, comme par sa rencontre avec Pierre BERGOUGNIOUX, chez lui. Le dialogue avec cet auteur dont la démarche consiste à «dire les gens de peu» se donne comme programmatique du film. Quant à la séquence inaugurale où un homme observe avec son épouse et son petit-fils un chevreuil, elle porte en elle l'ambiguïté du geste documentaire, comme du film. Si filmer c'est aussi repérer un sujet, l'observer et s'en approcher, la scène finale de chasse à courre – renvoyant à l'introductive – énonce par ce bouclage de boucles les fractures profondes traversant ce dit «peuple».
«La permanence», en 2018, concerne les consultations médicales à l'intérieur de l'hôpital Avicenne, à Bobigny en Seine-Saint-Denis. C'est un îlot au fond d'un couloir. Une pièce vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l'exil. S'ils y reviennent encore, c'est qu'ils ne désespèrent pas de trouver ici le moyen de tenir debout, de résister au naufrage. Pour ces individus que le discours commun réduit à la figure de l'immigré, et pourtant chacun porte en lui, une singularité irréductible. «On m'a parlé de peuples et d'humanité. Mais je n'ai ­jamais vu de peuples ni d'humanité. J'ai vu toutes sortes de gens, étonnamment dissemblables» dit Fernando PESSOA (1888-1935), un écrivain, critique et polémiste, portugais.
«La mort de Danton», en 2012, relate la vie de Steve du haut de ses 25 ans, un jeune socialement défavorisé, la dégaine d’un «loulou des quartiers» ceux-là même qui alimentent chaque jour les faits-divers sur la violence des banlieues. «Le plus autobiographique de mes films, même si je maîtrise mieux que Steve les armes du langage pour me défendre contre la ­violence des rapports de domination. J'y raconte comment l'on peut être ­enfermé dans l'image que l'autre veut nous voir habiter» dit Alice DIOP. Il faut dire que «petite racaille», il l’était encore il y a quelques mois. Avec ses potes, compagnons d’infortunes, il «tenait les barres» de sa cage d’escalier, rêvant d’une vie meilleure entre les vapeurs des joints qu’ils se partageaient entre amis. En septembre 2008, il décide subitement de changer de vie. À l’insu de ses copains du quartier, il entame une formation d’acteur au cours Simon. Admirateur de Gérard DEPARDIEU, il veut jouer le rôle de «Danton», mais son professeur ne lui propose que des rôles réservés aux Noirs, et le renvoie à ses origines ethniques, à la marge, alors que la France est devenue multiculturelle. «Vers la tendresse» est une exploration intime du territoire masculin d’une cité de banlieue, leur sexualité. En suivant l’errance d’une bande de jeunes hommes, nous arpentons un univers où les corps féminins ne sont plus que des silhouettes fantomatiques et virtuelles.
«La Tour du monde» en 2005, décrit une forte concentration de toutes les nationalités qu’on ne veut pas voir dans une zone de relégation. La rose des vents est un immense quartier constitué de plusieurs barres HLM construites en 1973 dans la banlieue nord de Paris. En trente ans, ces barres n'ont jamais été rénovées. L'allée de la Bourdonnais est une des rues principales du quartier. Deux grands ensembles la jalonnent. Ici il n'y a pas d'espaces verts. Le visiteur étranger dirait de ce lieu qu'il est lugubre, voire même insalubre. Il pourrait même dire que c'est sinistre. Il regarderait horrifié les vitres cassées, les volets endommagés, les murs délavés, les déchets entassés au pied des immeubles. Ce lieu a des allures de no man's land. Une boulangère s'arrête de travailler pour remplir au comptoir la déclaration d'impôts de ce vieux Sri Lankais. Ces quatre jeunes assis au pied de l'immeuble qui vont au-devant d'Alima pour lui monter ses courses. Jean aux faux airs de Renaud qui chaque mercredi depuis vingt ans, assis sur son banc, raconte aux enfants ses histoires farfelues. Le père Xavier, prêtre de la chapelle Saint-Jean, qui, attablé au café, discute avec des amis qui fument une chicha. Ici il y a autant de paraboles accrochées aux fenêtres que de nationalités. Plus de quatre-vingts pour quinze mille habitants. «Y'a du bruit et des odeurs dans cette rue !». Ici le raï, là-bas le Mbalax, à cet étage ça sent le mafé, ici on fait des nems ! La rue des Bourdonnais est en soi une invitation au voyage. C’est une chronique de ce lieu de vie, un voyage au cœur de la diversité culturelle de ce quartier populaire. À travers la cage d'escalier d'un immeuble de cette rue, nous nous immergeons d'étage en étage dans les vestiges des habitudes et traditions culturelles de plusieurs familles, du Sri Lanka au Mali en passant par la Turquie et le Congo.
