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  • : Le blog de BA Amadou Bal, Paris 19ème ISSN 2555-3003 (BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE France B.N.F GALLICA. Http://baamadou.overblog.fr/
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2 avril 2022 6 02 /04 /avril /2022 17:32
«Néfertiti (1370-1334, avant JC), reine égyptienne, un idéal universel féminin» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
L’Egypte a connu de grandes reines comme Cléopâtre (69-30 avant JC), sœur et épouse de Ptolémée, mais aussi maîtresse de Marc Antoine, ou l’énigmatique, l’intelligente et indomptable, Hatshepsout (1520-1484 avant J-C), fille de Thoutmosis 1er et épouse de Thoutmosis II, rayée de l’histoire et dont les monuments ont été détruits. L’histoire de l’Egypte antique est aussi celle de la reine Néfertiti, idéal universel féminin, belle, majestueuse et libre, avec sa haute coiffe bleue royal, avec en bandeau un diadème doré. Néfertiti est sans conteste, avec Cléopâtre, la reine d’Egypte la plus connue. Pourtant, sa vie reste en grande partie un mystère tant les sources à son sujet sont rares. Elle semble toutefois avoir joui d’un certain pouvoir. Participant avec Akhénaton à l’instauration d’un nouveau culte divin monothéiste, celui d’Aton, elle incarne l’élément féminin de la nouvelle triade qu’elle forme avec son époux et le dieu Aton. Ce faisant, la grande épouse royale acquiert une importance considérable dans la nouvelle religion. Au-delà du faste ou du cliché cinématographique, dans le Nil, le berceau de la civilisation égyptienne, pendant l’Antiquité, la femme égyptienne jouissait d'un statut égal à celui de l'homme. Dans cette société, la femme peut faire des études ; elle peut hériter, tester, léguer. Au sein du couple les décisions se prennent à deux. Dans le domaine royal, la Grande Epouse transmet le sang et l'héritage pharaonique ; elle seconde et conseille le roi.
Si le tombeau de Néfertiti n’a été pas retrouvé jusqu’ici, la découverte le 6 décembre 1912, par Ludwig BORCHARDT, un égyptologue allemand, de son buste en calcaire peint, stuqué, réalisé par Thoutmosis, et exposé au Musée égyptien, le Neues Museum de Berlin, en Allemagne, permet d’admirer cette majestueuse créature. «Tel qu'il se présente à nous, le buste de Néfertiti est complet, à la fois sur le plan artistique et sur le plan rituel, intellectualisé, austère et irréel [...] De toutes les grandes oeuvres d'art, c'est celle qui nous rassure le moins. Sa célébrité repose sur un malentendu et sur la suppression de ses traits spécifiques. Devant le buste de Néfertiti, la réaction appropriée, c'est la peur» écrit Camille PAGLIA, dans «Sexual Personae». En raison de ce buste, une des œuvres d’art les plus durables et célèbres au monde, son visage ne cessant de fasciner tous les visiteurs du Musée de Berlin, Néfertiti a acquis une solide réputation mondiale d’une reine égyptienne merveilleusement belle. «La survie de l’Egypte est dans son art, et non dans ses noms illustres.  Sésostris est moins présent pour nous que le pauvre Akhénaton. Et le visage de la reine Néfertiti hante nos artistes comme Cléopâtre hantait nos poètes. Mais Cléopâtre était une reine sans visage, et Néfertiti est un visage sans reine» disait André MALRAUX (1901-1976), Ministre de la culture. L’art égyptien traditionnel imposait des formes figées. Akhénaton a encouragé un réalisme destiné à mieux le glorifier «Représentez les choses, tel que vous les voyez !» dit-il. Akhenaton demande, pour lui ou Néfertiti, à être représenté tel qu'ils sont, dans toute leur humanité, sans grandeur. En effet, affublée d’une grande coiffe pharaonique, Néfertiti est la reine la plus puissante d’Egypte. «La beauté des femmes est sublimée. L'art égyptien ne cherche pas à être réaliste, mais à faire ressortir l'essence des êtres. Le rôle du sculpteur dans cette civilisation est de rendre vivante une statue, qu'elle soit animée par une sorte d'esprit. Il y a une force métaphysique et symbolique dans l'art égyptien. Il n'y a pas de sagesse sans son esthétique. Il n'y a pas de beauté sans bonté. Les femmes-pharaons sont très belles dans les représentations, car le dessin est une idéalisation du pouvoir royal. Les reines, comme les pharaons, sont des représentants du divin sur Terre, des êtres inaccessibles» dit Florence QUENTIN. Aussi, de nos jours, Néfertiti a inspiré les joailliers, les sculpteurs, les artistes peintres, et les musiciens comme Miles DAVIS. Ancienne muse, sa puissance culturelle est renforcée par le mythe entourant son histoire personnelle. Elle symbole, à elle seule, au XXIème siècle, avec ce buste majestueux, l’héritage XVIIIème dynastie des Pharaons. Devenue un symbole puissant de l’art contemporains, l’image de Néfertiti a été exploitée par les artistes afro-américains, comme Lakela BROWN, originaire de Detroit, ou Awol ERIZKU. A la galerie d’art, Zamalek, au Caire, l’artiste égyptien, Hossam DIRAR, a présenté en 2018, une série de peintures à l’huile, à l’effigie de Néfertiti.
