10 mai 2021
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Bob MARLEY (1945-1981) : un rebelle lumineux, symbole universel de la conscience noire et défenseur des opprimés. 40 ans après sa mort, nous lui exprimons notre gratitude et reconnaissance.
Bob MARLEY disparaissait il y a de cela 40 ans, à l’âge de 36 ans. Dans l’ivresse de la victoire de François MITTERRAND qu’on avait fêtée très tard, à la Place de la Bastille, à Paris 12ème, jusqu’à ce qu’un orage nous en chasse, le réveil du lundi 11 mai 1981 a été dur. On ne s’était pas rendu compte d’une immense perte de cet artiste hors norme, qu’était Bob MARLEY. Un concert est organisé la semaine qui suit, au centre culturel Georges Pompidou, à Beaubourg, dans le centre de Paris. Là on s’est rattrapé, sans fumer un joint.
Musicien rebelle et voix des peuples vaincus, Bob MARLEY, à travers son art, dénonce avec vigueur, la souffrance du peuple noir ; il chante le besoin de changer le système. Habité par un espoir et une espérance, il prouve aussi, par sa réussite, qu’il est possible de sortir du ghetto, sans renier ses origines : «Armé de sa voix particulière d’une guitare, d’un groupe et d’excellentes choristes, le rebelle rastafari de la Soul était un homme en mission, défiant les «ismes» et les «schismes», des puissants dans son combat contre la spiritualité du mal, du haut comme du bas. Il nous a légués ses chansons accrocheuses et dansantes, partageant sa défiance, sa rébellion, l’amour et l’espoir qui continue de se propager dans le monde» écrit, en 2018, Linton Kwesi JOHNSON, dans sa préface de «l’histoire orale de Bob Marley». Lorsque Frederick Nathaniel Toots HIBBERT (né le 8 décembre 1942) donne son nom au Reggae en 1968, une musique portant la mémoire et la culture de la Jamaïque depuis cinq siècles, il est loin de s’imaginer l’explosion universelle que lui donnera ce rebelle lumineux qu’est Bob MARLEY. Le mot «Reggae» apparu lors de la visite de Haïlé Sélassié en Jamaïque, serait dérivé de «Regeh» désignant les gens pauvres dans le patois du pays. On dit aussi que Reggae viendrait du mot «Streggae», une expression du langage populaire signifiant des mœurs relâchées. Ce mot, pour Hélène LEE est un jeu pour les enfants. «Etonnante origine pour le nom d’un mouvement musical qui a touché tous les continents, en l’espace d’un quart de siècle, s’implantant durablement comme symbole de lutte chez les jeunes déshérités» écrit François BENSIGNOR. En effet, Bob MARLEY est décrit comme «tantôt taciturne, tantôt jovial, volubile et spirituel, un lion qui dort, capable de rage violente, un faiseur de paix, un homme à femmes d’une prodigieuse générosité» écrit, en 2018, Linton Kwesi JOHNSON. Ce qui caractérise avant tout Bob MARLEY, c’est le sérieux et le professionnalisme quand il s’agit de son art. Rigoureux et perfectionniste, il reste fortement concentré sur ses objectifs, et se donne tous les moyens pour les atteindre : «La vie est une longue route jalonnée de panneaux indicateurs, alors tu sais, quand tu traces ta route, t’as pas besoin de te poser des tonnes de questions. Evite la haine, la jalousie, la méchanceté. Ne dissimule pas tes pensées. Fais en sorte que ta vision du monde devienne réalité. Réveilles-toi, et vis !» dit Bob MARLEY. En effet, l’histoire de Bob MARLEY ne peut que nous émouvoir. Enfant illégitime et abandonné, relégué dans les bas-fonds, Bob MARLEY a connu les privations, la férocité de la lutte pour la survie, les épreuves, la souffrance, et il a vaincu toutes ces adversités, et il en sorti grandi. En effet, Bob MARLEY est la première star noire, de dimension planétaire, et toujours adulée, son génie musical témoignant de ses qualités d'homme de paix et de justice, de défenseur des opprimés, de héraut anticolonialiste, et plus particulièrement du continent noir. Fervent rastafari, c'est-à-dire adepte du courant chrétien considérant l'empereur éthiopien Haïlé SELASSIE comme le nouveau Messie, sa musique proche du dérivé du Rythm and Blues et de la Soul américaine, a une dimension sociale, spirituelle, messianique et politique. Il succombe d’un cancer le 11 mai 1981, à Miami, en Floride, aux Etats-Unis.
