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«Richard WRIGHT (1908-1960) : Humaniste, Tiers-mondiste et Anticolonialiste» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
«La couleur n'est pas ma patrie. Je suis un être humain avant d'être un Américain ; je suis un être humain avant d'être un Noir et si je traite des problèmes raciaux, c'est parce que ces problèmes ont été créés sans mon consentement, sans ma permission. Je suis opposé à toute définition raciale. Si j'écris sur les problèmes raciaux, c'est précisément pour mettre fin aux définitions raciales. Et je ne souhaite pas que qui que ce soit dans le monde où nous vivons se place à un point de vue racial, qu'il soit blanc, noir ou jaune» disait Richard WRIGHT, dans un entretien du 18 août 1960 accordé à «l’Express». En grand humaniste, et en pleine ségrégation raciale aux Etats-Unis, Richard WRIGHT, en raison de ses éminentes qualités intellectuelles, a poussé un cri de révolte retentissant contre l’injustice. En dépit de tous les obstacles de la vie, Richard WRIGHT, originaire du Sud, est devenu un écrivain célèbre, un secteur où les portes sont restées pendant closes pour les Noirs. En effet, les Noirs américains, après quatre siècle d’esclavage ayant enrichi l’Amérique, ont apporté un effort considérable pendant les première et deuxième guerre mondiale, sans pour autant que leur situation ne s’améliore, et cela a généré du ressentiment : «Personnellement, je suis, de plus en plus, obsédé par le sentiment, qui est devenu une conviction, que la vie américaine est pleine d’éléments étrangement inhumains. Il m’apparaît clairement que notre civilisation américaine a été construite, malgré ses traditions des premiers jours, sur un mépris complet des émotions, des sensibilités et des personnes humaines» dit-il, en 1947, dans un entretien accordé aux «Lettres françaises». Richard WRIGHT est en révolte contre cette société américaine conservatrice, créatrice de l’enfermement et d’un ghetto culturel : «Alors comment pouvait-on vivre dans un monde dans lequel l'intelligence et la perception des faits ne voulaient rien dire, et où l'autorité et la tradition étaient tout ?», écrit-il dans «Black Boy». En effet, la vie des Noirs aux Etats-Unis est faite d’une grande pauvreté, surtout d’une grande misère intellectuelle : «Chaque fois que je pensais à l'esprit essentiellement morne de la vie noire en Amérique, je me rendais compte qu'il n'avait jamais été donné aux Nègres de vivre pleinement l'esprit de la civilisation occidentale; ils y vivaient tant bien que mal, mais n'y vivaient pas. Et quand je songeais à la stérilité culturelle de la vie noire, je me demandais si la tendresse pure, réelle, si l'amour, l'honneur, la loyauté et l'aptitude à se souvenir étaient innés chez l'homme» écrit-il dans «Black Boy». C’est ce sentiment de révolte de Richard WRIGHT, contre l’état d’ignorance dans lequel sont tenus les Noirs, la misère et la violence des rapports entre Blancs et Noirs, et afin de sortir du carcan dans lequel on veut l’enfermer, qui a fait naître, en lui, par la lecture, une ambition littéraire : «C'est grâce à ces romans, à ces nouvelles et à ces articles, grâce au choc émotionnel des constructions imaginatives de faits héroïques ou tragiques que j'avais senti sur mon visage la douce chaleur d'un rayon de lumière inconnue ; et en partant, je me dirigeais instinctivement vers cette lumière invisible, en tâchant toujours de tourner et d'orienter mon visage de façon à ne pas perdre l'espoir qu'avait fait naître sa faible promesse, et en m'en servant comme d'une justification de mes actes» écrit-il dans «Black Boy».