Néfertiti épouse Aménophis IV, qui se fera nommer plus tard Akhénaton, et devient alors reine. Les artistes rivalisent d’ingéniosité pour représenter sa beauté. C'est cette œuvre, retrouvée en 1912, qui a fait de Néfertiti un symbole de l'idéal féminin. En effet, la souveraine devenue une icône de beauté et la glorieuse éminence grise d’un règne révolutionnaire. «Le souverain pourvu d’un physique quasi extraterrestre et d’un intellect insaisissable, a été réclamé par toutes les idéologies modernes. Il est décrit comme un penseur de la plus haute élévation ou un crétin malingre, un adepte de la paix universel ou un tyran totalitaire du pire acabit» Philippe MARTIN.
Le père, Aÿ, la sœur, et la nourrice de Néfertiti viennent d’emménager à Thèbes. Un jour, elle rencontre un garçon, Aménophis. Tous les deux se rejoignent au bord du Nil, tous les jours. Son nom, parfois mentionné sous la forme Neferneferuaten, signifiant «la Belle est venue» ou «la parfaite est arrivée», a fait penser aux premiers égyptologues qu'elle était peut-être une princesse mitannienne. De nombreux détails suggèrent cependant qu'elle serait la fille, née en Égypte, du chef de la cavalerie d'Akhénaton, Ay, également frère de la mère d'Akhenaton, la reine Tiyi. Si le nom des parents de Néfertiti. Un soir Aménophis demande à Néfertiti de devenir sa reine : elle accepte. Elle accouchera de trois filles. Reine d'Égypte, épouse du roi Akhénaton (1352-1336 av. J.-C.). Sous la XVIIIème dynastie, contre sa volonté, la princesse Néfertiti épouse son demi-frère, Aménothès IV, et monte avec lui sur le trône de la corégence. La bonté et la droiture de celui-ci finissent par la gagner et elle participera activement à la révolution religieuse qu'Aménothès IV tentera, sous le nom d'Akhnaton, la quatrième année de son règne. Akhénaton est le fils d’Amenhotep III qui avait épousé une femme d’origine et de religion étrangère, la reine Taï. Akhénaton, sans doute imbu des idées religieuses de sa mère, manifesta une grande horreur pour le culte d’Amon, et reporta ses hommages sur les divinités solaires, principalement sur le disque solaire. À l’époque, les Égyptiens croyaient en de nombreux dieux mais Aménophis, soutenu par sa femme, proclame le culte unique d’Aton, ce qui ne plaît pas au reste de la population. Quelques années plus tard, une épidémie de peste ravage le pays, tuant trois filles du couple royal. Néfertiti disparaît et l'énigme reste entière en ce qui concerne le reste de sa vie.