Robert Nesta MARLEY, dit Bob MARLEY, est né le 6 février 1945 à Nine Miles (sa maison natale est devenue un musée), un hameau situé près de Sainte Ann, en Jamaïque, chez son grand-père maternel, Omeriah MALCOLM (1880-1964), et il y reste jusqu’à 6 ans. Son père, Norval Sinclair MARLEY, (1885-1955), issu d’un couple d’une Britannique et d’une métisse, était un ingénieur en ferrociment ; ce n’était pas un officier de la Marine anglaise, contrairement à ce qui est véhiculé. Norval MARLEY, un homme impétueux, agité et errant, a beaucoup voyagé (Cuba, Royaume-Uni, Nigeria et Afrique du Sud). Il supervisait la subdivision des terres rurales, pour la construction de logements en faveur des vétérans de guerres, à la Paroisse de Saint Ann, à Nine Miles ; c’est là où il a rencontré Cedella BOOKER épouse MARLEY dite Ciddy (1926-2008), qui n’avait que 18 ans. La mère de Bob, était une jamaïcaine, descendante d’esclaves du venus du Ghana, du peuple Ashanti, des hommes rebelles et durs à dompter et qui n’éprouvaient aucune peur, même lorsque leur maître les marquait au fer rouge. Norval MARLEY finit, après hésitation, par accepter le mariage, le 9 juin 1944. Son père, un faible, alcoolique, brisé et malade, décédera en 1955. Adolescent, le jeune Bob s'installe en 1957, avec sa mère à Trench Town, un ghetto très dur, violent, pauvre, sans électricité, ni eau courante, à l’ouest de Kingston : : «Trench Town avait le jour des airs de ville bombardée avec ses braques de guingois, sa terre écorchée et ses restes de végétation tropicale. La nuit, éclairée ici et là par la lumière vacillante d’une lampe à huile à la fenêtre d’une bicoque, la ressemblance avec un champ de bataille hérissé de zinc, de béton et d’ordure, était encore plus frappante» écrit Rita MARLEY. A Trench Town, dans les années 60, un quartier pour «délaissés», reconstruit après l'ouragan de 1951, des délinquants vivent aux côtés de Rastafaris. Ces marginaux écoutent les musiques de Ray CHARLES (1930-2004) et Curtis MAYFIELD (1942-1999). Ni Blanc, ni Noir, la tendre enfance Bob est remplie de négligence, d’ostracisme et de préjugés : «Bob était un enfant sauvage. Il devait se débrouiller pour trouver quelques plantes pour le déjeuner et dénicher lui-même à manger. Bob était un enfant qui n’obtenait pas tout ce qu’il souhaitait. Il n’avait pas droit à ce que tout les autres enfants avaient» dit Bunny WAILER. La mère de Bob MARLEY, a vécu pendant un certain temps à Kingston avec Thaddeus LIVINGSTON, dit Toddy, le père de Bunny WAILER ; ils ont eu une fille née en 1964, Pearl LIVINSTON.
A Trench Town, pour les gens honnêtes la musique ou le sport sont les seuls moyens de s’en sortir. Bob MARLEY, au tout début de sa carrière, est un joueur de «Rock Steady» et de «Ska», mais il peine à se faire connaître par le public. Il va changer d’orientation musicale pour un style plus lent et chaloupé : le Reggae qui est la musique de sa Jamaïque natale, et qu’il va faire découvrir au monde entier. En effet, jeune musicien, avec Bunny, ils s’essaient sur des cantiques et des chants d’église ; ce qui préfigure le groupe des Wailers. En 1959, il gagne une livre sterling à un concours de chant public au Queen’s Theatre. Apprécié par le public du ghetto, dont ils sont issus, exploités par les rares producteurs locaux, Bob MARLEY et son groupe ont du mal à s’en sortir. En 1962, alors que le jeune Robert est en apprentissage, pour devenir soudeur, il se blesse à l’œil. Pendant sa convalescence à la suite de cet accident, il enregistre son premier disque ; le Ska, un rythme issu du «Suffle» du Rythm and Blues et du Jazz, vient de naître. Cette musique est aussi le symbole de l’indépendance de son pays, obtenue le 6 août 1962. Bob rencontre brièvement Jimi CLIFF, mais ils vont très vite se séparer. Il sort deux 45 tours «Judge Not», «One Cup of Coffee» et «Terror», un morceau évoquant la violence endémique et meurtrière dans son ghetto de Trench Town.
Dès le départ, issu d’un milieu défavorisé, Bob MARLEY est toujours resté solidaire avec ceux qui souffrent, et les thèmes de sa musique sont la spiritualité, l’amour, ainsi que la lutte sociale pour la justice et la fraternité. Les amis d’enfance de Bob deviendront ses compagnons en musique. Trench Town marque de façon indélébile les affects, la solidarité avec les gens démunis et imprègne sa musique d’un sentiment de révolte et de rédemption. Par conséquent, la force de la musique de Bob MARLEY vient de l'expérience très particulière de Trench Town. Des assassinats par centaines, une population terrorisée, la vie devenue impossible : la situation se dégrade inéluctablement, ainsi que les séquelles du colonialisme, de la guerre froide, et un système complexe impliquant des narcotrafiquants colombiens, la CIA et certains hommes politiques influents et corrompus. Bob fonde en 1963 «The Wailers», Robert Nesta MARLEY et Bunny WAILER sont rejoints par Winston HUBERT McINTOSH, alias Peter TOSH (1963-1987), qui possède une vraie guitare et leur apprend à jouer. Bob réalise, avec cette bande, plusieurs tubes dont «Simmer down» qui se classe numéro 1 en Jamaïque, mais le groupe finit par se séparer. Le 11 septembre 1987, Peter TOSH est assassiné par balles à son domicile lors d'un règlement de comptes, dans des circonstances mystérieuses, alors qu'il allait prendre le contrôle d'une radio en Jamaïque. Bob MARLEY crée à la fin de l’année 1966 son label de production «Wailing in Soul» et avec ses revenus, il publie désormais les disques de son groupe. Cette initiative n’est pas du goût des grosses firmes musicales, Bob MARLEY est un excellent artiste, mais ce n’est pas un bon manager. En janvier 1967, Bob MARLEY fait la rencontre de Johnny NASH et de son manager Danny SIMMS ; ils prennent sous contrat MARLEY et le font enregistrer dans les studios Atlantic, à New York, aux Etats-Unis. C’est avec l’album «Rastaman Vibration», sorti en avril 1976, que Bob MARLEY commencera à se faire connaître aux Etats-Unis, où habite alors sa mère. Il enregistre entre 1963 et 1980, un centaine de tubes planétaires, comme «Cry To Me», «One Love», «Natty Dread», «Exodus», «Kaya», «Survival», «Uprising». Le 10 février 1966, il se marie avec Alpharita Consticia ANDERSON, d’origine cubaine dite «Rita». Après un bref séjour aux Etats-Unis, il fonde sa marque de disques, «The Wailers» (Les geignards). Persévérant, Bob MARLEY finit par signer un contrat avec «Island Records», dont le fondateur est Chris BLACKWELL.