Les récits autobiographiques de Richard WRIGHT font grandir et émanciper ce jeune auteur noir issu du Sud, dans un monde plombé par l’intolérance, la pauvreté et les violences, notamment policières. «Je savais que je vivais dans un pays où les aspirations des Noirs étaient circonscrites, délimitées. Cependant, j’avais le sentiment que je devais m’en aller quelque part et faire quelque chose qui rachète ma vie» écrit-il dans «Black Boy». Richard WRIGHT voulait combattre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, afin de «rassembler deux mondes, celui des blancs et celui des noirs, afin de n'en faire plus qu'un» écrit-il. C’était un rêveur, animé d’une espérance, il espérait qu’un miracle inattendu puisse s’accomplir et que le Sud raciste, lui aussi, «pourrait vaincre sa peur, sa haine, sa lâcheté, son héritage de crimes et de sang, son fardeau d'angoisse et de cruauté forcenée» écrit-il. En 1944, Richard WRIGHT accepta que l'on publie seulement la partie de son autobiographie qui traitait de son enfance dans le Sud, «Black Boy». L’identité et la personnalité de Richard WRIGHT se forgent à travers ses déplacements, à Memphis, Chicago, puis à New York. Il ne voulait pas être la place que les Blancs lui avaient assignée «Je fuyais quelque chose plutôt que je n'allais vers quelque chose» écrit-il. L’auteur a tâtonné avant de trouver son chemin «Le départ de Black Boy, avait posé une question : quelle force de volonté un Noir doit-il posséder pour vivre et mourir dans un pays qui nie son humanité ? Je m’efforçai d’exprimer la même chose d’une autre manière» dit-il. En effet, Richard WRIGHT trouve surtout sa voie par sa création littéraire «J’avais soif des livres, de façons de voir et de concevoir. L’important n’était pas de croire ou de ne pas croire à mes lectures, mais de ressentir du neuf, d’être affecté par quelque chose qui transformât l’aspect du monde. Je savais maintenant ce que représentait d’être Nègre. J’étais capable de supporter la faim. J’avais appris à vivre dans la haine. Mais de sentir que certains sentiments m’étaient refusés, que l’essence même de la vie était inaccessible, cela me faisait mal, me blessant par-dessus tout. Une fin nouvelle était née en moi» écrit-il dans «Black Boy» ou une «Jeunesse noire». Cette autobiographie remporta un immense succès.
Remarquable conteur, engagé, fidèle à la tradition populaire et naturaliste, par démarche prophétique et poétique, Richard WRIGHT, premier Afro-américain à connaître un succès littéraire, place la question raciale au centre de son œuvre. Spécialiste du roman sociologique résultant de ses différentes expériences, il utilise la méthode de l’interactionnisme, une relation entre différents groupes en milieu urbain. «Nous faisons merveille quand il s’agit de construire des machines ou bien de vendre. Mais quand il s’agit seulement de parler l’un à l’autre, nous avons peur et tirons nos revolvers» dit-il. Ce qui frappe dans la contribution littéraire, c’est cette juste et brillante description de la fracture de la société américaine de son temps «La guerre de Sécession avait aboli l’esclavage, mais les relations entre les Blancs et les Noirs étaient encore imprégnées des habitudes du temps de l’esclavage. Les Noirs pouvaient souffrir de l’état d’infériorité où ils étaient maintenus, mais ils l’admettaient, plus ou moins passivement. Quand ils ont touché les hauts salaires, ils ont commencé à en vouloir aux Blancs de les avoir exploités et les Blancs reprochent maintenant aux Noirs de rejeter la tutelle» dit Richard WRIGHT dans un entretien aux «Lettres Françaises».