Dans «Néfertiti» d’André CHEDID, à travers l’instauration du monothéisme, c’est un idéal de liberté, de justice et de tolérance qui est mis en scène. En effet, la reine est protagoniste de l’Histoire, en y occupant une place centrale auprès du Pharaon. Sous Akhénaton (1360-1340 avant J-C), dans son monothéisme, le soleil n’était pas considéré comme créateur uniquement de la lumière et de la chaleur, mais aussi comme créateur du temps. Lumière et temps furent considérés comme des principes suffisant pour expliquer toute la phénoménologie de l’existence. Le monothéisme se manifeste par des interdits explicites : l’interdiction des images et l’adoration d’autres dieux, mais aussi par des destructions, en imposant une nouvelle cosmologie. Akhénaton, un Africain, est donc, pour la première fois de l’histoire de l’Humanité, l'inventeur du monothéisme. «On pourrait penser que le Tout-puissant s’est, pour un temps, révélé lui-même à l’Egypte. Akhénaton, le premier apôtre du vrai Dieu, est le premier être humain à comprendre correctement le sens de la divinité au cœur d’une époque de vaines superstitions» écrit Arthur WEIGALL dans «The Life and the Time of Akhnaton». Cette réforme, à travers le monothéisme, est une nouvelle croyance qui surpasse de beaucoup, le polythéisme rétrograde, à l’esprit étroit méprisant les autres populations vivant en Egypte et introduit probablement et pour la première fois le concept de la Raison, mais aussi l’immortalité de l’âme. Le monothéisme d’Akhénaton, «Ce sont les bases même du cheminement théologico-politique du monde occidental et oriental, voire du monde tout court, qui sont en cause, via le judaïsme, le christianisme et l'islam» écrit Alain ZIVIE. Akhénaton est la base d’un culte unique, en s’affranchissant des traditions polythéistes millénaires ; il proclame l'existence d’un monothéisme, dont le soleil était la manifestation tangible. «Akhénaton est le premier œil clairvoyant à discerner cette grande et suprême vérité qu’est la connaissance de Dieu, le premier prophète de l’histoire» écrit Henry BRESTED dans «histoire de l’Egypte depuis les temps reculés». Sous Akhénaton nait une nouvelle croyance monothéiste «qui surpasse de beaucoup le polythéisme confus du passé, dont elle fait table rase» écrit Adolphe ERMAN dans «la religion des Egyptiens». Akhénaton et Néfertiti imposèrent donc durant leur règne le culte monothéiste d'Aton, dieu solaire et universel. «C'est en Egypte que l'idée de l'immortalité de l'âme est apparue pour la première fois» dira Sigmund FREUD.
Par conséquent, Akhénaton est considéré comme un hérétique, réformateur ou despote éclairé, s’est insurgé contre le culte du Dieu Amon, symbolisé par le bélier, dont le nom signifie «occulte ou caché», incarnation de la bienfaisance, démiurge, le premier et le seigneur des autres dieux égyptiens, l’esprit générateur mettant en lumière les choses cachées. En effet, cette réforme religieuse d’Akhénaton vient entrer en conflit avec une religion millénaire et polythéiste, le culte voué à Amon «Le fonctionnaire le prie pour son avancement, l’opprimé met sa confiance en lui, car il est le ministre des pauvres, qui n’admet pas la corruption et n’influence pas les témoignages. L’homme prévoyant qui fait une promesse ajoute d’ordinaire «Si Amon me laisse la vie» écrit Adolphe ERMAN dans la «religion égyptienne». Aménophis IV, qui deviendra Akhénaton s’insurge contre ce polythéisme. Akhenaton «semble être le premier dans l'histoire universelle à avoir introduit dans la pensée religieuse une innovation que la tradition attribue à Moïse : la distinction entre le vrai et le faux» écrit Jan ASSMANN.  En effet, Akhénaton règne sur un pays prospère et stable. Aux guerres antérieures contre l’Asie, l’Egypte domine le monde par sa puissance et son rayonnement intellectuel. «Aussi vit-on se produire à ce moment un changement, dans ses mœurs et ses idées, bien plus considérables que ceux qui avaient survenir dans les siècles antérieurs. L’horizon du peuple s’était étendu, et la dissolution du vieil esprit étroit et immobile devait commencer son œuvre» écrit Adolphe ERMAN. Le Pharaon, influencé par la proximité avec les Juifs, les Nubiens, les Syriens et les Babyloniens, devient plus humain, pour un Etat plus moderne. Aussi, Akhénaton se tourna vers le Dieu-Soleil, Râ Har-Achte, et éleva des temples pour lui à Thèbes, délaissant ainsi Amon, un culte méprisant les autres populations considérées comme barbares. Il voulait doter l’Egypte d’un Dieu plus universel et plus humain, fédérateur de la diversité de ses composantes ethniques. «Désormais, le nouveau Soleil n’était plus la haute divinité, il était l’unique divinité» écrit Adolphe ERMAN.
Akhénaton et Néfertiti ont également une extraordinaire révolution esthétique, dans le domaine des arts et des lettres, se poursuivant encore de nos jours par une exploitation commerciale de leur image. En effet, pour promouvoir leur croyance et afficher leur foi nouvelle monothéiste, Akhénaton et Néfertiti bousculèrent les canons artistiques anciens et fondèrent une nouvelle capitale, Amarna dont l'urbanisme est conçu au service du dieu privilégié et aux intellectuels. Ils sont donc les protecteurs des arts et des lettres.