Alice DIOP fait partie de cette génération montante, affranchie de la Nouvelle Vague, incarne un nouveau souffle du cinéma français, audacieux, réaliste et surtout très divers. Longtemps, les racisés ont subi ces calomnies des chaînes d’information continue de la Françafrique. Sa contribution artistique, comme celle d’Omar SY (voir mon article) peut redonner l’espoir et l’espérance. «Alice Diop montre la détresse, la solitude et la douleur de l’existence, veut susciter l’empathie. Le cinéma est pour elle« un instrument politique puissant. Filmer un visage peut se révéler plus efficace qu’un long discours, elle en est persuadée» écrit Audrey CELESTINE. Son heure de gloire coïncide avec le centenaire de la naissance d’un géant de l’histoire du cinéma sénégalais et africain, SEMBENE Ousmane (1923-2007, voir mon article), mais aussi avec la disparition d’une grande cinéaste sénégalaise, Mme Safi FAYE (Fad’jal (Sine-Saloum), 1943-Paris, 22 février 2023), première africaine à se lancer dans cet art. Le Sénégal et ses Sénégaulois, un «Grand petit pays» !
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A – Filmographie d’Alice DIOP
DIOP (Alice), réalisatrice,  Clichy pour l’exemple, Paris, Point du jour production, 2006, 50 minutes ;
DIOP (Alice), réalisatrice,  La mort de Danton, Paris, Centre de Pompidou, 2012, 1 heure, 04 minutes ;
DIOP (Alice), réalisatrice,  La Permanence, Paris, Doc 66, 2018, durée 2 h et 36 minutes ;
DIOP (Alice), réalisatrice,  La Tour du monde, Paris, ADAV distribution, 2005, 50 minutes ;
DIOP (Alice), réalisatrice,  Les Sénégalaises et la Sénégauloise, Paris, ADV Distribution, 2000, durée 56 minutes ;
DIOP (Alice), réalisatrice,  Nous, Paris, Centre national du cinématographique, 2022, durée 114 minutes ;
DIOP (Alice), réalisatrice,  Saint-Omer, Paris, sorti le 23 novembre 2022, durée 2 h 03 minutes.
B – Critiques littéraires
BA (Amadou, Bal), «François Maspero (1932-2015), écrivain et éditeur militant anticolonialiste», Médiapart, 5 août 2022 ;
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BASTIDE (Lauren) et autres, Présentes, villes, médias, politique : Quelle place pour les femmes ?, Allary éditions, 2020, 200 pages ;
CELESTINE (Audrey), Des vies de combat : 60 destins de femmes, noires, libres et inspirantes, préface d’Aïssa Maïga, Paris, collection Poche, 366 pages ;
CHALAYE (Sylvie), Race et théâtre, un impensé politique, Arles, Actes Sud, 2020, 160 pages ;
DIALLO (Rokhaya), La France tu l’aimes ou tu la fermes ?, éditions Textuel, 2019, 224 pages ;
DIAO (Claire), Double vague : le nouveau souffle du cinéma français, Vauvert, Au diable Vauvert, 2017, 340 pages ;
EKCHAJZER (François), «Alice Diop, le premier jour du tournage du film, «Saint-Omer», Télérama, 22 novembre 2022, actualisé le 24 février 2023 ;
ELLIOTT (Nicholas), «Alice Diop», Catlin Quinlan, 27 juin 2022 ;
FOREST (Claude), Produire des films, Afrique et Moyen Orient, Presses universitaires du Septentrion, 2019, 386 pages ;
GOLDSZAL (Clémentine), «Alice Diop, visage d’un autre cinéma», Le Monde,‎ 13 novembre 2022 ;
KLEMPERER (Victor), L.T.I., Lingua Tertii, Imperii,  la langue du Troisième Reich, traduction d’Elisabeth Guyot, préface d’Alain Brossat, Paris, Agora ; 2003, 375 pages ;
La Poudre, tome 2, «Actrices et réalisatrices», éditions Marabout, 2021, 500 pages ;
LALLAOUI (Mehdi), «La Sénégalaise et la Sénégauloise», Paris, Musée de l’immigration, ITW, octobre 2013, durée 5 minutes et 19 secondes ;
LORDE (Audre), Sister Outsider : essai et propos d’Audre Lorde : sur la poésie, l’érotisme, le racisme, le sexisme, préface Rina Nissim, Lausanne, éditions Mamamelis, 2003, 212 pages ;
MASPERO (François), Les passagers du Roissy Express, Paris, Seuil, 1990, 336 pages ;
NDIAYE (Marie), Saint Omer : La Vengeance m’appartient, Paris, Gallimard, 2022, 272 pages ;
NIANG (Mame-Fatou), Identités françaises : banlieues, féminités et universalisme, 2019, Brill, 340 pages, spéc le chapitre 6 pages 272-286 ;
NOGHREHCHI (Hessam), «Le fascisme», Littérature,‎ 2017, Vol 2, n°186, pages 34-43 ;
PALHETA (Ugo), La possibilité du fascisme. France, la trajectoire du désastre, Paris, La Découverte, 218, 276 pages ;
ROBERT-DIARE (Pascale), «Au procès de Fabienne Kabou», Le Monde des 21 juin 2016, 23 juin 2016, Jeanne Mayer «Fabienne Kabou, l’ensorcelée», France-Inter, 23 avril 2021, durée 54 minutes ;
SLAOUTI (Omar) LE COUR GRANDMAISON (Olivier),  Racismes, Paris, La Découverte, 2020, 409 pages ;
SUAUDEAU (Julien) NIANG (Mame-Fatou), Universalisme, Anamosa, 2022, 101 pages ;
VERMEERSCH (Laure), «Vers la tendresse. Entretien avec Alice Diop», Vacarme, mars 2016, n°76, pages 103-115.
Paris, le 1er mars 2023, par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/

 


 

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