Richard Nathaniel WRIGHT est né le 4 septembre 1908 à dans une plantation, à Roxie, dans le Mississippi. Son père, Nathan WRIGHT Jr (1882-1940), un alcoolique et tyrannique, est un ouvrier meunier cumulant d’autres emplois. La famille vit dans des conditions difficiles «C’est dans ce taudis que je pris, pour la première fois, conscience de la personnalité de mon père. Il était concierge de nuit chez un droguiste de Beale Street, et ne prit d’importance et ne devient pour moi un objet de contrainte que le jour où j’ai appris qu’il m’était défendu de faire du bruit pendant qu’il dormait la nuit» écrit-il dans «Black Boy» Sa mère, Ella WILSON (1884-1959), est une maîtresse d’école. «Ses grandes qualités de cœur et d’intelligence, son amour de l’ordre, sa persévérance, son naturel réservé et rêveur lui conféraient une personnalité réservée» écrit Michel FABRE, un de ses biographes. Après la séparation de ses parents, il grandit avec ses oncles et tantes, jusqu’à 12 ans, il n'aura pas eu une éducation normale. A Memphis, un lieu d’initiation et d’imitation en littérature, il peut emprunter des livres, par une connaissance, à une bibliothèque qui ne prête qu’aux Blancs, et découvre notamment les romans de Henry Louis MENCKEN (1880-1956), «le Sage de Baltimore», un journaliste et critique littéraire, aux éditoriaux satiriques et acerbes : «Il m’a apprit ce qu’on peut faire des mots pour tourner en dérision les fausses valeurs et les absurdités qui nous entourent» écrit Richard WRIGHT. Timide et peu extraverti, Richard WRIGHT commence à s’intéresser à la culture populaire, à l’esprit de Beale Street. A l’âge de 15 ans, il décide de s’émanciper de son milieu familial. Son oncle étant assassiné, en 1927, il quitte le Sud ségrégationniste pour Chicago, une ville du Nord idéalisée, symbolisant la liberté face à l’oppression du Sud, fut d’abord un choc : «Mon premier coup d’œil sur les étendues noires et plates de Chicago me remplit d’abattement et de découragement ; la réalité se moquait de mes rêves. Chicago me semblait une cité irréelle. Le fracas de la cité pénétra ma conscience, s’y installa pour des années à venir. Je savais que cette ville-machine était gouvernée par d’étranges lois, et je me demandais si je les apprendrais jamais» écrit-il. Engagé comme livreur, par des commerçants Juifs, il est traité avec bienveillance. Il obtient, par la suite, un emploi, dans une cafétaria ; il est le seul Noir, mais sans aucune animosité de ses collègues. En Sudiste toujours sur la réserve, hostile aux mondanités, il écoutait et observer ses collègues blancs : «Leurs préoccupations constantes du monde extérieur, leurs folies des autos, des postes de radio et mille autres babioles, faisaient qu’ils ne rêvaient que de la pacotille d’existence» écrit Richard WRIGHT.
Tout en continuant à lire et à se documenter, il trouve, en 1928, un emploi à la poste centrale. S’il se mêlait à des conversations en ville, Richard WRIGHT étonnait ses interlocuteurs, par la vigueur et la rigueur de son esprit, et sa grande résolution à vouloir devenir écrivain. Il commence à fréquenter des cercles littéraires composés de Noirs, mais il trouve guindés et trop préoccupés de «problèmes sexuels tortueux». A Chicago, il découvre le militant, ainsi que la vocation littéraire à travers l’œuvre de Henry Louis MENCKEN (1880-1956), écrivain et critique littéraire. Refusant les dérivatifs des laissés-pour-compte, les prétentions de la bourgeoisie noire, la consolation et le défaitisme des institutions religieuses, Richard WRIGHT, dans une démarche encore exclusivement littéraire, sans une dimension politique, devient un admirateur de Marcus GARVEY (1887-1940), du moins, son dynamisme, sa fierté et la logique révolutionnaire de sa pensée. La crise économique de 1929, plongeant les Noirs, dans la plus grande détresse (expulsions locatives de masse, soupe populaire, chômage, etc), précipita la prise de conscience politique de Richard WRIGHT. Il finit par perdre son emploi à la Poste, mais, en raison de ses qualités rédactionnelles, il trouva un emploi de journaliste, dans la presse noire, à grand tirage, chez «Abbott’s Monthly Magazine». Richard WRIGHT s’inspire des Joseph CONRAD (1857-1924) et d’Edgar Allan POE (1809-1949), dans sa technique journalistique. Abandonnant la dimension de « superstition» de ses récits, il s’oriente progressivement vers le réalisme, la sociologie, l’histoire et la psychologie. Travaillant occasionnellement pour une compagnie funèbre, il visite de nombreux appartements délabrés, surpeuplés et sordides occupés par des Noirs. C’est à ce moment que Richard WRIGHT a une liaison avec une jeune fille noire, mais qui ne partageait pas ses aspirations intellectuelles et ne voulait qu’assouvir ses désirs sexuels.