«Sans l'Egypte, il n'y aurait pas de Bible», affirme Thomas ROMER, professeur de Bible hébraïque à l'université de Lausanne. Le pays des pharaons est le lieu où Israël se forme en tant que peuple et où se noue sa relation avec Dieu. Sous la conduite de Moïse, les Hébreux vont quitter ce pays où ils étaient si bien intégrés, au point d'apparaître menaçants. Après avoir été au service du pharaon, ils seront les serviteurs de Yahvé. L'Exode est le mythe fondateur par excellence. Pourquoi Osarsiph alias Moïse aurait-il adopté le monothéisme égyptien, alors qu'il était supposé haïr ses oppresseurs ?
C’est Sigmund FREUD (1856-1939), disciple d'Akhénaton, dans son livre «l’homme Moïse et la religion monothéiste» qui fait autorité en la matière. En effet, Moïse, le libérateur du peuple juif, un égyptien donc un Africain, a transmis à tous les Hébreux le culte de la religion monothéiste ainsi que l’immortalité de l’âme, hérités d’Akhénaton et Néfertiti. «Déposséder un peuple de l'homme qu'il célèbre comme le plus grand de ses fils est une tâche sans agrément et qu'on n'accomplit pas d'un cœur léger. Toutefois aucune considération ne saurait m'induire à négliger la vérité au nom d'un prétendu intérêt national. Moïse, l'homme qui fut pour le peuple juif un libérateur et qui lui donna ses lois et sa religion, appartient à une époque si lointaine qu'on se demande tout de suite s'il doit réellement être considéré comme un personnage historique ou s'il n'est qu'une figure de légende. la plupart des historiens s'accordent à penser que Moïse a réellement vécu et que l'Exode d'Égypte, auquel son nom reste attaché, a vraiment eu lieu. Moïse descend de lévites juifs. Au contraire, la seconde famille, celle qui devrait être modeste, et qui recueille l'enfant, se trouve remplacée par la maison royale d'Égypte ; la princesse élève l'enfant comme  s'il était réellement son fils» écrit Sigmund FREUD. Un autre auteur insiste également sur l’origine africaine du nom de Moïse ««Il est important de faire remarquer que son nom de «Moïse» était égyptien. Le mot égyptien «Mose» signifiait «enfant» écrit James Henry BREASTED (1865-1935) dans son «histoire de l’Egypte». Pour Sigmund FREUD, la paternité du monothéisme, tel que sanctifié par le peuple juif vient d’Akhénaton, «Si l'on veut rendre justice au souverain (Akhénaton), il convient de ne pas le considérer seulement comme le partisan et le protecteur d'une religion d'Aton qui existait déjà avant lui. Son action fut bien plus efficace. Il ajouta à la doctrine d'un dieu universel quelque chose qui en fit le monothéisme, à savoir son caractère exclusif. Dans l'un de ses hymnes, il est dit clairement : «Oh toi! Dieu unique à côté de qui il n'en est point d'autre» écrit Sigmund FREUD. Cependant, la religion des Juifs, telle qu’importée d’Egypte n’a été fixée que 800 ans plus tard. «Les similitudes aussi bien que les divergences entre les deux religions sont aisément discernables. Toutes deux sont des formes d'un rigoureux monothéisme. Le monothéisme juif est, sur certains points, plus rigide encore que l'égyptien, par exemple quand il interdit toute représentation plastique. la religion juive ignorait l'au-delà et l'existence après la mort, croyance qui n'est cependant pas incompatible avec le monothéisme le plus strict. Cet étonnement se dissipe si nous passons de la religion juive à celle d'Aton et si nous admettons que cette négation de la vie future est empruntée à la religion d'Ilhnaton. Pour ce dernier, rejeter l'idée d'un au-delà était devenu une nécessité dans sa lutte contre la religion populaire où le dieu des morts, Osiris, jouait un rôle plus grand peut-être que n'importe quel autre dieu des régions supérieures. La concordance, sur ce point important, des religions juives et d'Aton constitue un premier argument sérieux en faveur de notre thèse. Moïse n'a pas seulement donné aux Juifs une nouvelle religion : il a aussi, c'est certain, institué la pratique de la circoncision. Doué d'une nature énergique, Moïse conçut le plan de fonder un nouvel empire auquel il donnerait la religion dédaignée par l'Égypte» écrit Sigmund FREUD.