Le génie et le sens de l’histoire de Bob MARLEY sont basés sur «sa capacité à projeter des choses personnelles dans une dimension politique, le privé dans le public et l’anecdotique dans l’universel» écrit, en 2018, Linton Kwesi JOHNSON, dans sa préface de «l’histoire orale de Bob Marley». Bob MARLEY chante l’amour, la rédemption, la dignité et la liberté des peuples africains, mais aussi l’unité et la cohésion de la Jamaïque. Bob MARLEY adopte la «Positive Vibration» : «La grandeur d’un homme ne se mesure pas à la richesse qu’il acquiert, mais à son intégrité et à sa capacité à inspirer, positivement, les gens autour de lui» dit-il. Ainsi, le 22 avril 1978, Bob MARLEY, emblème de la Jamaïque, donne le 22 avril 1978, un concert historique, le «One Love Peace Concert» à Kingston, et fait monter sur scène les deux rivaux politiques Michael MANLEY (1924-1997), ancien premier ministre et Edward SEAGA (1930-2019), chef du Labour Party, symboles d’un pays encore très divisé. Pourtant auparavant, le 3 décembre 1976, alors que Bob MARLEY est dans sa cuisine, sept hommes armés entrent dans la propriété, et tirent sur toutes les personnes présentes dans la pièce, avant de s’enfuir. En effet, la tentative d'assassinat de MARLEY est indissociable du climat politique extrêmement tendu de l'île. Car depuis que le socialiste Michael MANLEY (premier ministre de 1972 à 1980) y ayant été élu chef du gouvernement, les Etats-Unis terrifiés à l’idée que la Jamaïque devienne un pays communiste, comme Cuba, ont mené une campagne de déstabilisation, en armant les opposants de Michael MANLEY ; ce qui a plongé la Jamaïque dans le chaos et la violence.
Les Américains considèrent Bob MARLEY, en raison de ses chansons révolutionnaires, comme un élément «subversif». Pourfendeur de la Babylone capitaliste et occidentale, dans sa révolte pour la justice et l'égalité Bob MARLEY a puisé, l’inspiration de son art, dans l'histoire de la Jamaïque, de la musique noire américaine et caribéenne ainsi que le mouvement panafricain. En fait, loin de prêcher la violence ou la haine, Bob MARLEY incarne à la fois la rébellion pacifique par la non-violence pour les déshérités. Les seules armes de Bob MARLEY sont son art et son charisme : «la musique peut rendre les hommes meilleurs et libres» disait-il. La fierté noire et le retour aux racines africaines ont constitué son premier message. Il voulait toucher ainsi une diaspora noire à travers le monde : «Ne conquiers pas le monde si tu dois y perdre ton âme car la sagesse vaut mieux que l'or et l'argent» disait-il.