A partir de 1931, la crise économique aboutit à des expulsions massives de Noirs, mais la NACCP, trop légaliste, fut vite doublée par le Parti communiste. Mais ce grand dénuement, et en dépit de la victoire de Franklin Delano ROOSEVELT (1882-1945) avait l’avantage d’abattre les barrières raciales, Richard WRIGHT est désormais invité chez des Blancs déclassés. Il trouvera un emploi l’hôpital Michael Reese. En 1932, sous la direction de Henry Alan POTAMKIN (1900-1933), et s’inspirant du l’ouvrage de John Silas REED (1887-1920), «Dix jours qui ébranlèrent le monde», Richard WRIGHT participent à des cercles littéraires d’obédience communiste. Richard WRIGHT est recruté par un magazine prolétarien de Jack CONVOY. Il a assista aux réunions de comités de rédaction de journaux de gauche, comme «Left Front», «New Masses» ou «International Literature», une revue à laquelle collabore le poète, romancier et dramaturge, Langston HUGHES (1902-1967, voir mon article). Aussi, Richard WRIGHT oriente ses recherches littéraires vers l’oppression des Noirs, ainsi que les conditions de leur libération ; il s’en inspire pour publier son roman, «Une faim d’égalité», un récit de sa jeunesse à Chicago, dressant un tableau, sans indulgence, de l'Amérique des années 30, de sa lutte quotidienne pour survivre dans un ghetto décimé par le grand krach économique de 1929 et condamne sans appel le racisme. Il retrace ses débuts d'écrivain, ses démêlés avec le club communiste John REED et sa découverte des chefs-d'œuvre de la littérature. «Les paroles révolutionnaires jaillissaient de la page imprimée et me frappaient avec une force terrible. Il me paraissait, qu’ici, enfin, dans le domaine de l’expression révolutionnaire, l’expérience noire pourrait trouver un foyer, une valeur d’action et un rôle à jouer» écrit-il.
En 1934, Richard WRIGHT est licencié par l’hôpital et obligé de résider dans un taudis. Il trouve un petit emploi de surveillance de jeunes en difficultés dans son misérable quartier ; ce qui donne de la matière pour écrire son roman, «Un enfant du pays». En 1940, dans «Native Son» ou «enfant du pays», il explique bien le phénomène du racisme «Et les blancs riches n'étaient pas tellement durs avec les noirs. C'étaient des blancs pauvres qui détestaient les noirs. Ils détestaient les noirs parce qu'ils n'avaient pas leur part du gâteau» écrit-il. Les Sudistes encouragent le larbinisme et la lâcheté afin de pouvoir continuer à tenir en laisse les Noirs «Les Blancs du Sud préféraient faire travailler les Nègres qui les volaient que les Nègres qui avaient ne fût-ce qu'un très vague idée de leur valeur humaine. C'est pourquoi les Blancs donnaient une prime à la malhonnêteté des Noirs; ils encourageaient l'irresponsabilité et ils nous récompensaient, nous autres Noirs, dans la mesure où nous leur donnions un sentiment de sécurité et de supériorité» avait-il déjà écrit dans «Black Boy».
Aussi, dans «Native Son» ou «enfant du pays», Bigger Thomas, incarne non pas un personnage soumis, mais révolté et transgressif ; il est ce jeune chauffeur noir de la famille Dalton. Le roman psychologique, «Native Son», comparé à «crime et châtiment» de Fiodor DOSTOIESVKI (1821-1881), décrit les préjugés raciaux en racontant la vie d’un jeune homme vivant dans un quartier pauvre de Chicago. Richard WRIGHT avec la ferme intention de confronter la société américaine à ses propres démons, en la mettant face à une œuvre «si dure, si analytique qu’il faudrait l’affronter sans pouvoir se consoler par les larmes» écrit-il. Il cherche à reproduire la réalité de la vie d’un jeune Afro-Américain qui grandit dans le contexte de ségrégation des Etats Unis. «Je fis cette découverte que Bigger Thomas n’était pas noir tout le temps. Il était blanc aussi, et il y avait littéralement des millions de Bigger, partout. (…) Je sentais aussi que le plan d’oppression dans le sud n’était qu’une dépendance d’un mécanisme de profits commerciaux beaucoup plus vaste et, à bien des égards, plus impitoyable et plus impersonnel» écrit Richard WRIGHT dans la postface de son œuvre. Le personnage principal, Bigger Thomas, incarne ce jeune Afro-Américain âgé de 20 ans vivant dans un quartier du South Side, partie sud de la ville de Chicago alors réservée aux Noirs. Sa famille (sa mère ainsi que son frère et sa sœur) loge dans un appartement d’une unique pièce, vétuste et infesté de rats. Sa mère peinant à subvenir aux besoins de la famille, Bigger Thomas se voit contraint de se faire employer auprès de la famille Dalton – riche famille bourgeoise blanche américaine – en tant que chauffeur. Et c’est le destin tragique. La fille de ses patrons, Mary, dilettante de gauche, se fait conduire par lui dans un bistrot du ghetto noir. Elle s'enivre au point que, de retour chez elle à l'aube, Bigger doit transgresser malgré lui le premier tabou de la ségrégation raciale et la porter dans sa chambre. Alertée par le bruit, la mère aveugle de Mary pénètre dans la chambre où Bigger, pris de panique, tente d'étouffer les balbutiements de la jeune fille. Meurtrier par mégarde, mais Noir et domestique dans une Amérique raciste et une société fondée sur l'argent, Bigger sait qu'il n'a aucune chance. Terrorisé, il brûle le corps, projette de demander une rançon. Il tue son amie Bessie par peur d'une trahison. C'est la chasse à l'homme, puis la capture et l'ombre du lynchage.