Par conséquent, et cela a été pendant longtemps soigneusement occulté, le monothéisme des grandes religions a bien ses sources en Egypte, donc en Afrique, berceau de l’Humanité. «Seule face à la mort, comme toujours, elle (Néfertiti) lutta» écrit Christian JACQ. Akhénaton, à travers son monothéisme, a déclenché la colère des conservateurs, notamment le clergé d’Amon, excitant sournoisement la colère du peuple, et la révolte gronde de partout. En effet, sous Akhénaton, les temples d’Amon furent fermés, les cultes abolis, les images détruites, les noms effacés. Partout dans l'empire, les temples d’Amon furent fermés et leurs biens confisqués, les cultes interdits et les trésors ecclésiastiques saisis. Le monarque, dans son zèle, alla jusqu'à faire rechercher les inscriptions des monuments anciens pour que le mot «Dieu» y fût effacé chaque fois qu'il y était au pluriel. Après 17 ans de règne, et à la mort d’Akhénaton, le clergé d'Amon s'empare de Thèbes ou Ouaset, ville antique en haute Egypte, appuyé par les généraux mécontents de voir le vaste empire s'effondrer. «La mort du roi fut suivie des courts règnes de quelques grands de la cour qui se crurent obligés de faire la paix avec Amon et de revenir Thèbes. Le triomphe de l’ancienne religion fut complet, les monuments et les édifices de l’hérétique furent anéantis» écrit Adolphe ERMAN.
Le mystère reste entier, sur les circonstances de la mort de Néfertiti, disparue vers l’âge de 30 ans. Un cas de «Cold Case», comme on le dirait de nos jours. Jadis femme puissante et vénérée de tous, Néfertiti a disparu, sans laisser de traces. La reine s’est évanouie comme si elle n'avait jamais existé. Aucun document rapporte les circonstances de sa mort, aucun monument ne commémore sa disparition.  On est en réduit à des conjectures. A-t-elle été victime de la peste ? A-t-elle été assassinée dans le cadre d’un complot ou d’une vengeance ? Mystère. Est-elle morte en couche ? A-t-elle était évincée par une rivale ou continué de régner après la mort de son mari ?
Après la disparition de Néfertiti, sa fille Mérytaton aurait commencé à endosser le rôle de grande épouse royale dans les cérémonies officielles vers 1336 av. J.-C. Le visage de cette dernière a même remplacé celui de sa mère sur les représentations au sein de l’empire. Aucune information n’a été communiquée sur ce qui était advenu de Néfertiti.
On a une version, plausible, de cette fin de règne d’Akhénaton et de Néfertiti : «Se voyant acculé de toutes parts, comprenant qu'il a définitivement perdu la bataille de son Dieu, Akhnaton dépose la couronne. Le monde de Néfertiti s'écroule. Elle entre en lutte contre ce qu'elle appelle la «lâcheté» de son époux... et c'est la disgrâce. Elle se retire avec ses filles, son demi-frère le petit Toutankhamon et ses partisans, dans son palais au septentrion de la ville» écrit Raphaël GIVELON dans «Akhénaton et Moïse». Ce n'est qu'à la mort de son époux, un an plus tard, que Néfertiti comprend que chacun de ses actes a été un acte d'amour et de foi en elle. Cependant, le général Harembad, décidé à sauver l'Égypte d'une guerre des partis, fait assassiner Néfertiti. En 1350, l’ordre est rétabli, la glorieuse XVIIIème dynastie éteinte et, dans le même temps, ses conquêtes en Nubie et en Asie se trouvèrent perdues. Durant ce triste interrègne, les vieilles religions égyptiennes furent rétablies et la religion d'Aton fut abandonnée, la ville d’El Amarna détruite et pillée et le souvenir d’Akhénaton et Néfertiti, honni comme celui de criminels.
En effet, Toutankhaton montera sur le trône de Thèbes, sous le nom de Toutankhamon (1345-1327 avant J-C) et Armana, la capitale du Dieu Soleil, sera abandonnée aux sables. Cette ville, construite vers 1360 avant Jésus-Christ, ne sera redécouverte que plus de 3500 ans après, à la suite de fouilles archéologiques de savants allemands et anglais, entre 1849 et 1859 par Karl Richard LEPSIUS (1810-1884), entre 1891 et 1908 par William Flinders PETRIE (1853-1942) et Norman de GARIS DAVIES (1865-1941), de 1907 à 1914, autour de l’atelier de Thoutmosis, sculpteur officiel d’Akhénaton, avec la découverte du buste de Néfertiti, par Ludwig BORCHARDT (1863-1938).
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«Néfertiti (1370-1334, avant JC), reine égyptienne, un idéal universel féminin» par Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/
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