La musique reggae de Bob MARLEY, étroitement liée au mouvement Rasta, est conçue comme un remède à la marginalisation et une affirmation de soi. Il portait en lui l’Afrique, en sa qualité de messager des exclus et des opprimés. En effet, le reggae a donné au mouvement Rasta une tribune unique, en lui permettant de pénétrer dans les circuits de diffusion de masse, donc de sortir du ghetto. Si Bob MARLEY brille encore de mille feux dans le monde du reggae, c’est que le Rastafarisme, dans l’ordre du sacré, de l’hédonisme et de la fraternité, par son idéologie mobilisatrice (authenticité africaine, négritude, imaginaire postcolonial), a aussi offert, en sens inverse, aux amateurs de reggae, un sentiment d’appartenance et de soutien dans les situations difficiles, violentes ou répressives : «Chaque fois que j'entends le craquement d'un fouet, mon sang est glacé. Je me souviens sur le bateau négrier, comment ils brutalisent les âmes mêmes. Aujourd'hui, ils disent que nous sommes libres, seulement pour être enchaîné dans la pauvreté. Conducteur d'esclaves, la table est à tour de rôle, vous tous ; Prenez feu : vous pouvez donc vous brûler maintenant» chante Bob MARLEY dans «Slave Driver», un extrait de l’album «Catch a Fire» d’octobre 1972, s’adressant ainsi aux détenteurs du pouvoir, considérés comme esclavagistes. La mémoire de l’esclavage est vécue au présent et elle ne peut être évoquée qu’au son du fouet : «Avec la grâce du bon Dieu, j’ai son indulgence, et je dis «Vieux négrier, le temps te rattrape !». Par conséquent, l’homme qui chante le reggae, devient un rasta et doit regarder du côté de l’Afrique, la souffrance, l’indignation, la résistance, la fierté et l’authenticité étant associées à la Négritude. En 1966, Bob MARLEY devient un adepte du mouvement Rasta, une religion de la dissonance contre l’esprit esclavagiste et colonialiste, prônant la paix, l’amour et l’unité, et vénérant Haïlé Sélassié Ier (1892-1975), empereur d’Ethiopie, considéré comme la réincarnation du Christ. Son gourou rastafari est Mortimo PLANNO (1929-2006), d’origine cubaine, fondateur du «Rastafari Movement Association» ; il est auteur d’une étude sérieuse sur les Rastas ; c’est lui qui accueilli Haïlé Sélassié en 1966, MARLEY étant en voyage aux Etats-Unis. Mortimo PLANNO est l’instigateur du «One Love Peace Concert» de 1978. Bob MARLEY fait pousser des dreadlocks et fume de façon immodérée la marijuana, «cette drogue sacrée qui permet de communiquer avec Dieu». Pratiquant le football, Bob MARLEY adopte un régime alimentaire sain et prend soin du corps «que lui a donné le Créateur».
Bob MARLEY commençait souvent ses concerts en invoquant Haïlé Sélassié 1er : «Salutations au nom de Sa Majesté impériale Hailé Sélassié I, Jah Rastafari, qui vit et règne éternellement, toujours plein de foi, toujours sûr. Ils disent que l'expérience amène la sagesse, mais il y a une mystique naturelle qui flotte dans l'air ?» disait-il. Dans une démarche quasi mystique, il a élevé l’empereur éthiopien, Hailé Sélassié au rang de divinité, un «Jah». Spirituel et mystique, humaniste et pacifiste, Bob MARLEY, en rasta, fait du discours du Négus, une arme de lutte pour la justice : «Tant que la philosophie qui tient une race pour supérieure et l’autre inférieure ne sera pas définitivement discréditée et abandonnée, il y aura la guerre» dit Haïlé Sélassié. Il adopte un discours antiraciste ferme «La couleur de la peau n’a pas plus d’importance que celle des yeux, je ne pense pas que la couleur soit une chose primordiale ; ce qui est important, c’est ce que l’homme a dans la tête, et c’est ça la réalité» proclame Bob MARLEY. En effet, Bob MARLEY s’inspirera des idées de Haïlé Sélassié dans l’une de ses chansons les plus emblématiques, «War» : «Outre le Royaume du Seigneur, il n’est pas sur cette terre une nation qui est supérieure à une autre. S’il arrive qu’un gouvernement fort estime qu’il peut impunément détruire un peuple faible, alors que l’heure sonne pour que les gens faibles de faire appel à la Société des Nations pour rendre son jugement en toute liberté. Dieu et l’histoire se souviendront de votre jugement» avait dit le Négus dans son discours du 30 juin 1936, à la SDN, à Genève. «Tant que les ignobles et malheureux régimes politiques qui tiennent nos frères en Angola, au Mozambique et en Afrique du Sud dans un esclavage inhumain n’auront pas été renversés et détruits, il y aura la guerre. Partout c’est la guerre» chante Bob MARLEY dans «War». Si l’Apartheid sévit toujours en Afrique du Sud, le contexte politique a changé par rapport à 1963. Le Mozambique et l’Angola ne sont plus sous la coupe du régime dictatorial portugais de Salazar. Ils viennent tout juste d’acquérir leur indépendance à quelques mois d’intervalle mais des conflits intérieurs y font rage : «Guerre à l’ouest, guerre à l’est, guerre au nord, guerre au sud. Partout c’est la guerre» chante Bob MARLEY dans «War» qui se veut le reflet de toutes ces tensions, locales comme internationales. La chanson «War» est devenue un hymne intemporel antiraciste, une ode à la paix et le titre symbole des combats contre toutes les oppressions. «Au lieu de se démoder, le reggae, quadragénaire, affiche une santé insolente. En le créant, la Jamaïque a chamboulé les rythmes de la musique et imposé une vision singulière du monde contemporain. Le reggae est très sexy, mystérieux et prenant, parce qu'il a inversé l'ordre établi, les temps faibles sont devenus forts, enflés par des basses exagérées, et troublés par les coups assénés sur le troisième temps, le «one drop» écrit Véronique MORTAIGNE.