Dans «Native Son» ou «enfant du pays», le procès de Bigger Thomas, enfin, est l'occasion pour Richard WRIGHT, par la voix de l'avocat Max, de dénoncer «l'honneur moral de la vie d'un Noir aux États-Unis» dans les années quarante. L’œuvre de Richard WRIGHT, condensée dans la plaidoirie du personnage de l’avocat Max, permet donc de mettre en exergue trois éléments importants concernant la question noire aux Etats-Unis. Premièrement, l’institution judiciaire est le fruit de l’histoire et des rapports de domination qui la constituent. Elle ne peut donc pas avoir un fonctionnement neutre et égalitaire pour l’ensemble des Américains, blancs comme noirs. Deuxièmement, les faits reprochés à Bigger Thomas étant largement le produit des interactions des membres de la société américaine, la responsabilité de ces faits est nécessairement partagée collectivement. Enfin, s’il est possible de reconnaître des responsabilités individuelles, il existe également une responsabilité impersonnelle qui est celle de la structure de la société américaine. Le droit en tant que structure de la société doit donc opérer un travail sur lui-même afin de se transformer. Le rôle de l’avocat est ici fondamental, car c’est lui qui a la possibilité de confronter l’abstraction du droit aux réalités subjectives.
C’est à Chicago que Richard WRIGHT fait la connaissance de brillants esprits, les Joyce GOURFAIN et Jane NEWTON. Les clubs communistes n’avaient pas bien avancer sa création littéraire, Richard WRIGHT se met à lire Marcel PROUST, TS ELLIOT, James JOYCE et William FAULNER. «Je passais mes nuits à lire Proust, admirant cette prose lucide, subtile, mais vigoureuse, stupéfait par cette éblouissante magie, bouche bée devant cet ensemble psychologique et grandiose de ce récit épique de mort et de décadence. L’exemple éblouissant que j’avais sous les yeux me donnait l’impression d’être à jamais incapable (d’écrire)» dit-il.
A New York, les écrivains célèbres sont écoutés et font partie d’une baronnie locale. Chicago n’était donc qu’un accident local. «Je déchirai mon avis de nomination à la poste, partis en auto-stop pour New York, et depuis ce jour-là j’ai connu l’enfer et la satisfaction» écrit-il. Le séjour de dix ans, à New York, dans les quartiers de Harlem, Brooklyn ou Greenwich Village, est une période faste et créatrice pour Richard WRIGHT. Il participe au magazine de Dorothy WEST, fondé en mars 1934, le «Challenge» et fréquente Langston HUGHES, Arna BONTEMPS, Claude McKAY, Zora Neale HURSTON et Countee CULLEN. C’est New York qu’il écrit «Native Son» ou un «Enfant du pays».
«Rite de passage» retrace la vie à Harlem, à partir de 1940. Le héros, Johnny Gibbs, quinze ans, aime ses parents et respecte ses professeurs. Soudain, son univers bascule : il apprend qu’il a été abandonné à sa naissance et que l’Assistance le place dans une autre famille. Choqué, désorienté, il s’enfuit et rejoint un «gang» de garçons qui, comme lui, ont découvert brutalement leur condition d’orphelin et mènent une vie précaire et marginale. En quelques heures, Johnny va sortir de l'enfance, faire l’apprentissage du déchirement et de la solitude, et se trouver confronté à un monde violent, inconnu.