S’inspirant de Marcus GARVEY (1887-1940), Bob MARLEY chante le retour à terre des ancêtres, l’apologie et la fierté de l’homme noir : «aucune sécurité, aucun succès ne viendra à l’homme noir, tant qu’il sera une minorité dans la communauté particulière où il pourrait devenir industriellement et commercialement fort» disait Marcus GARVEY. En 1977, l’artiste dans son album «Exodus» fait un clin d’œil à Marcus GARVEY, en évoquant un double exode : celui des Wailers à Londres, et le retour des anciens esclaves en Afrique : «Ouvre tes yeux et médite au fond de toi : es-tu satisfait de la vie que tu mènes ? Nous savons parfaitement où nous allons. Nous quittons Babylone et nous allons vers la terre de nos Ancêtres», chante-t-il dans «Exodus».
La musique de Bob MARLEY est déclamatoire, comme les écrits de Frantz FANON (1925-1961) et d’Aimé CESAIRE (1913-2008) ; elle est ponctuée de slogans, de mots d’ordre, d’imprécations, d’interrogations et soutenues par un rythme invitant à l’action. Exprimant à l’origine, la protestation de son peuple bafoué par des siècles d’esclavage et de colonialisme, Bob MARLEY incarne une révolte contre un oppresseur, fruit d’une imposture capitaliste, corrompue, raciste et hypocrite. Il prône l’égalité réelle : «Dieu a créé les gens en technicolor. Dieu n'a jamais fait de différence entre un noir, un blanc, un bleu, un vert ou un rose» disait-il.
En fait, Bob MARLEY, Rastafarian humaniste, et faux dur contestataire, a un cœur tendre. Dans sa philosophie «Combat le diable avec cette chose que l'on appelle l'amour» disait-il. Aussi, Bob MARLEY a chanté l’amour, de façon langoureuse, avec une grande passion : «Non, femme ne pleure pas. Je me rappelle du temps où nous nous asseyions dans la cour de Trenchtown. Nous regardions les hypocrites qui voulaient se joindre aux gens biens. Dans ce futur prometteur, vous ne pouvez pas oublier votre passé. Alors essuyez vos larmes !», chante-t-il dans «No Woman No Cry». C’est une chanson live, datée de 1975, évoquant la jeunesse de Bob MARLEY à Trench Town et envisageant un avenir radieux avec sa femme, Rita. «Un amour, un cœur, réunissons-nous et sentons nous bien. Laisse les dire leurs sales remarques. Il y a une question que j’aimerais vraiment te poser «y’a-t-il une place pour le pêcheur, sans espoir, qui a blessé l’Humanité, juste pour sauver sa peau ? Crois-moi, un amour, un cœur, unissons-nous et sentons-nous bien, comme ça l’était au commencement. Je plaide pour toute l’humanité», chante-t-il dans «One Love». Inspiré de «Get Ready» de Curtis MAYFIELD, «One Love» est un plaidoyer, pour les Rastas d’un monde compassion, d’unité et de coopération. Même sur le thème de l’amour, Bob MARLEY a su créer des chansons rapides et dansantes : «Pourrais-tu être aimé et être aimé ? Ne les laisse pas te berner Ou même essayez de t’endoctriner ! Oh non ! Nous avons notre propre esprit Alors allez en enfer si ce que vous pensez n'est pas juste! L'amour ne nous laisserait jamais seuls des ténèbres doit apparaître la lumière. La route de la vie est si pleine d’embûches, et il se peut que tu trébuches. Aussi lorsque tu montres du doigt une personne, quelqu’un d’autre est en train de te juger. Aimez votre frère!» chante-t-il dans «Could you be Loved».
Chanteur pour la liberté, en vue d’échapper au joug des forces du Chaos. «Get up, Stand up !» est une puissante chanson contre le racisme et l’oppression invitant les opprimés à se lever et se battre pour leurs droits, sur terre et non pour un paradis hypothétique. «Lève-toi, debout. Lève-toi pour tes droits ! Prêtre ne me dit pas que le paradis est en dessous de la terre. Je sais que tu ne sais pas ; ce que vaut réellement la vie, c'est bien plus que de l'or. Une partie de l'histoire n'a jamais été racontée. Maintenant que tu vois la lumière. N'abandonne pas le combat !» chante Bob MARLEY. Dans cette lutte, pour son succès, l’artiste en appelle à une élévation du niveau de conscience des opprimés ; il faudrait s’émanciper de l’esclavage mental et secouer les chaînes de l’oppression : «Ne voudrais tu pas m'aider à chanter ces chansons de liberté ? Parce que tout ce que j'ai c'est des chansons de rédemption. Emancipez-vous de l'esclavage mental ; personne d'autres que nous-mêmes ne peut libérer nos esprits. N'ayons pas peur pour l'énergie atomique ; car personne ne peut arrêter le temps Combien de temps encore tueront-ils nos prophètes ? Pendant que nous nous tenons à part et regardons. Certains fatalistes disent que ça va passer» chante-t-il dans «Redemption Song» un extrait de l’album «Uprising» datant de 1980.
Révolté contre une autorité injuste et arbitraire des dominants, Bob MARLEY a, de façon symbolique, tué le Shérif, un symbole de l’ordre moral détestant les Rastas ; c’est donc une façon de flétrir les esprits étriqués qui n’apprécient pas tout ce qui est différent : «J’ai tué le Shérif, mais je n’ai pas tiré sur son adjoint. Tout autour de ma ville natale, ils essayent de me tuer et veulent me rendre coupable. J’ai tué le Shérif, mais je jure que j’étais en légitime défense» chante-t-il dans «I Shot the Sherif». Bob MARLEY en appelle au soulèvement des dominés : «Quelqu’un devra payer, pour le sang innocent qu’ils versent chaque jour» chante-t-il dans «We and them».