«Huit hommes» : huit hommes noirs dans un univers régi par les Blancs, qui se demandent «s'il y avait jamais eu dans toute l'histoire une atteinte à la personnalité humaine plus corrosive et destructrice que l'idée de discrimination raciale» et doivent, à des titres divers, et selon leurs moyens, élaborer leurs propres règles d'éthique, de morale et de fidélité.
Dans «Les enfants de l'oncle Tom», tous ont pour personnages principaux des Noirs, et pour décor tout à la fois sociologique et géographique le Sud profond des États-Unis, dans sa réalité dure, tragique, mais aussi tendre et drôle. Big-Boy tue sans le vouloir un Blanc qui le menaçait. Tout enfant qu'il soit, il doit se cacher, puis quitter le pays, filer vers le nord, inconnu.
Son roman, «The Man Who Lived Underground», ou «Homme qui vivait sous terre», écrit en 1941, traitant des violences policières, a été censuré pendant plus de 80 ans. Ce roman prophétique, a resurgi au-devant de l’actualité littéraire depuis l’affaire George FLOYD (1973-2020) et le mouvement «Black Lives Matter». Dans ce roman, Fred Daniels, un Afro-Américain, qui revenait de son travail, accusé, par des policiers blancs, d’un meurtre qu’il n’a pas commis, et croyant sen sortir, fini par avouer. Recherché pour meurtre et poursuivi par la police, un Noir américain s'est glissé dans un trou d'égout. Réfugié sous la ville, il découvre un monde étrange, humide et mystérieux, un monde aux règles différentes de celui «sur terre», celui des Blancs.
Refusant de s’engager dans l’Armée, Richard WRIGHT est taxé par les conservateurs d’antiaméricain et d’antipatriotique : «On nous demande de mourir pour une liberté que nous n’avons jamais eue» écrit-il dans «Faim d’égalité». Menacé par le Maccarthisme en pleine guerre froide, Richard WRIGHT quitte, en 1946, les Etats-Unis pour venir s’installer avec sa femme à Paris et sa fille, Julia. «Aucun écrivain noir américain ne me paraît aussi doué, aussi profond que Richard Wright, dont la venue en France, l’année dernière, a été accueillie par une presse aussi bienveillante qu’incompétente, à en juger par les gloses fantaisistes publiées à droite et à gauche sur ses romans. Bien des Français savent de quelle indigne façon sont traités les Noirs aux Etats-Unis, en raison du «préjugé de couleur» Ce sont ces réactions que Wright nous faire vivre dans «Black Boy» et «Native Son». Vivre es le mot, car Wright est un vrai romancier. Il n’explique pas. Il raconte. Et ce qu’il raconte, se dégage une force hallucinante, la psychologie d’une race débordante de vitalité» écrit Hugues PANASSIE. En 1947, Richard WRIGHT prend la nationalité française. Sa femme, Ellen POPLAR, est blanche, le couple ne pouvait plus vivre normalement aux Etats-Unis, en pleine ségrégation raciale. Il avait une résidence principale au Quartier Latin, au 14 rue Monsieur le Prince, à Paris 5ème, et une maison secondaire en Normandie, au Moulin d’Andé, entre Rouen et Andelys. Pour lui, Paris «C’était une capitale de la liberté. Et la première destination pour qui aimait les arts» dit-il.