Bob MARLEY était fortement attaché à la lutte pour l’indépendance des pays africains, et contre le régime de l’Apartheid. Ainsi, le 17 avril 1980, Bob MARLEY avait donné un concert historique au stade d'Harare, la capitale du Zimbabwe qui fêtait ce jour-là son indépendance : «Chaque homme a le droit de décider de son propre destin, et dans ce jugement, il n'y a pas de parti pris. Alors ensemble, on va mener ce petit combat, parce que c'est la seule façon de surmonter nos difficultés. On va se battre pour nos droits. Les Africains se libèrent, au Zimbabwe» chante-t-il dans «Zimbabwe». Il fera un concert en 1980, à l’invitation de Pascaline BONGO, fille d’Omar BONGO. Après un passage au Kenya, il découvre l’Ethiopie ravagée par la guerre. Il sera particulièrement choqué en découvrant que Haïlé Sélassié, mort en disgrâce en 1975, a été inhumé dans une tombe anonyme. Apôtre du Panafricanisme, Bob MARLEY exprime son souhait de voir le continent s’unir, en référence à un slogan de Kwame N’KRUMAH (1909-1972). En 1978, prônant le retour des Caribéens en Afrique, il s’y rend pour la première fois cette même année. Aussi, Bob MARLEY exhorte une large unité africaine : «L'Afrique s'unit, parce que nous quittons Babylone. Et nous allons au pays de nos ancêtres. Comme c’est doux et agréable. Devant Dieu et l'homme, oui, pour voir l'unification de tous les Africains, oui. Unissez-vous au profit (l'Afrique unie) de votre peuple, de vos enfants !», chante-t-il «Africa Unite».
En mai 1977, une blessure au gros orteil, subie en jouant au football, se rouvre lors d'un match amical à l'hôtel Hilton de Paris. Le médecin lui suggère des analyses. Le diagnostic est réalisé à Londres : Bob MARLEY souffre d'un mélanome malin, un cancer de la peau. On lui prescrit une amputation urgente de l'orteil, mais un mélange de superstition de son entourage, la religion Rastafari interdisant toute amputation et de pression en pleine tournée européenne où il rencontre enfin son public contribuent à retarder l'opération. En 1980, après une perte de connaissance lors d'un jogging à New York, MARLEY passe un examen aux rayons X où l'on voit cinq tumeurs, trois au cerveau, une aux poumons et une à l'estomac. Il ne dit rien à son entourage et joue un dernier concert enregistré à Pittsburgh, le 23 septembre. MARLEY part ensuite pour une clinique de Bavière où il suit un traitement original avec un médecin allemand, qui prolonge sa vie au prix de dures souffrances. Le cancer se généralise. MARLEY souhaitait mourir en Jamaïque, mais décède à Miami le 11 mai 1981 où il était allé rendre une dernière visite à sa mère, trop faible pour faire le voyage en avion jusqu'à Kingston. Le corps de Bob MARLEY a été exposé sur le grand stade de la ville et plus de 60 000 personnes ont alors défilé devant la dépouille de l’artiste. Il fut enterré le jeudi 21 mai 1981, dans son village, Saint Anne on Nine Miles près de Kingston. La tombe de Bob MARLEY est située en haut d'une colline, près de la petite baraque de planches où il avait vécu quelques-uns des plus paisibles moments de sa vie après son mariage avec Rita.
Bob MARLEY a eu droit à des funérailles nationales, son éloge funèbre a été, cependant, prononcé par Edward SEAGA, le premier ministre de droite, récemment élu et qu’il détestait. Pour Edward SEAGA, Bob MARLEY était une «superstar du tiers-monde», sa musique un «réconfort pour l'opprimé», est une «protestation contre l'injustice». Edward SEAGA, premier ministre de Jamaïque de 1980 à 1989, l’avait décoré de l’ordre du mérite. Bob MARLEY incarne la Jamaïque, île turbulente des Caraïbes, un certain art de vivre et un renouveau musical ; il avait atteint un large public et cette popularité est toujours intacte. Son parcours est unique, il personnifie jusqu'à sa mort l'espoir en un monde nouveau et juste, fraternel et pacifique. La cérémonie funéraire est organisée par des prêtres orthodoxes éthiopiens. Bob MARLEY avait de nombreux enfants illégitimes, mais il a reconnu onze enfants dont une fille. Cinq d'entre eux ont pour mère Rita, sa fidèle épouse, mais les six autres sont de six femmes différentes : «La plus belle courbe sur le corps d'une femme est son sourire» disait-il. Bob MARLEY avait négligé d'organiser sa succession. Jusqu'à une décision de justice, en 1995, les conflits entre ses musiciens, ses producteurs et sa famille ont été très violents.
Quel héritage artistique de Bob MARLEY, à l’aube du XXIème siècle ?
Disparu trop tôt à 36 ans, cette étoile filante qu'est Bob MARLEY, à travers sa musique engagée et son mouvement rastafari, nous rappelle à chaque instant que «ceux qui s'emploient à rendre le monde encore plus mauvais ne sont jamais en vacances». Une vie courte, mais une vie héroïque, glorieuse : «Ne vis pas pour que ta présence se remarque, mais pour que ton absence se ressente» disait-il. Avec plus de 25 millions de disques vendus, dont 12 du «best-of Legend», sortis après sa mort, sans compter la multitude des droits dérivés, le patrimoine de Bob MARLEY est considérable. Jusqu'en 2010, le chanteur faisait partie du «Top Ten» des artistes décédés rapportant plus de 6 millions de dollars par an, selon le classement du magazine américain «Forbes». La permanence du phénomène Bob MARLEY s’explique par sa véritable révolution pacifique et d’amour, faisant surgir le sacré dans le profane et le politique dans le divertissement. Jean-Philippe de TONNAC nous dit dans la biographie dédiée à MARLEY «Et nous voilà descendu à quelques profondeurs au-dessous du niveau des mers où les bateaux négriers poursuivent inlassablement leur obsédante et obscène ritournelle».
Icône du Tiers-Monde, MARLEY a déployé, dans sa contribution artistique, une énergie rédemptrice qui ne cesse de susciter louange et administration de tous les parias de la terre. La vie frénétique de ce musicien, ses excès n’ont porté aucun préjudice à l’image de cette immense star : «Pourquoi prendre la vie au sérieux puisque de toute façon, on en sortira pas vivant ?» disait-il. En effet, Bob MARLEY, le Rasta, ne croit qu'à la vie, la mort étant une illusion. Par conséquent, le rastafarisme est une célébration de la vie. Bob MARLEY a des continuateurs de son art. Ainsi, Stevie WONDER, dans son album reggae, «Master Blaster», a rendu un hommage vibrant à Bob MARLEY. Bob MARLEY a trouvé de nombreux adeptes en Afrique, comme l’ivoirien Alpha BLONDY. Il nous invite à nous débarrasser de la mentalité esclavagiste et à nous libérer de toutes les déterminations dans lesquelles on veut nous enfermer. «Personne, sinon nous-mêmes pouvons libérer nos esprits» dit-il.
Porte-parole des défavorisés, Bob MARLEY continue, par la force de sa musique, de maintenir une unité qui transcende les croyances, les races, les couleurs, les frontières et les cultures. Pour certains MARLEY est passé du statut de chanteur à celui de «Prophète». De son vivant, Bob MARLEY occupait tout l’espace, ce qui a fait dire Peter TOSH, mort tragiquement en 1987, que «la mort de Bob Marley ferait un peu plus de place pour que d’autres artistes puissent se faire remarquer». Plus de 600 biographies ont été consacrées à la vie de Bob MARLEY. Symbole de la contestation contre toutes les oppressions, et le premier artiste issu du tiers-monde à connaître un succès planétaire, Bob MARLEY ne peut pas mourir ; il avait conscience que son destin dépassait sa propre personne. Porte-voix et conscience de toute une époque, Bob MARLEY était un lion, or un lion ne meurt jamais, il dort. En effet, le reggae a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'UNESCO, du jeudi 30 novembre 2018, réuni à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice. L’UNESCO a souligné «la contribution» de cette musique jamaïcaine à la prise de conscience internationale «sur les questions d'injustice, de résistance, d'amour et d'humanité, et sa dimension à la fois «cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle». Le reggae étant devenu une véritable référence culturelle, Bob MARLEY, avec 200 millions d'albums vendus, a redonné une place digne à l'homme noir, en le détachant des stigmates de l’esclavage et de la colonisation. Bob MARLEY nous a légués des succès indémodables et universels qui sont, notamment :
1 - Africa Unite
2 - Buffalo Soldier
3 - Concrete Jungle
4 - Could you be loved
5 - Don't Rock My Boat
6 - Easy skanking
7 - Get up stand up
8 - I shot the sheriff
9 - Iron lion zion
10 - Is this love
11 -Jammin
12 - Kaya
13 - Kinky reggae
14 - Lively Up Yourself
15 - Natty dread
16 - Natural mystic
17 - No woman no cry
18 - One Love
19- Redemption song
20 - Satisfy my soul
21 - So much trouble in the world
22 - Stir it up
23 - Stop that train
24 - Sun Is Shining
25 - Three little birds
26 - Trenchtown rock
27 - Turn your lights down low
28 - Waiting in vain
29 – War.
Bibliographie très sélective
1 – Contributions des MARLEY
MARLEY (Bob), McCANN (Ian), Bob Marley on his Own Words, Omnibus Press, 1993, 96 pages ;
MARLEY (Bob), Songs of Freedom, Milwaukee (Wisconsin), Hall Leonard Publishing, 1992, 215 pages ;
MARLEY (Rita), Ma vie avec Bob Marley : No Woman No Cry, traduction Marguerite Schneider-English, 2011, 288 pages ;
MARLEY BOOKER (Cedella), WINKLER (Anthony,C), Bob Marley, My Son, Lanham, MD, Taylor Trade Pub, 2003, 282 pages.