L’auteur est donc un admirateur de Paris. «Parmi les impressions, les plus aiguës que j’ai ressenties à Paris, comme partout en France, est ce sentiment humaniste de la vie qui pénètre si profondément les rites et habitudes de l’existence quotidienne, tout comme la littérature, l’architecture et les arts en France» dit-il dans un entretien aux «Lettres françaises». Aussi, converti à l’existentialisme, Richard WRIGHT, fréquentant Albert CAMUS, Jean-Paul SARTRE et Simone de BEAUVOIR qu’il avait connu à New York. Richard WRIGHT offrit à J-P SARTRE un débat vigoureux sur les dimensions nihilistes de la vie moderne. Il percevait, tout comme J-P SARTRE, que dans la lutte pour l’importance nous nous trouvons souvent face à des situations dans lesquelles les perdants gagnent et les gagnants perdent. Cette fréquentation des existentialistes lui inspirera, en 1953, «Le Transfuge (1953). «J’ai été spécialement intéressé par la pièce de J-P Sartre : «La putain respectueuse». L’expression littéraire de Sartre m’intéressé énormément, car il me fait ressentir profondément la réalité de mon pays. Sartre a réussi à mettre le doigt au cœur même de la situation. En particulier, le caractère de la prostitué est fondamentalement vrai, aussi bien au point de vue humaine qu’à celui de l’Amérique d’aujourd’hui» dit-il. «Le transfuge» étape de Chicago le héros, Cross Damon, un Noir de Chicago, est employé des P.T.T. Marié, père de trois enfants, il a séduit une fille de seize ans. Un hasard lui permet d'échapper aux conséquences de son acte : pris dans un accident de métro, il passe pour mort. Mais peut-on changer de personnalité ? Reconnu par un camarade, Cross le tue. Il s'enfuie à New York, réussit à se procurer des papiers et devient Lionel. Mis en rapport avec les communistes, Lionel est sollicité par eux de s'inscrire au parti. Mais une fatalité du crime semble peser sur Lionel.
Devenu internationaliste et tiers-monde, il s’engage en faveur de l’indépendance des peuples coloniaux. En 1952, il part en Côte-d’Or, Gold Coast (Ghana) pour rencontrer Kwame NKRUMAH (1909-1972, voir mon article) qui réclame la fondation d'un Etat indépendant du Ghana. De ce voyage en Afrique, il en a fait un récit, «Puissance noire». En 1955, il participe à la conférence de Bandung au sujet de laquelle il rédige un rapport intitulé «Le rideau de couleur». Seul grand témoin de cette conférence des Non-alignés, il est convaincu que cet événement représente «quelque chose de nouveau» dans l'histoire des relations internationales, et que cette rencontre inédite, qui va au-delà des clivages habituels entre le capitalisme et le communisme, ou la droite et la gauche, peut déboucher sur une reconfiguration du monde contestant la bipolarisation issue de la Guerre froide. Il est invité à la Sorbonne, à Paris, au premier congrès international des écrivains et artistes noirs, du 19 au 22 septembre 1956, organisé par Alioune DIOP (1910-1980). Il prend parti pour l’indépendance de l’Algérie. «Ecoute, l’Homme blanc» est un recueil d’une série de conférence de Richard WRIGHT. S’il est une démarche stérile, c’est bien celle qui consiste, pour un opprimé, à s’adresser au «cœur» de ses oppresseurs : il n’est pas d’exemple, dans l’histoire, d’une puissance dominante qui ait cédé aux objurgations, si émouvantes ou raisonnables soient-elles, de ceux qu’elle écrasait ; contre des intérêts matériels, sentiments et bon sens ne sont jamais entendus. On ne voit donc pas très bien quelle raison a pu inciter l’écrivain noir Richard Wright à solliciter la «compréhension» de «l’homme blanc» ; on En réalité, et comme l’avait fait Albert MEMMI, «Ecoute l’homme blanc» est un portrait du colonisé.
Dans sa «quête inachevée», en référence à la biographie que lui consacre Michel FABRE, l’auteur inquiet, non seulement de la montée du Gaullisme et des activités de l’Organisation de l’Armée Secrète, mais aussi de sa surveillance en France par le FBI : «Le venin de Wright, débité sans cesse par les expatriés aux terrasses des cafés et par des années de gros titres sur les lynchages, est parvenu à empoisonner la pensée européenne au sujet des problèmes raciaux aux Etats-Unis» écrit un journal américain. Richard WRIGHT recherche, sans succès l’asile politique au Ghana et en Grande-Bretagne. Il meurt, subitement, à l’âge de 52 ans, d’une crise cardiaque à Paris le 28 novembre 1960. Il était marié à une danseuse de ballet, une juive d’origine russe, Dhimah Rose MEIDEN (1936-2007) entre 1939 et 1940, puis à une juive d’ascendance d’Europe centrale, Ellen POPLAR (1912-2004) le 12 mars 1941 jusqu’à sa mort, en 1960. Ils sont eu deux enfants : Julia et Rachel. Sa fille, Julia, estime que Richard WRIGHT aurait été assassiné, par empoisonnement. Incinéré, ses cendres reposent au Père Lachaise. Il avait une fille, Julia et maintenant un petit-fils, Malcolm WRIGHT. Léopold Sédar SENGHOR écrivait de Richard WRIGHT, «C’était un homme déchiré, plutôt comme moi, tout bien considéré. Un homme déchiré entre le passé et l’avenir de sa race, entre les valeurs de la Négritude et celles de la civilisation européenne. J’ai toujours eu pour lui, pour l’écrivain et pour l’homme, la plus haute admiration, parce qu’au fond il était l’incarnation de «la passion noire» écrit-il le 26 février 1964.
«Wright assaults the formlessness of time and space because to accept the assumption that his experiences, as a Black, did not figure substantially into the human time and space he occupied» écrit James TROTMAN.
Références bibliographiques
I – Contributions de Richard WRIGHT
WRIGHT (Richard), «Between the World and Me», Partisan Review, juillet-août 1935, n°2, pages 18-19 ;
WRIGHT (Richard), «Blue Print for Negro Writing», New Challenge, 1937, II, pages 53-65 ;
WRIGHT (Richard), «Ethic of Living Jim Crow : An Autobiographical Sketch», American Staff, 1937, pages 39-52 ;
WRIGHT (Richard), «I Tried to be a Communist», Atlantic Monthly, août 1944, pages 61-70, septembre 1944, pages 48-56 ;
WRIGHT (Richard), Bandung en mode décolonisation, traduction d’Emmanuel Delgado, préface d’Amzat BOUKARI-YABARA, Paris, Syllepse, collection Points cardinaux, 2021, 190 pages ;
WRIGHT (Richard), Black Boy (Jeunesse noire), traduit par Marcel Duhamel, préface de Dorothy Canfield Fischer, Paris, Gallimard, 1974, 448 pages ;
WRIGHT (Richard), Bon sang, de bonsoir, traduite par Hélène Bokanowski, Paris, Mercure de France, 1965, 272 pages ;
WRIGHT (Richard), Conversations with Richard Wright, édité par Kenneth Kinnamon et Michel Fabre, Jackson, University Press of Mississipi, 1993, 252 pages ;
WRIGHT (Richard), Ecoute l’Homme blanc (White Man !), traduit par Dominique Gillet, Paris, Calmann-Lévy, 1959, 226 pages ;
WRIGHT (Richard), Fisbelly, traduit par Hélène Bokanowski, Paris, Gallimard, 1989, 576 pages ;
WRIGHT (Richard), Haiku. Cet autre monde, traduit par Patrick Blanche, introduction de Julia Wright, Paris, Gallimard, 2009, 304 pages ;
WRIGHT (Richard), Huit hommes (Eight Men), traduit par Jacqueline Bernard et Claude-Edmonde Magny, Paris, Gallimard, 1989, 320 pages ;
WRIGHT (Richard), Indonesian Note Book : A Source Book on Richard Wright and Bandung Conference (1955), édité par Brian Russell Roberts et Keith Foulcher, Duke University Press, 2016, 31 pages ;
WRIGHT (Richard), L’homme qui a vu l’inondation. Suivi de là-bas, près de la rivière, traduit par Claude-Edmonde Magny et Boris Vian, préface de Julia Wright, Paris, Gallimard, 2007, 128 pages ;
WRIGHT (Richard), L’homme qui vivait sous terre, traduit par Jacqueline Bernard, , Paris, Gallimard, 2021, 128 pages ;
WRIGHT (Richard), Les enfants de l’oncle Tom, traduit par Marcel Duhamel et Boris Vian, Paris, Gallimard, 1988, 288 pages ;
WRIGHT (Richard), Puissance noire, traduit par Roger Giroux, Paris, Corrêa, Buchet/Chastel, 1955, 400 pages ;
WRIGHT (Richard), Rite de passage, traduit par Cécile Bloc-Rodot, Paris, Gallimard, 1995, 176 pages ;
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II – Critiques de Richard WRIGHT
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Paris le 2 juin 2022 par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/