2 – Critiques de Bob MARLEY
BENETT (Scotty), Bob Marley, New York, Saint Martin’s Press, 1997, 98 pages ;
BLUM (Bruno), Bob Marley, le Reggae et les Rastas, une histoire de la musique jamaïcaine, Paris, éditions Hors Collection, 2004, 160 pages ;
BOOT (Adrien), SALEWICZ (Chris), Songs of Freedom, Vicking Studio Books, 1995, 288 pages ;
BURNETT (David), Soul Rebel : An Intimate Portrait of Bob Marley, Five Miles Press, 2008, 141 pages ;
DAVIS (Stephen), Bob Marley, traduit par Hélène LEE, Paris, Seuil, 2004, 402 pages ;
DOROR (Francis), Bob Marley : le dernier prophète, Paris, GM éditions, 2019, 256 pages ;
DOROR (Francis), Bob Marley, Paris, Flammarion, 2009, 400 pages ;
GILFOYLE (Millie), Bob Marley, Philadelphia, Chelsea House, 2000, 48 pages ;
JEFFREY (Gary), Bob Marley : The Life of Musical Legend, The Rosen Publishing Group, 2007, 48 pages ;
LEE (Hélène), Voir Trench Town et mourir : les années Bob Marley, Paris, Flammarion, 2004, 400 pages ;
MAILLOT (Elodie), Bob Marley : le dernier prophète, Paris, GM éditions, 2019, 256 pages ;
MALIKA (Lee, Withney), Dictionnaire des chansons de Bob Marley, traduit par Isabelle Chelley, Paris, éditions Tournon, 2009, 316 pages ;
McCANN (Ian), Bob Marley : le prophète spirituel, traduction de Sophie Mattaniah et Marmol Davidson, Paris, Music Entertainment Books, 2008, 132 pages ;
MILLER (Mark), Sur la route avec Bob Marley 1978-1980, un chevalier blanc à Babylone, préface Bruno Junior Marvin Blum, Paris, éditions Scali, 224 pages ;
MONTPIERRE (Roland), Reggae Rebel : La vie de Bob Marley, éditions Caribéennes, 1981, 44 pages ;
MONTY (Carlos), Bob Marley : Positive Vibration, Paris, La Mascara, 1995, 80 pages ;
MOSKOVITCH (David, Vlado), Bob Marley : A Biography, Conecticut, London, Greenwood Publishing Group, 2007, 124 pages ;
OJO (Adebayo), Bob Marley, l’Africain, Paris, éditions Scali, 2008, 320 pages ;
PAPROCKI (Sherry, Beck), Bob Marley, Musician, New York, Chelsea House, 2006, 130 pages ;
SHERIDAN (Maureen), Bob Marley, le secret de toutes ses chansons 1962-1981, Paris, Hors Collection, 2011, 175 pages ;
SMITH (M. G), Augier (Roy) NETTLEFORD (Rex), Report on the Rastafari Movement, in Kingston, Jamaica, Kingston (Jamaïque), Institute of Social and Economic Research, 1960, 41 pages ;
STEFFEN (Roger), So Much Things to Say : L’histoire orale de Bob Marley, préface de Linton Kwesi Johnson, Paris, Robert Laffont, 2018, 523 pages ;
TAYLOR (Don), HENRY (L. Mike), Bob Marley et moi, la véritable histoire, traduit pat Thibault Ehrengardt Paris, Dreads éditions, 2016, 134 pages ;
TONNAC de (Jean-Philippe), Bob Marley, Paris, Gallimard, collection Folio, 2010, 353 pages ;
WILLIAMS (Richard), Bob Marley and the Wailers : Exodus, Paris, EPA, 144 pages ;
WINT (Eleonore) COOPER (Carolyn), Bob Marley : the Man and the Music, Arawak Pub, 2003, 111 pages.
3 – Articles sur Bob MARLEY
«Marley, avant le mythe», Libération, 16 janvier 2003 et «Marley, genèse d’une légende», Libération, 9 mai 2001 ;
BONACCI (Julia), «Terrible et terrifiant, le reggae jamaïcain au prisme des mémoires», Hermès, (Paris), 1998, vol 1, n°22, pages 91-100 ;
DORDOR (Francis), «Jésus Marley», Les Inrockuptibles, 8 juillet 1998 ;
LOUPIAS (Bernard), «Ainsi parlait Bob Marley», Le Nouvel Observateur, 17 mai 2001 ;
LUBABU (Thsitenge), «Bob Marley, un message universel», Jeune Afrique, 11 mai 2011 ;
MORIOT (Joël), «Bob Marley, chanteur mystique et engagé», Le Monde, 2 août 2019 ;
MORTAIGNE (Véronique), «Bob Marley entre dans l’éternité», Le Monde, 13 mai 2001 ;
MORTAIGNE (Véronique), «Les envoûtements du Reggae», Le Monde, 6 juin 2006 ;
PROVENZANO (Lauranne), «Bob Marley, conscience éternelle de l’Afrique», Jeune Afrique, 23 octobre 2009.
Paris, le 21 octobre 2016, actualisé le 11 mai 2021 par M. Amadou Bal BA - http://baamadou.over-blog.fr/